29 mai 2015

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27 mai 2015

Les portes de l'inconnu

Nous y sommes !!!

Ti'Amaraa Grenadines ...

Après avoir passé celles de l'Atlantique, Ti'Amaraa et son équipage se retrouvent à présent au sud des Grenadines de Saint Vincent à Union.
Jamais nous ne sommes descendus plus sud !
Sur la route : Grenade et ses Grenadines (aussi) puis Trinidad &Tobago.


Des bateaux copains déjà passés par là nous ont filé deux trois infos mouillages. 
Internet et guides nautiques ont fait le reste de nos lectures préparatoires. 

Sur la première partie,  nous devrions pas être trop dépaysés. La monnaie reste le dollar east caribeen $ec (prononcé "ici").
Sur les îles du sud, on passera au dollar de Trinidad & Tobago $TT... On présume que ça doit se dire "titi".
Nous restons en mode anglophone et cela nous convient très bien. 

Les activités principales seront découvertes et entretien du bateau. Le grutage est confirmé pour le lundi 22 juin à 9h chez Powerboats dans la baie de Chaguaramas à Trinidad. 
Sur ce point aussi on ne manquera pas de débriefer.


En plus de la maintenance classique,  nous avons prévu d'investir dans une housse de protection pour l'annexe et le moteur.  La vie de mouillages c'est cool mais certains pontons d'accueil pour les annexes sont justement forts peu accueillants.  Un veritable enfer pour nos dinghys. Entre béton bien rapeux, clous rouillés ou autres homonavigatus peu précautionneux des voisins, notre jolie Highfield et notre Honda ont quelques stigmates. Il est grand temps de s' occuper d'eux. D'après radio cocotier, nous serons à la bonne adresse qualité/prix.
A suivre ...

Nous resterons à l'abri dans cette zone jusqu'à la fin de la période cyclonique. Initialement nous pensions aussi naviguer sur les îles vénézueliennes : Les Roques et Les Aves. Pour au retour de la belle saison, traverser la mer des Caraïbes et "rattaquer" l'arc antillais par le nord et Puerto Rico.
Sauf que nous avons omis un "détail" dans la longue liste de nos preparatifs : le visa américain ! Zut !! Il est nécessaire pour se rendre à Puerto Rico. L'ESTA ne suffit plus ...pfff..
On pourrait envisager de le faire faire aux Antilles mais cela nous semble bien compliqué.  
Aussi, nous avons lu que certains bateaux étaient inspectés par les autorités sanitaires.  Nous craignons fortement que Léon finisse à Guantanamo.
Il supporte tellement bien le voyage du haut de ces 22 ans que l'on est bien décidés à en faire le premier bonzaï tourdumondiste à la voile.

Notre mascotte : Léon
Cette escale n'était pas une fin en soi donc la décision fut vite prise :
Trop compliqué = On zappe.

La suite de la saison 2 dans l'arc antillais se fera donc du sud vers le nord avec probablement les BVI, St Martin... et des escales en décembre, mars et avril en Martinique car des visites s'annoncent ...

Allez on en reparle plus tard. C'est pas tout ça mais la stargate vient se s' ouvrir.
À nous l'inconnuuuuuuu ...



24 mai 2015

Et les estomacs ?


Bien que ce ne soit pas le sujet du post mais pour répondre  à ceux qui nous posent la question.  Oui le Voldemort de la Cap a disparu !!! Certainement sans passeport, nous l'avons définitivement laissé sur la côte canarienne.  Depuis novembre, plus un mal de mer ! C'est le top pour tout l'équipage.
Finies pour la Cap les heures en mode larve sur la banquette du cockpit en tête à tête avec le seau bleu !
Finies les heures de nav en mode solitaire pour le Cap qui n'avait comme réponse à ses propos qu'un râle sourd et régulier !
Comme ils disaient à la télé,  ça c'était AVANT !

Les estomacs de l'équipage étant donc calés,  il a fallu songer à les remplir. 
L'escale aux Canaries fut extra pour l'avitaillement.  Il nous reste encore à bord à aujourd'hui des conserves espagnoles.  Les grandes surfaces de Tenerife et Las Palmas restent le meilleur rapport choix/prix depuis le départ. 

