"Il est des portes sur la mer que l'on ouvre avec des mots"

Nous aimons beaucoup cette citation de Rafael Alberti...

Depuis le départ de Ti'Amaraa, nous en comprenons tout son sens au travers des bouteilles à la mer que vous, famille, amis et inconnus, nous envoyez en commentaires sur ce blog, par mail ou par la page Facebook "le voyage de Ti'Amaraa".

Les statistiques de visites du site et du blog s'envolent... On a un peu de mal à y croire. On est à près de 17 000 pages vues dans des dizaines de pays. On est contactés par des passionné(e)s adorables de tous pays. On ne peut pas tous vous citer (par peur aussi d'en oublier) mais vous vous reconnaîtrez, c'est sûr !

Et surtout on rencontre des équipages formidables. On n'a pas pu résister à publier le commentaire laissé plus bas :

Merci les zamis !!!

Vivement les prochaines aventures de nos catas !!!

" Luttant contre mon insomnie hier soir de retour en France, j'ai tapé sur Google comme il m'arrive souvent de le faire depuis des mois: "Tour du Monde en catamaran"

Quelle surprise de voir apparaître en deuxieme position sur le moteur de recherche de Google : le voyage de Ti'Amaraa. 

Surprise... à moitié .

Les jolis blogs de catamarans round the world ne manquent pas sur la toile, mais le plus souvent ce sont de belles photos et des textes se résumant à "nous avons été là et nous avons fait ça".

La Grande Valeur Ajoutée de Ti'Amaraa, c'est la Générosité dans le Partage pédagogique de la foule de Trouvailles inédites pour la préparation d'un tour du monde en catamaran.

Que de temps passé ( des années?) à prendre grand soin de passer au crible chaque fonction sur un catamaran.

Vous méritez cette belle deuxième place.

Vous les plus plus purs d'entre nous ayant Tout larguer et vendus à terre pour pouvoir partir et réaliser votre projet sur Ti'Amaraa

Vous n'avez gardé que l'Essentiel bien calé dans vos cœurs l'amour que vous portez à vos proches et la belle amitié sincère que vous dispensez quand on a la chance de vous rencontrer."

Que rajouter ? A part que l'on vous remercie tous beaucoup !!!!

Nous allons continuer à vous faire partager les "aventures de Ti'Amaraa" ... dès qu'il reprendra le cours de sa route.

Les femmes et les enfants d'abord

Vous trouverez dans cet article les conseils des sauveteurs en mer avant tout abandon de bateau en mer.
http://www.snsm.org/conseil/labandon-du-bateau

N'y voyez là aucune panique soudaine en vu de la traversée à venir, c'est juste qu'un équipage averti en vaut deux...

Note importante !!!

Lecture de cet article INTERDITE pour nos mamans et autres amis (es) inquiets (es) de nature  ;-)

"Evaluez bien la situation.

Ne cédez pas à la panique en évacuant le bateau trop tôt (un bateau, même très abîmé, peut flotter parfois longtemps). Tant que le bateau flotte, ne le quittez pas. Il est plus facile de faire route vers un port avec un voilier, même en mauvais état, qu’avec un pneumatique ingouvernable, ballotté par les vagues. De nombreux bateaux ont été retrouvés vides et abandonnés par leur équipage disparu à jamais.

L’abandon réussit  dépend de la préparation  et de l’entraînement de chacun : 

- Donnez un poste précis et des responsabilités à chaque membre d’équipage

- Organisez des exercicesnd’évacuation au début de chaque croisière

Quand la décision d’abandonner le bateau est prise envoyez un MAYDAY :  signalez  que vous abandonnez le bord et donnez votre position.

Préparer l’évacuation

Déclencher la balise de détresse. La prendre sur soi avec la VHF portative sous housse étanche.

Embarquez dans le radeau en ne prenant que l’indispensable (place limitée) :

Le maximum de vêtements secs et chauds sur vous, les duvets dans des sacs en plastique, chapeaux, lunettes de soleil, des vêtements supplémentaires, des couvertures en aluminium.

