L'or noir de Taha'a a une allure effilée, un coloris d'encre et une saveur envoûtante.
Lorsque nous avons fait escale dans cette jolie petite île, nous étions bien décidés à changer nos gousses du bord. Âgées de 9 ans tout de même (!) , elles ont parfumées nos rhums, sucre et gâteaux sans faillir.
Notre première visite à terre est donc pour la Maison de la Vanille à Haamene dont tous les guides touristiques vantent la visite.
Porte close. Zut... Pourtant nous sommes bien dans les horaires normaux d'ouverture ? 🤔
Un gentil monsieur s'approche alors de nous. Il nous expliquera qu'il a fermé en attendant la nouvelle récolte car il n'a justement plus rien à vendre. La quantité produite mondialent a fortement diminué du fait de maladies ou autres (cyclone à Madagascar 1er producteur au monde, champignons destructeurs...). Du coup, la fameuse loi de l'offre et de la demande rentre en jeu et la vanille de très haute qualité de Taha'a y trouve son compte.
Bonne nouvelle pour les producteurs. Le prix de vente a explosé et presque tout a été vendu. Ceci dit ils sont les premiers à déplorer cette montée ''artificielles" du prix unitaire limitant les petites ventes aux visiteurs de passage.
Mauvaise nouvelle donc pour les petits acheteurs comme nous. Alors qu'il était aux environ de 350 euros le kilo, l'étiquette a allègrement franchi la barre des 600 euros lors de la dernière récolte.
Nos ''vieilles'' gousses vont donc rester encore un peu sur Ti'Amaraa en attendant la prochaine saison et le nouveau cours.
Chemin faisant, de motus en baies protégées, de rencontres en discussions, nous avons fait la connaissance de Laurent. Installé depuis une quinzaine d'années, ce bordelais a développé une production de rhum agricole, de vanille et de produits dérivés d'huiles de coco ou de tamanu.
Il n'en fallait pas plus pour nous convaincre de venir visiter... et déguster l'huile de coco uniquement bien sûr 😜.
Au fond de la baie protégée de Tapuamu, Ti'Amaraa a trouvé sa place pile en face de la distillerie et avec vue sur Bora Bora. Pas mal...
C'est après une matinée snorkeling dans l'incroyable jardin de corail du motu Maharare que nous avons franchi les portes du domaine.
Nous avons ainsi appris tous les stades de séchage de la vanille, découvert les vertus de la graine de tamanu en huile ou en savon, humer les flacons d'huile de coco parfumées à l'or noir.
Mais contre toute attente, c'est la partie distillerie qui a le plus capté notre attention. 😉
L'écrin des premiers essais |
Laurent, Artisan Distillateur comme il aime se définir, et son équipe sont des passionnés. Du ramassage de la canne O'Tahiti à la main, au pressage unique en passant par la fermentation contrôlée puis le bel alambic construit sur mesure et le chais de maturation et d'elevage, la visite vous transporte dans un voyage au cœur du savoir faire de cette production confidentielle.
Le travail minituieux se retrouve embouteillé pour une grande partie sur place sous l'appellation Rhum T (pour Taha'a).
Un partenariat a aussi été mis en place avec le producteur des célèbres jus de fruits Rotui à Moorea.
Des cannes de Taha'a une fois pressées sont expédiées par la mer pour être élaborées en un rhum intéressant nommé Manutea Tahiti.
Comble de la reconnaissance du travail commun des deux producteurs, le Manutea a obtenu un premier prix au salon international (Rhum Fest) de Paris 2018.
Amateurs de rhum, allez faire un tour sur la page de la distillerie de Taha'a :
www.domaineparipari.com
Et pour les plus curieux, il y a même une boutique en ligne avec expédition internationale.
Quant à ceux qui passeraient dans les parages, venez ! Un bel accueil vous attend.
Perso, on a adoré le rhum T vieilli en fût de Sauternes 👍... Faute de vanille...