30 septembre 2015

Cap à l'est

Pour une fois nous ne suivons pas la route des alizés vers l'ouest.

En effet, pour rejoindre Tobago en provenance de Trinidad,  il faut commencer par longer la côte nord d'ouest en est. Une quarantaine de miles à avaler contre vent et courant avant de pouvoir prendre une route directe sur Tobago via le "Galleons Passage".
Ce chenal est réputé pour son courant travers défavorable.  Il est donc préférable de traverser "au plus court" entre les 2 îles.



Pour le voyage de Ti'Amaraa,  c'est autant que possible la météo qui décide nos jours et horaires de départ. 
Prêts depuis une dizaine de jours,  nous avons attendu le bon compromis : vent, vague, courant.  Lorsque les gribs se sont affinés,  il est devenu évident que ce serait une nav de nuit.





Petite précision : bien que Trinidad et Tobago soient un même pays, il est nécessaire de faire des "formalités" douane et immigration avant de se rendre sur l'île voisine.
En quelques minutes, et avec de charmants sourires, nous avons obtenu les tampons indispensables à notre route. 
Des papiers en règle,  une météo stable, il n'en fallait pas plus pour que Ti'Amaraa se dégourdisse les coques après ses 3,5 mois trinis.
Quel sentiment étrange en passant la Boca !




L'excitation du large et du voyage qui reprend est légèrement voilée par la nostalgie de quitter cette île si attachante.
Les aurevoirs aux copains ont été embués dimanche.
Nos coeurs étaient gros au petit matin lors d'un dernier 360° de Bye Bye à Chacachacare.

C'est la première fois que nous quittons une escale avec cette sensation douce amère. Un petit peu de l'esprit de Ti'Amaraa est resté sur cette terre. Quant à nous, nous gardons gravé dans nos rétines tel un arc en ciel, les couleurs flamboyantes de cette nature.
Qui sait ?
Au retour de la Grande Boucle, ce pourrait être une belle option ?

But go, goooo !! Show must go on !!!

C'est donc en fin d'après-midi qu'avec notre bateau copain Jonathan,  nous avons levé l'ancre Cap à l'est.
Un magnifique coucher de soleil sur le Venezuela semble saluer notre départ. Ça y est nous sommes en route. Notre vie est là.

Les fameux miles redoutés en bord de côte nord ont été expédiés en moins de 6 heures. Courant et vents conformes aux prévisions voire même un peu en deçà ! Ça, c' est fait !
En plus de ces conditions parfaites, Madame Méga Lune a joué les assistantes lumière dès la tombée de la nuit. 
Que demander de plus ?



L'équipage reprend très vite ses marques malgré les mois de cabotage loin des cyclones. Le rythme des quarts se réinstalle naturellement.  Bon sang que nous sommes bien sur ce bateau ! Il nous offre des moments de vie, des sensations, des émotions,  des panoramas inoubliables ...
Les lumières de Tobago scintillent derrière notre génois. Le vent à 30° est établi à 15 nds. Le courant dévaforable est bien au RDV. Il nous mange 2 nds entre la vitesse surface et la réelle GPS mais on tient nos 6 noeuds de moyenne avec la combinaison Grande voile/Génois et les 2 moteurs à 2500 tours. 
Le jour se lève lentement.  Mme Méga Lune file se reposer. Merci pour les Watts !
Les premières lueurs nous offrent une côte découpée verdoyante embaumant les parfums de fleurs tropicales et bordée d'une eau limpide émeraude.

78 miles nautiques en 13 heures, 6 noeuds de moyenne avec les conditions particulières de cette route : encore une fois nous sommes bluffés par les performances de notre petit cata.

5h30 arrivée sur Charlotteville

C'est le mouillage de Pirates Bay à Charlotteville que nous avons choisi pour y établir nos quartiers d'automne durant quelques jours. 