Capelez gilets de sauvetage et harnais.       

N’oubliez pas les jerrycans d’eau douce remplis aux trois quarts pour qu’ils puissent flotter avec un bout et un mousqueton sur la poignée pour ne pas les perdre, les fusées du bateau, une petite Voile…, le sac étanche de survie préparé à l’avance.

La réglementation n’impose qu’un minimum dans l’armement des engins de sauvetage. Il est vivement conseillé de prévoir un sac de survie complémentaire contenant :

Un couteau multilames, 30mètres de cordage (diamètre 8), des bouts de garcette, des chiffons de coton, du matériel de pêche, des lampes torches étanches, des crayons de cyalum pour éclairer l’intérieur du radeau.

Ajoutez à la pharmacie des médicaments contre le mal de mer, des tranquillisants, de l’alcool à 90°, de la pommade antibiotique, du collyre pour les yeux, de l’aspirine, de la crème solaire..

Côté nourriture : des rations élémentaires de survie dans des sacs hermétiques (lait condensé en tube, tablettes de chocolat, fruits secs, sucre, jus de citron, vitamines…

N’oubliez pas d’ajouter : des sacs poubelles, des sacs plastique (stockage de l’eau de pluie).

Pour la navigation : un compas de relèvement, la carte de la région maritime, un rapporteur, un crayon, un carnet, une montre étanche. Pour le grand large : un sextant plastique, un distillateur d’eau de mer, un filet à plancton,…

Si vous en avez le temps, gonflez l’annexe et emportez ses accessoires. Elle pourra toujours vous servir."

Allez...No stress...et bonnes nav' ;-)

J’ai 40 ans

Et oui, c’est aujourd’hui : 23 Août 1974…23 Août 2014. 

Je suis de celle pour qui les anniversaires étaient synonymes de fin de vacances, fin de l’été.

Enfant, je les fêtais souvent entourés de mes cousins et cousines dans la montagne ariégeoise. C’était alors le moment de leur dire aurevoir pour revenir vers notre appartement parisien. Fini le soleil, finis les ploufs dans les lacs ou dans la piscine. Souvent on m’offrait des fringues d’hiver pour la rentrée dans le Noooord !!! cool !!!

Adulte, je passerais souvent cette journée au boulot…pfff… et toujours avec cette météo bien déprimante de fin août à Toulouse entre orages et coups de frais.

Et me voilà aujourd’hui pour mon 40^ème (480^ème mois, comme dirait ma copine) à l’arrière de mon bateau dans une escale ensoleillée et en route vers une nouvelle vie de l’autre côté de l’horizon. Ti'Amaraa s'est pour l'occasion mis en tenue "Caraïbes" toutes toiles de soleil dehors.

Les vrais amis sont toujours là, bien qu’un océan nous sépare.

Les faux amis sont loin (ils se reconnaîtront car je sais qu’ils lisent le blog…).

Quant à la famille, elle ne lâche rien. Je reconnais que notre projet n’est peut être pas des plus simples pour eux mais ils ont su comprendre que notre vie devaient passer par ce voyage. Ce n’est pas évident d’avoir des parents, une fille, un fils éloignés mais ils assurent grave !!!
Merci de nous laisser aller au bout de notre histoire.

Merci aussi pour tous vos messages, appels et cadeaux (livrés, cachés à bord…). Tous ceux que j’aime sont restés présents depuis ces derniers mois charnières et sont avec moi aujourd’hui.

Ni mélancolie, ni amertume ne sont au programme. Je n’ai pas peur de vieillir et surtout pas auprès de l’homme que j’aime et avec qui je vis une vie merveilleuse depuis de nombreuses années. Je sais qu’ensemble on est capable de beaucoup de choses.