Dans la Caraïbe (dans la partie que nous avons parcouru à aujourd'hui), il y a 2 "zones": Les îles françaises où l'on retrouve des supermarchés bien achaladés avec des produits de "chez nous" (oui mais attention aux prix suivant les lieux, les produits et les enseignes !!!), et les îles anglosaxonnes où ce n'est ....comment dire .... pas pareil...
Dans certains coins,  l'avitaillement relève de la mission impossible tant les étagères sont vides.
Quant aux supérettes dignes de ce nom, sans vouloir jouer les franchouillards, au premier abord on est un peu perdus dans les rayons entre les unités en gallons et pounds, les beurre de cacahuètes et autres sauce BBQ...
Une fois passé les "a priori", on arrive à se frayer un caddie parmi les étalages.

De même, avec les boy-boat qui proposent des fruits et légumes dans certains mouillages,  nous avons appris à faire le tri, à négocier voire à troquer.
On s' en amuse presque.  Il ne fait pas prendre ces "services" comme une agression mais il ne faut pas non plus tout accepter.

L'avantage en cata dans la Caraïbe c'est qu'on est nombreux et que l'on se ressemble un peu tous. Alors,  le coup du :  " On etait là le mois dernier. On n'est pas un charter, on vit ici. On t'en a acheté la dernière fois..." Ça marche à tous les coups.
On l'utilise beaucoup lorsqu'il est question de breloques...

Mais pour revenir aux estomacs,  il a aussi fallu apprendre les variétés locales de fruits et légumes.  Une fois compris la différence entre igname et dachine (on vous voit taper sur Google Images !), on n'est pas plus avancés...On les cuisine comment ?
De discussions avec les vendeurs des marchés entre expériences culinaires partagées avec les bateaux copains,  la cuisine de Ti'Amaraa est passée en mode créole. Les stocks de bois d'Inde, piments végétariens, gingembre,  cives ... sont toujours en niveau haut.
Les colombo de poulet ou boeuf gingembre n'ont plus de secrets pour nous. Et on adoooore !



Bien sûr lorsque l'escale et le budget le permettent on ne rechigne pas devant un petit resto hamburger/frites ou un lolo (resto local) qui cuisine définitivement mieux que nous.


Et la pêche ?
Du fait de ces fameuses algues flottantes les sargasses, la pêche à la traîne est sérieusement compromise depuis notre arrivée.

Qu'à cela ne tienne,  l'équipage est passé en mode "chasseur". Plongeurs et admirateurs de faune sous marine dans l'âme,  il a été difficile de se convaincre de descendre armé d'un fusil harpon.
C'est le Cap qui s' est lancé... Bien que totalement inexpérimenté, il a dès la première apnée dans moins de 5 m d'eau remonté le dîner : un beau poulpe de près d'un kilo.
Bravo !!!!


Sauf que, une fois remonté à bord,  malgré la flèche en plein oeil, il était toujours pas mort le type...grrrr. On savait bien qu'il fallait lui planter une lame de couteau entre les 2 yeux... Ni l'un ni l'autre nous ne le sentions...
Mais force fait loi. On ne va pas non plus le laisser agoniser au fond du seau (qui a retrouvé un usage du coup). L'instinct primitif du Mâle responsable de la fourniture en denrées comestibles de son foyer a pris le dessus ! Et hop, cané poulpy. Quant à l'instinct de Madame Croc Magnone, il s' est révélé dans la capacité de transformer les 600 grammes de tentacules inertes en une fricassée de chatrou.
Phase de jeu collective avec essai transformé.
Ti'Amaraa 1 / Règne animal 0
Comme on dit dans notre sud ouest : Amandoné poissons, langoustes et compagnie faisez gaffe !!!

Au delà de l'activité "ludique", lorsque l'on voit les prix pratiqués sur les marchés,  si l'on veut quelques protéines,  ça vaut le coup d'aller se les chercher.
On ne parle même pas du plaisir de la plancha du bord les soirs de bonne pêche. Un régal !

Ainsi, après plus de 5 mois de Caraïbes,  notre budget, nos appetits et nos stocks sont équilibrés. 
Pourvu que ça dure ...

19 mai 2015

En direct live

Une fois n'est pas coutume c'est en direct de la nav Sainte Lucie /Bequia que nous redigeons et publions ce petit post.
Les paramètres pour commencer :
8h00 du mat
Chenal entre Ste Lucie & St Vincent
T°air : 30°
T°eau : 29°
Vent : 15/20 nds
Vitesse loch : 7 nds
Vitesse GPS : 5 nds
Jeu de voile : Grande voile et Code zéro

Ah ce code zéro,  une merveille!  Sans lui avec les 2 nds de courant contraire nous nous trainerions voire il faudrait jouer du moteur pour essayer de maintenir une vitesse correcte.

