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28 juillet 2018

Taha'a, l'île vanille mais pas que...




L'or noir de Taha'a a une allure effilée, un coloris d'encre et une saveur envoûtante.


Lorsque nous avons fait escale dans cette jolie petite île, nous étions bien décidés à changer nos gousses du bord. Âgées de 9 ans tout de même (!) , elles ont parfumées nos rhums, sucre et gâteaux sans faillir. 
Notre première visite à terre est donc pour la Maison de la Vanille à Haamene dont tous les guides touristiques vantent la visite.
Porte close. Zut... Pourtant nous sommes bien dans les horaires normaux d'ouverture ? 🤔
Un gentil monsieur s'approche alors de nous. Il nous expliquera qu'il a fermé en attendant la nouvelle récolte car il n'a justement plus rien à vendre. La quantité produite mondialent a fortement diminué du fait de maladies ou autres (cyclone à Madagascar 1er producteur au monde, champignons destructeurs...). Du coup, la fameuse loi de l'offre et de la demande rentre en jeu et la vanille de très haute qualité de Taha'a y trouve son compte. 
Bonne nouvelle pour les producteurs. Le prix de vente a explosé et presque tout a été vendu. Ceci dit ils sont les premiers à déplorer cette montée ''artificielles" du prix unitaire limitant les petites ventes aux visiteurs de passage. 
Mauvaise nouvelle donc pour les petits acheteurs comme nous. Alors qu'il était aux environ de 350 euros le kilo, l'étiquette a allègrement franchi la barre des 600 euros lors de la dernière récolte. 
Nos ''vieilles'' gousses vont donc rester encore un peu sur Ti'Amaraa en attendant la prochaine saison et le nouveau cours.

Chemin faisant, de motus en baies protégées, de rencontres en discussions, nous avons fait la connaissance de Laurent. Installé depuis une quinzaine d'années, ce bordelais a développé une production de rhum agricole, de vanille et de produits dérivés d'huiles de coco ou de tamanu. 
Il n'en fallait pas plus pour nous convaincre de venir visiter...  et déguster l'huile de coco uniquement bien sûr 😜. 
Au fond de la baie protégée de Tapuamu, Ti'Amaraa a trouvé sa place pile en face de la distillerie et avec vue sur Bora Bora. Pas mal... 



C'est après une matinée snorkeling dans l'incroyable jardin de corail du motu Maharare que nous avons franchi les portes du domaine. 


Nous avons ainsi appris tous les stades de séchage de la vanille, découvert les vertus de la graine de tamanu en huile ou en savon, humer les flacons d'huile de coco parfumées à l'or noir. 





Mais contre toute attente, c'est la partie distillerie qui a le plus capté notre attention. 😉

L'écrin des premiers essais

Laurent, Artisan Distillateur comme il aime se définir, et son équipe sont des passionnés. Du ramassage de la canne O'Tahiti à la main, au pressage unique en passant par la fermentation contrôlée puis le bel alambic construit sur mesure et le chais de maturation et d'elevage, la visite vous transporte dans un voyage au cœur du savoir faire de cette production confidentielle.




Le travail minituieux se retrouve embouteillé pour une grande partie sur place sous l'appellation Rhum T (pour Taha'a). 
Un partenariat a aussi été mis en place avec le producteur des célèbres jus de fruits Rotui à Moorea. 
Des cannes de Taha'a une fois pressées sont expédiées par la mer pour être élaborées en un rhum intéressant nommé Manutea Tahiti.
Comble de la reconnaissance du travail commun des deux producteurs, le Manutea a obtenu un premier prix au salon international (Rhum Fest) de Paris 2018.




Amateurs de rhum, allez faire un tour sur la page de la distillerie de Taha'a :
www.domaineparipari.com
Et pour les plus curieux, il y a même une boutique en ligne avec expédition internationale.
Quant à ceux qui passeraient dans les parages, venez ! Un bel accueil vous attend. 

Perso, on a adoré le rhum T vieilli en fût de Sauternes 👍... Faute de vanille... 





25 juillet 2018

À bicycleeeeetteuuu 🚲



L'île de Huahine, appelée souvent l'île jardin ou tout simplement l'authentique. 74 km2 bourrés de charme discret.
D'ailleurs, si vous voulez contacter l'office du tourisme local, l'adresse mail est huahinelauthentique@live.fr 😉
Tout un programme.