Nouvelle escale, nouvelles histoires, nouvelles rencontres ...et retrouvailles avec nos amis MilPat qui font eux aussi route cette même nuit pour la même destination via Grenade.
Six mois que de l'eau a coulé sous les coques de nos catas, on va en avoir des choses à se raconter. :))

Petit coucou de bonne nuit à Jonathan


1er coucher de soleil sur Tobago ... Allez au dodo








26 septembre 2015

Flash back en images

Revenons plusieurs mois en arrière.
Résumer 16 jours en 4 minutes...

Un peu frustrés de ne pouvoir vous mettre en ligne la version HD pour le moment.


24 septembre 2015

Aux fourneaux !

Contre toute attente,  plus on voyage, plus on cuisine.
Même par 35°C dans le carré,  il n'est pas rare qu'un petit plat mijote. 


Le partage des recettes avec les bateaux copains est aussi répandu que celui des clés USB chargées de films ou de bouquins : les cakes salés de Jonathan, le far breton de Marie Galante,  les tartes de Banik, les gâteaux sans farine de MilPat, les conserves de poisson du Grand Duc ... et on en oublie ...

Préparer des bons petits plats est une activité qui prend tout son sens dans nos vies sur l'eau. On prend le temps de cuisiner, de tester de nouvelles choses, de faire découvrir notre gastronomie aux copains locaux ...

La recherche des ingrédients relève parfois de la mission impossible suivant les escales surtout si l'on veut absolument préparer une tartiflette au reblochon par exemple.  :))

Cuisiner à la mode locale est instructif mais ce n'est pas notre quotidien.  Dans la Caraïbe,  les spécialités sont souvent fort épicées. Nos estomacs s' acclimatent progressivement. Mais, nos racines métropolitaines sont encore bien ancrées et l'on ne rechigne pas devant une quiche lorraine, un cassoulet (merci Marie-Claude,  il nous en reste 2), un hachis parmentier provençal ...

Cependant,  nous avons appris à nous adapter. Le cheddar a remplacé l'emmental.  Les fines tranches de bacon découpées jouent le rôle des lardons en mode extra slim. Le rendu n'est pas si mal.

Aussi, lorsque l'on mixe les épices locales comme le gingembre ou les piments végétariens (doux) à nos préparations habituelles telles que le poisson grill ou les omelettes, on découvre des mélanges de saveurs plutôt agréables.



L'avitaillement du bord doit être réalisé en tenant compte de plusieurs composantes "repas" : 
- "sur le pouce" en nav
- "à emporter" pour les excursions à terre
-"apéro dînatoire" avec les copains
- "repas plaisir" en tête à tête

À chacun d'y mettre sa créativité. 
Un équipement carbure à plein régime dans la cuisine de Ti'Amaraa : le four.
Croque-Monsieur, pizzas, tartes en tout genre, gratins, légumes farcis,  gateaux ... Nous n'en faisons pas un fainéant.



Le modèle installé d'origine est un ENO avec 2 zones de chauffe : une basse et surtout une haute pour griller. Le top pour gratiner et réduire les temps de cuisson de certaines tartes par exemple. 



Mais pourquoi chercher à réduire le temps de cuisson ?
Pour économiser notre précieux :
Le gaz !!

À la Rochelle,  le Cap avait, non sans mal, modifié le compartiment "gaz" extérieur afin de pouvoir y loger 2 bouteilles composite type Viseo de Butagaz. Nous étions parés avec nos 20 kg de butane sans les ennuis de rouille des bouteilles classiques. 
Cf : Article 2014

Combien de temps allions nous tenir ?
Quid du rechargement ?

D'après nos recherches préparatoires au départ, même dans les îles françaises de la Caraïbe, il ne fallait pas espérer trouver les stands Butagaz métropolitains où un simple échange règle votre problème.

Le Cap s' est donc mis en quête d'un système qui nous permettrait le cas échéant de remplir nos deux bouteilles (qui entrent pile poil dans notre coffre, hors de question de les changer !).
Nous n'en avons pas trouvé. Du coup, il a acheté et modifié une vanne officielle Butagaz initialement prévue pour connecté un chalumeau. et hop !
Outil spécial numéro 137 on board ! Ready pour remplir en autonomie nos Viseo.