Depuis 2 jours, nous avons retrouvé les conditions de nav que nous aimons tant. Les chenaux inter-iles ne sont pas synonymes de machines à laver en mode essorage.  Nous ne sommes plus obligés de veiller aux grains... L'expression populaire ne vient peut etre pas de la marine mais on peut vous assurer qu'en mer quand le nuage déboule accompagné de ses rafales on comprend bien le sens de "veiller au grain".

Aujourd'hui rien de tout cela. La nav est idéale.  Nous naviguons de concert avec Marie Galante,  bateau copain depuis Ténérife.
A bord chacun profite du moment.  La mise en place et le réglage des voiles devient un autonomatisme. Les manoeuvres s' enchainent, presque plus besoin de se parler.
Ti'Amaraa ronronne et glisse sur une mer docile.
Nestor pilote réglé en mode vent. C'est l'alizé qui nous pousse et fait notre route tout en douceur.
Nous traçons vers la porte de notre petit paradis : Bequia et les Grenadines...

Juste bien ♡


Pour la suite du live et des photos rdv sur la page Facebook : le voyage de Ti'Amaraa

14 mai 2015

Chères Étoiles

Et si un jour nos outils de navigation électroniques ne fonctionnaient plus ? Et si la couverture mondiale GPS arrêtait subitement de nous positionner ?
Que ferions nous, nous voyageurs des mers contemporains ?
Comment faisaient ils avant ?


Autant de questions que nous nous sommes posées avant le départ ou lors d'errances nostalgiques au large à imaginer Christophe Colomb et ses équipages se frayer un chemin dans un océan inconnu.

Un ami nous avait confié son "précieux" à bord avec la mission de le faire voyager à nouveau.

voir l'article : un objet prêté
http://www.tiamaraa.blogspot.com/2014/03/un-objet-prete.html?m=1

Et ce bel objet y aurait-il moyen de lui redonner du service ?

Armé des réseaux internet rapides de notre vie terrestre,  le Cap avait, avant le départ, cherché,  téléchargé, essayé,  supprimé, re-téléchargé des dizaines d'informations et autres logiciels pour essayer de comprendre le B.A Ba de l'engin. Nous étions encore loin d'un positionnement. Cependant, le logiciel Navastro semblait simple et prometteur.  Décision est prise, il sera du voyage bien au chaud dans un disque dur du bord. Nous verrons plus tard.
Il aura attendu un an avant que l'on croise la bonne étoile qui allait faire sortir de l'ombre ses équations. 

Cette bonne étoile a démarré son job en guidant nos coques vers la baie où Banik se reposait après sa longue route autour du monde. (www.banik.org)

Une soirée,  une discussion, la mise en commun de l'expérience de positionnement astro de Jean-Baptiste et des recherches logicielles embarquée sur Ti'Amaraa. Il n'en faut pas plus pour faire deux capitaines heureux.

C'est la révélation : ce logiciel permet la simplification d'heures de calcul noyés sous les éphémérides tout en donnant un positionnement précis et rapide. Jean - Baptiste est ravi, finis les almanachs, les fiches de calcul et les migraines...

De son coté, le Cap apprend sous les conseils du maître à domestiquer le bel objet. Le sextant et sa collimation sont réglés.  Les premières droites de hauteur se dessinent, les positions tombent. Ça marche !!!

Lequel des 2 capitaines est le plus comblé ? L'histoire ne le dit pas.

Un beau moment d'échange et de partage qui, comme chez les gaulois authentiques, c'est terminé autour d'une joyeuse tablée jusqu'à tard.

Merci Jean-Baptiste & Anik pour le temps que vous nous avez offert. Électronique ou pas, logiciels ou pas, les belles rencontres sont intemporelles surtout lorsqu'elles sont sous le signe de la générosité.

Merci aussi à Olivier Ravet et Jean-Pierre Cazaux pour Navastro, du beau boulot. Merci pour cette mise à disposition gratuite de votre développement sur la toile.

Merci chère "Bonne Étoile" pour tous les efforts déployés pour faire notre bonheur quotidien et à présent notre route. Keep in touch...

9 mai 2015

Lagrantans Madinina

A quelques miles de Latitans, telle fut notre adresse pendant quelques jours. Comprenez :"La Grande Anse,  Martinique".


Baie emblématique de chacun de nos voyages terrestres passés,  nous l'avons abordée avec une certaine émotion lors de notre premier mouillage à bord de Ti'Amaraa. 
Aujourd'hui, nous nous préparons à  la quitter dans quelques jours avec le sentiment d'y avoir clôturé la saison 1.