Côté acteurs.
Les rôles de Firmin et Paulette ont été magistralement tenus par nos amis Jennifer et Guillaume, tout droit débarqués de Martinique pour trois semaines de vacances à bord.
Armés de nos 4 VTT de location, nous nous sommes ainsi lancés dans un remake polynésien de la célèbre ritournelle.
Huahine est en fait composé de 2 îles : Huahine Nui (la grande) et Huahine Iti (la petite). La légende prétend que l'on doit au dieu Hiro d'avoir fendu Huahine avec sa pirogue. C'est ainsi que s'expliquerait la présence de 2 îles dans un même lagon.
Il a bien fait ce brave Hiro. Grâce à lui nous pouvons envisager de faire le tour de la grande dans la journée. 👍


Nos coups de pédaliers nous transportent ainsi entre légendes, histoire et beauté sauvage. 


Quel meilleur moyen que le vélo pour profiter du calme et du silence qui règne dans ces vallées majestueuses ?
Huahine est à l'abri du tourisme traditionnel. Les 3 uniques hôtels se partagent l'accueil des visiteurs de (court) passage avec les petites pensions de famille. Pas de grosse structure. Ni de bungalow sur pilotis. La carte postale est dans le décor.
Les routes sont parfaitement revêtues et la circulation quasi inexistante. Idéal pour musarder sur deux roues.
L'effort vaut le coup. Le point de vue du belvédère par exemple permet un joli panorama teinté du jade de la végétation sur fond dégradé d'azur du lagon.
Pour être tout à fait honnête, on a pris le temps là-haut mais pas que pour le coup d'œil. La côte à 30% a eu raison de nos motivations et de nos quadriceps. Contrairement à ce que chantait Monsieur Montant, nous devons bien reconnaître que nous avons mis pieds à terre 😉.


La balade offre aussi des pauses archéologiques près des maraes,
anciens lieu de culte, des sanctuaires. Édifiés en plein air, ils étaient destinés à la célébration des rites. On y honorait les dieux, intronisait les chefs, accomplissait des cérémonies rituelles dont les sacrifices humains.
L'état d'entretien, de conservation et de mise en valeur fait plaisir à voir. 


Une parenthèse historique bien agréable.
Au carrefour entre l'art et la religion, nous retrouvons ici les tikis, emblème de notre voyage. Auréolés d'un mana (puissance spirituelle), ils représentent souvent une puissance protectrice. 


En chemin, on fleurte entre croyance et légende. Comme à Faie, où tous les guides recommandent le stop auprès des anguilles sacrées aux yeux bleues.
Mais bien sûr...
Nous lâchons nos destriers à la recherche de ces fameuses petites bébètes chargées de croyances mythologiques.
Quelle ne fut pas notre surprise !!
Non seulement elles sont bien là et elles ont bien les yeux bleus... Mais c'est la taille qui nous impressionnera le plus. À titre perso, on les appellerait plutot murènes qu'anguilles. De réputation inoffensive au faciès peut engageant, ces gardiens de bassin n'incitent vraiment pas à la baignade.


Allez, on rechausse nos selles, c'est qu'il nous reste du chemin. Direction l'unique pont qui relie les 2 îles. Un autre lieu de rassemblement et de tradition... d'un autre genre. Celui des jeunes et moins jeunes en quête d'émotions et de challenge.
Vous l'avez compris. Hormis la jonction des deux bouts de terre, ce pont est le lieu de divertissement apprécié des locaux.
Les plus téméraires sautent du parapet. D'autres se contentent d'observer en barbotant en contre bas. Les éclats de rire sont entrecoupées des bruits des plouffffs sur fond de sono portable. Une joyeuse ambiance. 


Nous ne tenterons pas l'expérience.
Nous avons réussi à rester secs au passage d'un grain. Pas vraiment envie de finir notre chemin détrempés.


Sur le chemin du retour, nous nous arrêterons observer des locaux s'entraîner à l'un des sports traditionnels. Le lancer de javelots sur une coco perchée en haut d'un mat de bois.
Amusés par notre curiosité et à la hauteur du légendaire accueil polynésien, les gars nous invitent à les rejoindre pour essayer.
Formation accélérée de nos 2 hommes et premiers essais. 



Bon, c'est pas gagné pour nos cyclistes du jour. Pourtant les professeurs ne sont pas moins que le champion et le vice champion de la discipline lors du Heiva 2018. Merci Messieurs pour ce partage et vos sourires.
Quelle journée !!!
Le hasard du calendrier a aussi voulu que nous soyons arrivés pour la cérémonie de clôture et remise des prix de danse traditionnelle du Heiva i Huahine. 100% amateur. Ambiance familiale garantie dans les gradins et les baraques snack.