Bon et après 17 mois,  où en sommes nous ?
Nous avons eu besoin de faire 2 recharges.
Il est toutefois difficile de faire encore un calcul correct de consommation car l'escale en marina de plusieurs mois aux Canaries fausse un peu la donne.
Dès que Ti'Amaraa est connecté à un quai et au 220V,  nous privilégions nos équipements électriques de cuisine : micro-onde,  cuiseur vapeur, plaque électrique, bouilloire ... Il n'y a pas de petites économies. 

Grâce à "radio bato", nous avions eu vent d'un remplisseur de gaz à la marina de Roadney Bay à Sainte Lucie. Il est installé dans les infrastructures du port à côté de la laverie.  Nous n'avons rencontré aucun problème pour recharger notre première Viseo ... cool.
En 24h, vous récupérez moyennant une trentaine d'euros votre précieux rechargé en propane et l'outil 137 est resté dans son tiroir. 

ReBelote à Trinidad il y a quelques semaines : grand vide dans la seconde bouteille
Cette île est la patrie du pétrole et du gaz. Nous avons donc lancé nos petites antennes à la recherche de la solution. Les Shipshandlers vendent des bouteilles de gaz locales.
137 au boulot ?!
Et non, c'est sans compter sur Ian Taxi. Ce brave homme taxi à temps plein à diversifier son activité.  Une tournée hebdomadaire a été mise en place avec tous les chantiers nautiques. Des points de regroupement des bouteilles à remplir sont identifiés dans plusieurs recoins de Chaguaramas. Il s' occupe de l'enlèvement, du remplissage et du retour au dit point en 24h.
Malheureusement pour nous, nous avions raté le jour de passage chez Peake Yacht lorsque nous y étions.
"Zut ! Après on va être au mouillage.  Ce sera moins simple pour les transferts"
Une fois de plus la gentillesse des trinis a fait le reste.
Fanny, la gérante du Ship Marine Warehouse avec qui nous en discutions a pris son portable et appelé Ian.
En deux minutes, tout était réglé. Elle a missionné son employé.  
Oliver a gentiment pris notre bouteille et est parti avec sa voiture perso la déposer à Ian on ne sait où. Juste pour info tout ça c'est passé un vendredi en fin d'après-midi... et à titre 100% gracieux.
Quel service !
Le lendemain samedi avant midi, Ian était au pied de Ti'Amaraa avec notre Viseo full de propane. Service et sourire compris pour 200$TT soit une trentaine d'euros aussi. Nickel !
En nous rendant notre Viseo,  il nous a expliqué que nous avions eu de la chance.
"Oui on sait. Fanny et Oliver . Le jour de passage raté ..."
"Ah non pas tout ! Vous avez eu de la chance car je suis le seul à avoir ça dans tout Trinidad !!"
Et là,  notre Ian nous présente fièrement l'outil 137 !!!
La même vanne pour chalumeaux !!
La même bidouille "fait maison" !!
Nous n'avons pas voulu le décevoir en lui expliquant qu'on avait son petit frère à bord.
Comme quoi, ça marche. 
Les bonnes astuces sont internationales :))

19 septembre 2015

Renouvellement de visas : mode d'emploi

Le sujet a déjà été évoqué en juin dernier lorsque nous sommes arrivés à Trinidad :
http://tiamaraa.blogspot.fr/2015/06/sur-la-route-de-grenade-trinidad.html?m=1

Cependant,  nous avons tellement croisés de bateaux en galère administrative et entendu tout et son contraire sur les clearances locales que nous avons décidé de vous faire partager notre expérience dans la réalité des faits.