Une belle atmosphère se dégage de cette anse paisible chaque fin d'après-midi lorsque le soleil décline derrière le Cap Salomon.

La magie opère à l'heure du mug et des tartines lorsque les tortues viennent prendre leur bol ... d'air entre deux grignotages d'herbiers sous marins.

Quant aux week-ends, les notes de zouk ou autres tubes du moment virevoltent dans les airs en provenance des hauts parleurs sur-vitaminés des vedettes privées venues de Fort de France pour le pique nique.  Ça rit, ça chante, ça danse. Le thermomètre grimpe proportionnellement aux décibels. 
On adore ce mélange d'ambiance !

Nous avons surnommée cette escale : "Le QG de Ti'Amaraa" :
Jonathan, Marie Galante, MilPat, TiLéo ... autant de bateaux copains recroisés ici.
Jérôme & Ludivine, Marc & Mo,  Jean-Paul & Marie ... autant de bons moments avec les copains.

Ses eaux cristallines auront été aussi témoins de notre rencontre émouvante avec Anik et Jean - Baptiste du non moins célèbre Banik ! Des fous rires, des heures d'échange gravés à jamais dans nos disques durs émotionnels. 

Nous avons aussi tissé un petit "réseau" à terre entre le club de plongée et sa base arrière Ti'Payot sans oublier les dimanches concert de Ti'Sable.

Nous avons même pu nous remettre à notre ancien plaisir terrien : le footing. Entre Lagrantans et Latitans, ça monte, ça descend,  ça cogne même à 8h du mat .... mais qu'est ce que c'est bon !!!

Enfin bref, nous commençions à nous sentir un peu "chez nous". C'est le signe qu'il est temps de partir. Au sûr nous reviendrons, mais il est l'heure de la transhumance. 
Cap 180, plein sud. Pourquoi ?
Pour fuir la zone cyclonique d'une part (du 1er juin au 30 novembre).
La seconde raison est que nous avons hâte de découvrir les perles du sud : Carriacou,  Grenade,  Trinidad, Tobago ...
Ti'Amaraa attend aussi son grutage.  A nous ponceuses et pinceaux !
Tout un programme. 

Les passagers du vol Ti'Amaraa à destination de la saison 2 sont priés de se présenter de toute urgence à la porte Sud.

"Sea you"


PS : A l'heure où nous publions ce post (préparé à l'avance), tout l'équipage de Ti'Amaraa est endeuillé par le terrible drame survenu à bord du bateau copain Rêves d'ô. Nous avons choisi de leur témoigner notre soutien par messages privés.  Amis lecteurs, gens de mer ou pas, si vous voulez leur transmettre un petit message, vous pouvez nous l'envoyer à l'adresse suivante : levoyagedetiamaraa@gmail.com, nous ferons suivre. 

1 mai 2015

Quand Ti'Amaraa rencontre une légende

C'est un matin comme tant d'autres. Chevauchant notre annexe, nous traversons la baie pour aller faire notre footing (presque) quotidien à terre.
Et c'est le choc : LA rencontre avec LE bateau...
Chaque candidat au voyage à la voile connaît LE site internet "caverne d'Alibaba": recueil de dizaines d'années de voyages autour du monde de ce couple de français.
Vous les avez reconnus ?


Et oui, Banik partage le même mouillage que Ti'Amaraa.
On ose ?
On n'ose pas ?
On va les saluer ?...
On se lance et on est chaleureusement accueilli par Môsieur Jean - Baptiste. On a du mal à réaliser. On a l'impression d'être 2 jeunes licenciés de foot rencontrant Zidane...
On tente même une invitation à bord de Ti'Amaraa pour le lendemain qu'il accepte.
Wouaouuu ça fait drôle...des années qu'on lit toutes les newsletters, le site, les cahiers... Ils ont inspiré notre réflexion,  notre préparation et notre départ... et ils sont là.
Malheureusement Anik rentrée en Métropole ne partagera cete première soirée mais ce n'est que partie remise.
Les discussions fusent. On découvre Marie & Anne les 2 charmantes équipières.
On va se revoir : les rdv sont pris entre footing matinal, soirées à terre et même maintenance commune.
Le cap nettoyera la coque du valeureux Banik avec son fameux waveblade.
Quel plaisir de rendre service à cet équipage !
Leur route continue vers la Mer du Nord, la notre vers les îles du sud. Ti'Amaraa a croisé la route d'une légende.
Il y a des belles rencontres.  Cependant celle-ci a une saveur différente. A quelques jours de l'anniversaire du capitaine,  il ne pouvait rêver plus joli présent.