Le Ti'Amaraa tour continue vers d'autres îles pour nos guests...
Qu'il est bon de profiter du confort de nos banquettes parceque le vélo ça fait pas que mal aux jambes. 🤔




20 juillet 2018

Les couleurs de Tahiti

Le vert est la première couleur qui accueille le voyageur en escale.


D'autant plus qu'après des semaines à parcourir les atolls des Tuamotus, nos rétines étaient plutôt habituées aux dégradés de bleus. 
Les pentes vertigineuses sont couvertes de végétation aussi hautes que denses. Les verts tantôt doux tantôt profonds dessinent des arabesques qui guident l'œil vers les sommets et leurs vallées, écrins émeraude. 
Les balades à l'intérieur des terres nous permettent de reprendre un bol de chlorophylle. On démarrerait presque un cycle de photosynthèse.


Léon va se plaire ici. Lui aussi après son mois de transpacifique a besoin de ses compatriotes feuillus. 

Soyez rassurés. Il n'est pas en souffrance. C'est d'ailleurs lui qui va présenter la seconde couleur de Tahiti : le blanc. 


S'il fallait donner un emblème de Tahiti, ce serait incontestablement la blancheur au parfum envoûtant des Tiaré Tahiti appelées aussi « fleur de Tahiti » ou Fleur de Tiare (nom scientifique, Gardenia tahitensis). 
Au delà de la beauté et de la pureté des pétales et de son puissant parfum jasmin qui vous enveloppe, elle représente à elle seule l'accueil, la convivialité et la gentillesse qui règnent au Fenua. 


La tradition veut en effet qu'un collier de fleurs soit offert à chaque nouvel arrivant. Les valeurs, la culture se perpétuent avec la même générosité et les mêmes sourires.
Un grand merci à Bernard pour son accueil surprise lors de notre passage à l'aéroport de Fa'a. Nous étions arrivés à Tahiti par la mer en toute discrétion. Il a tenu à honorer la tradition. Un formidable accueil. 


Pour passer du blanc au rouge, il suffit d'aller de l'aéroport au marché de Papeete. 
Abritées sous une jolie structure métallique, les belles tables dressées de nappes rouges sont le présentoir des créations locales. 



En déambulant dans les allées, on papaute avec les fleuristes devant leurs étals enivrants. On parle de la pluie, enfin plutôt du beau temps, avec le poissonnier. On s'émerveille devant les créations artistiques autour des célèbres perles noires. On essaye les chemises et robes aux tissus imprimés d'hibiscus. Le bleu des cartes postales attire l'oeil. 
Le créateur des arcs en ciel doit certainement venir puiser ses pigments ici. 

Tiens d'ailleurs parlons du jaune. 
Celui des mangues, des ananas, des bananes, des giraumons, des fruits de la passion. 
Notre panier déborde de fruits et légumes. Nous n'avions pas retrouvé autant de choix depuis Panamá. Notre compteur vitamines affiche full. On se régale. 


Quant aux tarifs, si l'on achète en bord de route aux vendeurs ambulants c'est très abordable. Comptez par exemple environ 2 euros l'ananas. Pas si mal 😉

Et le bleu alors ? 
Serait ce un retour de flamme patriotique ? Oui, nous sommes heureux d'être en terre française sur cet océan pacifique. Alors quoi de mieux qu'un défilé du 14 juillet au cœur de Papeete pour se refaire une mise à jour du bleu des uniformes. 
Ambiance bucolique garantie. 
Toutes les huiles sont au rendez-vous... Y compris celles parfumées au tiaré dont Miss Tahiti herself 👍
Gendarmes, pompiers, légionnaires, policiers... Et même un tractopelle (??) arpentent fièrement la petite avenue devant le Président de la Polynésie Française. 
Point de Patrouille de France. Juste une drôle de parenthèse dans notre vie de voyageurs loin de l'hexagone.





Il nous manque des couleurs. Le rose des lèvres. L'oranger des costumes fleuris. Le marron du bois des instruments. Le noir des perles d'ornement ...
L'explosion et le mélange de ces couleurs atteint son paroxysme au Heiva. Le concours/fête annuel de chant et de danse polynésiens. Chaque soir pendant une dizaine de jours, les groupes sélectionnés se produisent sur la grande scène en extérieur. Nous avons eu le plaisir d'assister à l'une de ces soirées. De 18h à 23h, un festival de créativité, de talents, de costumes époustouflants. À faire et à refaire sans hésitation. 