Sinon l'immigration c'est par où ? :))

Pour commencer,  il faut bien prendre en compte que le dresscode est important.  Il s' agit d'officiels au bord de l'eau sous les tropiques soit, mais des officiels avant tout.
Nous avons vu, lors de nos escales, des plaisanciers débouler dans les bureaux d'immigration et de douanes comme s'ils entraient dans le premier bar wifi du coin : débraillés , lunettes de soleil vissées sur le nez, chapeau en paille et le pompon ... pieds nus !!
Vous iriez dans un commissariat ou autres institutions dans cet accoutrement ?
Ce qui devait arriver arriva.  Il y a, à présent à Trinidad,  un dresscode des plus précis pour se présenter aux formalités. Forcément lorsque des âmes austères s' occupent de se genre de sujet on tombe vite dans l'excès et la stupidité.

Affichage à l'entrée du bureau d'immigration à Chaguaramas

Tenez : Hommes,  femmes, enfants, aucun vêtement avec motif camouflage n'est accepté.  Même sur un body rose pour votre jolie baby girl, c'est la porte assurée !
De même, les débardeurs sont formellement interdits.
Manches obligatoires pour tout le monde. Nous avons vu des équipages prêter des gilets et Tshirts à d' autres perdus mis dehors par l'officier révolté(e). 
C'est ainsi. C'est la règle. Nous sommes les voyageurs nous devons la respecter et avec le sourire.
Sacré sourire qui manque probablement à certains qui s' étonnent ensuite que leurs formalités soient compliquées...

Autre point très important,  si vous êtes candidat au voyage, bossez votre anglais. Rien n'exaspère plus un douanier que le frenchie qui ne capte rien et lui fait répéter sans fin.

Ceci dit tout n'est pas de la faute du manque de tact du plaisancier, il existe aussi l'officier désagréable,  borné qui ne fait aucun effort pour rendre compréhensible son anglais  à l'accent local prononcé. Il est certain que dans de tels cas,  il ne doit pas être facile de garder le sourire.
Difficile de détendre l'ame austère. 
Des bateaux copains ont eu à faire à cette catégorie de zélés de la procédure. Nous croisons les doigts pour le moment nous sommes toujours tombés sur des agents plus ou moins sympathiques.

Bien sûr il ne faut pas s' attendre aux colliers de fleurs tahitiens à votre arrivée dans un pays mais avec un minimum de respect mutuel cela s'est passé pour nous plutôt pas mal.

Revenons à Trinidad :
Cela fait déjà trois mois que nous sommes ici à profiter des mouillages, de l'île, de ses habitants, à entretenir le bateau ... et surtout à l'abri des dépressions tropicales et cyclones.

Erika : Nombreuses victimes et gros dégâts à la Dominique

Nous voilà donc à la fin de notre visa touristique. Nous nous sommes donc lancés dans la procédure de demande de renouvellement ou plutot extension tel est le terme ici.
Une semaine avant l'échéance,  nous nous sommes présentés au bureau d'immigration. Après un échange cordial un RDV nous est fixé à chacun (l'un à 11h, l'autre à 11h30) sous 10 jours.
"Oui mais dans 10 jours. Notre visa sera expiré ?
No soucyyy. Le document jaune de confirmation de RDV remis fait foi en cas de contrôle.
Un peu paranos peut être ... mais du fait du voisin vénézuélien,  les contrôles aux mouillages sont relativement fréquents : 2 fois pour nous. Au vu des armes du bord et de la stature des gaillards, on vous garantit que l'on préfère être en règle.


Nous voici donc dix jours plus tard endimanchés avec une grosse demi heure d'avance afin de mettre tous les atouts dans nos polos à manches.
On crève de chaud dans l'annexe mais on se dit qu'avec la clim en mode freezer on sera contents d'être emballés. 
L'agent nous avait dit de venir avec le dossier justificatif de la demande d'extension.  Nous avions tout préparé. L'historique de nos 3 mois sur place avec l'attestation de grutage de juin, la copie des différentes factures d'achat dans les shipshandlers,  les reçus de paiement de bouée... Bref, un dossier minutieux expliquant que l'on avait eu BEAUCOUP de travail sur Ti'Amaraa que ce ne serait fini QUE fin septembre. Enfin souhaitant visiter Tobago en octobre, la prolongation nous semblait évidente. 
D'autant plus que notre copain Trini, avocat de métier,  nous avait glissé LA formule de politesse pour toute fin de lettre pour les administrations ici : "Yours respectfully".