En 2012, un mauvais sort jeté a failli compromettre beaucoup de choses : santé, boulot, amitié. Il nous en faut plus pour nous abattre. Nous reconstruisons doucement une vie autour de nos valeurs principales : l’honnêteté, la sincérité et la volonté. En mer, comme en montagne d’ailleurs, on ne triche pas avec les éléments. On ne triche pas avec les gens.

J’aime ma vie. Mon chemin, c’est ma liberté …notre Ti’Amaraa.

J‘ai souvent cité cette phrase de Paul-Emile Victor : « On ne regrette que ce que l’on ne tente pas »

Vivez !!! et RDV pour le 960^ème mois…

Une fois n’est pas coutume je vais finir en musique avec ce titre que la lecture aléatoire de mon Player m’a fait découvrir par une nuit de navigation à la barre de Ti’Amaraa sous un beau ciel étoilé… : https://www.youtube.com/watch?v=sCpm50JlJu0

Ti'Amaraa and Co

Depuis que Ti'Amaraa a quitté La Rochelle, il a rencontré des compagnons de navigation de tous horizons,  de toutes nationalités et de toutes histoires.  Une, deux ou trois coques peu importent, ce n'est pas le bateau qui fait que l'histoire est belle.

L'escale à Gran Canaria nous aura permis de rencontrer des équipages extras.
Nous n'oublierons pas tous les bons moments passés avec Milena & Patrick. Leur LAGOON 450 MilPat est superbe. Rdv est pris pour Tenerife....

Nous aimons les échanges d'informations entre capitaines : les escales, les nav, les équipements.... et les recettes. ;-)
Un bon exemple :
Sur les conseils de Patrick fort de ses navigations à bord de son 450,  nous avons vérifié le connecteur basse tension du compteur de chaîne. Il est en effet situé sous le guindeau et n'est pas en connexion étanche. Résultat : l'accumulation de sel conduit inexorablement à une panne au plus mauvais moment bien sûr!  Armé de sa WD40, le Cap a fait la maintenance préventive.  Merci Pat. La ligne a été rajoutée dans la "to do list on board"

Disque inférieur du guindeau à lubrifier aussi

La fameuse connexion à vérifier périodiquement

vue sous le guindeau

Chaque rencontre est riche. La dernière en date 2 bateaux allemands Pia & Jasina ,  2 couples Dorothée & Peter, Regina & Matthias .... et encore de belles tranches de rigolades franco-germano-anglaise.
Les tuyaux techniques sont échangés aussi : SAS planet, le hotspot Wifi...

Quelle mine d'informations ces rencontres !

L'adresse des blogs, les mails sont enregistrés dans nos tablettes.  On espère que nos routes se recroiseront...
Petite surprise ce matin : un article sur Ti'Amaraa dans la langue de Goethe....

A vos traducteurs...
http://etappen.wordpress.com/2014/08/20/kaffeekranzchen-in-haus-nr-39/
http://etappen.wordpress.com/

Des sardines à Sardina

Gran Canaria est une île aux 1 000 visages. On voyage dans plusieurs pays et plusieurs type de climats en à peine 1 560 km² et avec un gradient d’altitude de 0 à 1 949 mètres. Elle offre des panoramas à couper le souffle. En une journée de voiture, on traverse des canyons arides vertigineux, des forêts de pins centenaires, des sous-bois de châtaigniers, des calderas et des champs de lave résultant d’éruptions vieilles de plusieurs milliers d’années, des routes bordées d’eucalyptus, un désert de dunes de sable doré, des falaises abruptes tombant dans un océan atlantique agité, des villages accrochés aux lignes de crêtes, des maisons troglodytes dans les cuevas, des vignes, des champs de bananiers et des plages en tout genres.