Pour finir, n'oublions pas la couleur majeure de ce dimanche 15 juillet : l'OR !!!
Celui de la coupe du monde de football ⚽. 
Ici aussi il y a eu du popopoooo 🎉🎉🎉, du '' on est les champions" 🎶🎶
Le coup d'envoi était à 5h du mat' heure locale. Quelques bars ont joué le jeu. Alors, nous aussi.
Réveil programmé à 4h du matin. 
Si on nous l'avait dit, nous toulousainnnnngs se lever aux aurores pour un ballon même pas ovale. 
Et, nous avons bien fait.
Encore une fois merci Bernard et David de nous avoir intégré à cette joyeuse tablée. 
Grosse ambiance entre le pub puis peu à peu dans les rues de Papeete. 
Les bleu, blanc et rouge se declinaient sous toutes leurs formes. Partager la joie des locaux polynésiens ou expat' sera un souvenir inoubliable.
Dites les bleus, il y aurait moyen de nous faire ça tous les quatre ans ? 



Merci Bernard Merci David 🇫🇷🎉⚽🎶


Notre premier contact avec Tahiti fut un kaleidoscope de beaux et bons moments 
Nous reviendrons y passer un peu plus de temps en septembre. Pour l'heure, c'est reprise de l'exploration avec nos guests on board. 
Au programme : Tahiti, Moorea, Huahine, Bora Bora, Raiatea, Tahaa... What else? 

Bises de Moorea 


11 juillet 2018

La promesse d'un rêve

Août 2009, nous embarquons à bord du gros oiseau blanc de Air Tahiti Nui le cœur gros. C'est la fin de notre troisième et dernier séjour de vacances en Polynésie française en famille. 
Du jour où nous avons posé nos tongs sur cette terre, nous avons su.
Su que nous reviendrons,
Su que cet art de vivre était notre,
Su que nous étions à jamais contaminés. 
Ce doux virus aux senteurs de tiare a infiltré nos pores et nous a condamné à perpétuité. 

Déjà en 2007, nous avions expliqué notre rêve (utopique à l'époque) au tatoueur de Moorea. Le dessin qu'il a créé autour de notre histoire et gravé à jamais sur l'épaule du Cap' représentait pour nous une promesse. Celle de revenir par la mer avec notre propre bateau et de vivre un bout ici. 
Nous nous le sommes promis...
Ce simple tatouage est devenu notre étendard, notre objectif. 

Du rêve, au projet, à la réalité... 

Jusqu à ce petit matin de juillet, 11 ans plus tard, après deux jours de navigation, les élégantes silhouettes de Tahiti et Moorea apparaissent face à nos étraves dans les lueurs de l'aube naissante.



Même le vent s'est fait tendre et s'arrange pour nous offrir une arrivée en douceur sous voile nous laissant le temps de savourer chaque seconde de ces derniers miles. La prestance du phare de la pointe Vénus nous renvoie à nos souvenirs. Un film en noir et blanc avec les deux mêmes personnages, un même phare regardant vers le large ... Le même large d'où Ti'Amaraa arrive en couleurs. Ce n'est plus de la fiction.




Des airs de tamouré résonnent dans nos enceintes et emportent avec eux une vague d'émotions. 
Nous sommes assis à la barre tous les deux. Les yeux brillants vissés vers les contours montagneux qui se dessinent. Nous ne parlons pas. Que nous dire?
On sait la promesse, les années, le chemin parcouru jusqu'au départ, les navigations, les escales, les rencontres et les embûches.
On sait que le voyage n'est pas fini mais que l'on a réussi un bout.
On devine les mois de bonheur qui nous attendent dans notre patrie de ❤️.
Nous avons fait cette route depuis Fakarava en flottille avec nos 3 tontons. Pour eux, le chemin continue vers Papeete. Celui de Ti'Amaraa s'arrête un peu plus au Nord à Arue.


C'est le moment de se dire au revoir par vhf interposée à grand renfort de musique polynésienne sur la bande.
Désolés pour ceux qui étaient ce jour là en veille sur le 68 😂😂. À bientôt les Amis. 

Au plus vite, nous filons à terre pour nous inoculer un shoot de notre virus préféré. 
Remarcher dans nos pas dans le centre de Papeete, regarder les Aremiti ferry sillonner la passe, Dîner aux roulottes.
Observer Papeete 2018 comme on retrouve un vieil ami après de longues années. 
S'immerger, respirer les odeurs de fleurs, s'imprégner des sourires généreusement offerts par tous.




Pas de doute... Nous sommes au Fenua et on aime ça. 
Un nouveau chapitre à écrire dans notre livre des possibles.