Le mot de passe, le pantacourt noir, la chemise, les sourires, nous étions prêts.
L'officier d'immigration, bien que cordial, a mis près d'une heure à étudier nos dossiers et a fini par nous demander en quoi les fameuses réparations de fin septembre devaient avoir lieu à Trinidad...Pourquoi ne pouvions nous pas partir ?
Ouchhhh ...
C'est là que l'on a un peu menti...
"En fait,  le problème est que ... euh ... alors ... "
Faut trouver un truc c'est pas du tout gagné la prolongation !
"Alors ... en fait ... on a une voie d'eau et une pompe de cale en panne...
...voui voui Môsieur notre Ti'Amaraa sombre normalement.  
Vous comprendrez bien que l'on ne peut prendre la mer dans cet état"
"Humm Humm ... Allez vous rasseoir"
(Mensonge basé tout de meme sur une mini part de vérité puisque nous avons dû changer en août un switch de pompe de cale ...ok c'est tiré par les cils. On fait ce qu'on peut).
Les minutes se faisaient alors de plus en plus longues et les gouttes de sueur perlées glacées sur notre front.
"Tant pis pas de Tobago. 
Zut on n'a pas dit au revoir aux copains. On va aller se mettre à l'abri à Grenade"
Et puis, nous avons eu LA révélation.
Alleluya !
Un rayon lumineux éclaira notre esprit assombri par le mensonge et la culpabilité. Un americain habillé avec l'élégance qui correspond à certains : short rayé vert et Tshirt à motifs bleus (Moins coordonné tu meurs) brandissait le Graal.  
Et dire que nous, nous avons fait tout ses efforts vestimentaires !
Mal habillé peut être ... mais pas bête. 
Ce brave homme arrivé comme nous en juin, a attendu le dernier moment pour gruter son bateau.  Résultat : pas de dossier alambiqué,  pas de formule de politesse.  Juste un courrier du chantier confirmant qu'il était à terre pour travaux.
Bing !!! Trop forts ces ricains !
Là,  les irréductibles gaulois en ont pris un pet sur le casque...(ça fait 2 en 2 jours pour ceux qui ont lu l'article précèdent)
Par Toutatis, c'est ça le truc lorsque l'on reste à bord !
On aurait dû faire à l'envers et gruter au dernier moment !!! Cela nous laissait le temps de naviguer, de profiter, de laisser passer la mauvaise saison sans nous transformer en frenchies resquilleurs. 
Au sûr,  c'est dans le disque dur pour une éventuelle prochaine fois (comme Panama peut être ...)

Bon et notre prolongation,  alors ?
Après un temps certain, la main de l'officier s' est agitée au dessus du comptoir en nous demandant de nous rapprocher.
Nous nous sommes exécutés sans savoir à quelle sauce il allait nous manger.
(Oulala c'est pas beau de mentir)
Est-ce le Dresscode à la française, le petit chignon ajusté de la Cap, la chemise classe style Yachting club du Cap ou le "Yours respectfully" power ?
Quelques minutes plus tard,  nous étions en possession, pour 15€ par personne, de nos passeports revalidés pour 3 mois.


YES !!!
À nous, encore quelques virées avec les copains Trini,
À nous, les eaux bleues et limpides de Tobago dans quelques jours,
Tout ça vaut bien un ti mensonge ...

Épilogue :
Ti'Amaraa va bien ... et ne va pas couler va :))

PS de l'épilogue :
La Cap a interdit formellement au Cap le dresscode américain. Visas ou pas !
Et même s' il crève de chaud dans l'annexe !

17 septembre 2015

Récit d'une journée particulière

Il y a des jours comme ça. Pour nous, c'était hier.