Caldera de plus de 3000 ans

Paya des Inglès (Sud)

Dunes de Maspalomas

Plages de rochers du sud

Côte Ouest

Eucalyptus en route vers Teror

Pins centenaires de la Caldera Pinos de Galdar

Roque Nublo

Côte nord ouest vue des hauteurs

Embalse de los Perez

Dunes de Maspalomas

Nous avons été bluffés par cette diversité. Sans compter les jours de beau temps, où la vision à 360° des hauteurs nous offre un cliché inoubliable sur Tenerife et son pic du Teide voisin (3 715 m), prochaine escale de Ti’Amaraa…bientôt…bientôt…

Un soir de retour sur Las Palmas nous avons été intrigués par un nom sur la carte routière : Puerto de Sardina.

« Tiens un port ? On le connait pas ? On va voir ? ». On ne se refait pas, même en ballade à 4 roues, on ne peut pas s’en empêcher.

La ville de Sardina (del Norte) n’est pas tellement répertoriée dans les guides touristiques et c’est justement ce type de visites qui nous attire. Cette petite ville cachée derrière la grande Galdar est une enclave à l’extrémité Nord Ouest de Gran Canaria. Rien à voir avec l’agitation et la densité de population des villes du nord. Rien à voir non plus avec les villes 100% touristiques du sud. Sardina respire l’authenticité. On ressent vite que le visiteur curieux et intéressé est le bienvenu, le touriste moins. La route qui mène au cœur du port est étroite et bordée de plantations de bananiers en serre pour la plupart.

La bande goudron s’arrête définitivement en bout de jetée sur le tout petit parking de la Fragata. Café/restaurant avec une jolie terrasse…allez hop on s’arrête, ça tombe bien c’est l’heure de l’apéro.

On ne sait pas encore que nous sommes dans une Marisqueria, c'est-à-dire un restaurant de poisson et qui plus est, est référencé dans le « Plan de Mejora Gastronomia de Canarias » mis en place par le gouvernement des Canaries. A l’intérieur du restaurant les viviers sont exposés. Homards et autres langoustes y vivent tranquillement, enfin avant le prochain service. Tomate sur la sardine, le patron parle français et est charmant. On jette un œil d’abord discret à la carte puis fortement intéressés on craque sur les calamars frais frits et les sardines grillées, en guise de tapas ça devrait être sympa… Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant la taille des « tapas » mais surtout leurs saveurs et leurs fraîcheurs. Désolés pour les méditerranéens mais la sardine atlantique canarienne est bien meilleure. Habitués aux calamars pschiiiitt : les anneaux surgelés de calamars où la panure grasse et dure laisse place sous la dent à un coussin d’air avant d’arriver enfin au précieux sésame blanc mais caoutchouteux, et bien là oubliez ! Ici on ne vend pas de l’air. Quel délice ! Des anneaux de calamars tendres et une panure légèrement dorée à tomber !!! On s’en lèche les doigts. Ok ce n’est pas correct…mais on vous jure que vous auriez fait pareil !!! Rien que d’écrire, on en salive encore.

Bon et le port dans tout ça ?

Amis navigateurs oubliez ce waypoint pour l’escale. Quelques bouées sont certes présentes mais n’y sont amarrés que des barques de pêcheurs locaux et cela semble un brin rouleur. A une petite vingtaine de minutes en voiture de la capitale, mieux vaut laisser le bateau au port Muelle deportivo de Las Palmas et partir découvrir la côte Ouest de Gran Canaria par la terre. D’autant plus que ce port municipal est à un prix mini mini : moins de 14€/nuit pour Ti’Amaraa avec ponton fermé, parking, eau, élec et super wifi compris. Le meilleur prix depuis notre départ. (Rabat est détrôné)

De retour au bateau, nous cherchons sur internet quelques renseignements sur ce village qui nous a tant plu. On apprendra que le véritable luxe de Sardina est le poisson qui sort des restaurants ainsi que les quatorze milles espèces présentes sous l’eau. Les fonds marins y sont parmi les plus riches de tout l’archipel des Canaries. C’est le paradis des plongeurs. Nous n’aurons malheureusement pas le temps de découvrir cette facette. Tant pis ...