Après une nuit perturbée par le tournoiement incessant de Ti'Amaraa sur son ancre du fait d'une météo très moyenne à Scotland Bay,  nous profitons d'une accalmie au petit matin pour tracer en annexe vers Chaguaramas et y faire l'avitaillement de la quinzaine. Nous laissons notre cata avec un léger pressentiment compte tenu des rafales. Mais bon,  quand faut y aller, faut y aller.
On ne lambine pas.
Courses ok, salut aux copains sur place ok. Allez, on rentre.

Acte 1 :
Sur le retour,  notre cher hors-bord, naviguant dans les eaux chargées de détritus de Chagua, se prend un bout et un sac plastique dans l'hélice. 
Démontage,  Desemmelage ... bercés par les vagues des water taxis qui nous frôlent plein gaz.
Ça,  c'est fait. 

Acte 2 :
Nous retrouvons notre Ti'Amaraa à sa place toujours en version 360° mais sain et sauf. Oufff. Vive notre ancre surdimensionnée ! (Delta 32 kg)
Transfert des courses
Préparation du bateau au départ
Zou,  on lève l'ancre.
"Heuuu,  minou ... là... c'est pas notre ancre qu'on a levé.  Viens voir"




Noué soigneusement à notre chaîne, c'est bel et bien un bloc de corail d'une bonne centaine de kilos que notre vaillant guindeau nous a remonté. 
Il nous semblait bien que ça forçait un peu mais vu les conditions ...
Nous remercions encore une fois Lagoon de ne pas avoir megotté sur le matériel. 
Alors, on en fait quoi du toutim maintenant ?
On tente de donner du mou à la chaîne,  de secouer l'ensemble. Mais vu le poids du pépère, le Cap s'y arrache les bras. Rien n'y fait.
Quand on vous dit qu'il faut amener TOUS vos outils !
La grosse artillerie est de sortie pour la première fois en 17 mois : masse et hache !!! Va y avoir du "massache" à l'avant !!
Après de longues minutes de coups répétés, tête en bas, orteils incrustés dans les mailles du trampoline,  le Cap pulverise le molosse accroché.
"T'es kkro fort mon Cap!"
"Ouai mais là,  j'ai un peu mal au bide. Bon, on y va"

Acte 3 :
Libre, enfin libre ! Ti'Amaraa prend sa route vers notre mouillage paisible préféré Chacachacare. 
Dame nature,  comme pour nous récompenser de nos efforts, nous fait croiser le chemin d'une somptueuse raie manta de plus de 3 mètres d'envergure. Elle virevolte plusieurs fois dans les airs devant le bateau. Nous sommes scotchés par le spectacle : une première depuis que nous naviguons. 
Notre bonheur est toutefois de courte durée car un vilain grain nous talonne.

Acte 4 :
Notre zone de mouillage préférée est libre...cool... mais balayée par le vent en rafales et la pluie. Pour info, on mouille à 40 mètres du bord avec bout à terre et un ponton béton sur tribord qui nous attend les dents en avant.
Le calage de Ti'Amaraa à sa place fut des plus sportifs mais sans encombre.
Bref, ça c'est fait aussi. 
On se dit que l'on a notre compte pour la journée.
Nous dégustons à sa juste valeur une fin d'après-midi calme dans notre petit paradis seuls sous un soleil revenu.
Un petit dîner aux dernières lueurs du jour et d'un commun accord nous filons dans notre coque pour un repos bien mérité.

Acte 5 :
22h30 par une nuit sans lune.
Re situons un peu le contexte :
-on est morts et on dort à poings fermés depuis 2 heures
- nous sommes l'unique bateau de la baie
- l'île de Chacachacare est la dernière avant la péninsule de Paria qui est l'un des endroits les plus dangereux du Venezuela, réputés pour piraterie et trafic de drogues.
- l'île est déserte. Les premières habitations sont à plusieurs miles nautiques
Bien, vous avez l'ambiance ???

"Wohooo ...WohOOOOO"
Des voix d'hommes crient au ras de notre coque babord et semblent nous appeler.
Le Cap bondit tel un suricat et passe la tête par le hublot de pont.
La Cap, moins courageuse,  colle son nez et ses yeux endormis sur le hublot de coque.
Une Nuit sombre
Deux Bateaux sombres
Trois Hommes sombres
Sans se le dire, on pense tous les 2 : "Putainnng ! Des pipi ... des pipi ... des piwaaaaates !!"
Soudain le mur des certitudes des irréductibles gaulois se fissure.
Léger moment de flottement dans la coque propriétaire pour retrouver nos fringues et nos esprits sans trop de lumière bien sûr puisque les piwwates sont pas loins de la coque. 
On sort ... même pas peur ou presque ... De toutes façons,  que faire ?

Premier round : Observation
Nous sommes face à 2 barques type lancha de gofast (transport de drogue rapides inter-iles) sans lumieres dont une de plus de 10 mètres est équipée d'un gros V6 de 250CV capot démonté. L'autre plus petite motorisée par un vieux mariner qui tinte telle une cocotte minute remplie de petites cuillères, semble vouloir remorquer la grosse en vain.
Le tout dérive contre notre coque.
Est ce une mise en scène ? Un piège ? Tout tourneboule dans nos têtes bien réveillées pour le coup.

2ème round : Explication
Les gars nous disent être en panne et avoir besoin d'une batterie.
Bonne nouvelle : ils parlent un anglais typiquement Trini et pas un hispano english version vénézuelien.
Mauvaise nouvelle : ils s'accrochent au bateau. 
Dans la tête du Cap : " Le premier qui monte. Il en prend une. Ça tombe bien vu la journée ...Chui en forme"
Dans la tête de la Cap : " "Putainnng ... faut pas qu'ils montent"
On fait mine de ne pas comprendre ce qu'ils nous demandent.
"Nous anglais mauvais. Pas batterie.  Pas comprendre"

3ème round : Déception
C'est ce que nous lisons sur leurs visages alors qu'ils lâchent Ti'Amaraa et essayent de se deshaler de la coque babord tant bien que mal et en prenant soin de ne pas abîmer le cata.
Nos jambes flageollent toujours un peu mais le moral remonte ils semblent bien innofensifs et dans la merde avec leur satané moteur.

4ème round : Réparation
"Wohooo WohOOOOO"
Là, c'est nous qui les rappelons.
Alors qu'ils dérivent dangereusement vers les coraux, nous leur lançons un bout pour les reprendre à couple, le flanc protégé par nos pare battages.
Le Cap sort la grosse artillerie ... électrique ce coup-ci. Décidément y'a des jours et des nuits comme ça.  Quand on vous dit TOUS vos outils !
Démontage de leur batterie
Récupération de leurs câbles pour connection à notre jeu de câble à pinces qui voit lui aussi le jour pour la première fois. 
Notre batterie moteur étant sous la couchette, nous sommes obligés de nous connecter directement sur le moteur. 
Démontage de tous les planchers de la cale moteur (et du bazar qui va avec)
Branchement au moteur babord et Démarrage
Les gars ont retrouvé le sourire. Ils tentent de démarrer leur V6. Mais compte tenu de la section des câbles,  les pinces chauffent mais ne délivrent pas la puissance nécessaire.
Plan B :
Test de leur batterie au multimètre. Effectivement elle est un peu faiblarde. C'est pas du cinéma tout ça. 
La décision est prise de recharger leur batterie avec nos pinces via notre valeureux Yanmar débrayé à 1500 tours.
Les minutes s' égrènent, les ampères passent et le courant entre nous aussi.
Ils nous expliquent alors le motif de leurs activités nocturnes. La pêche, ça nourrit plus son homme. Donc ils piègent illégalement à Chacachacare quelques oiseaux tropicaux qu'ils revendent à Trinidad sur le marché à priori bien côté des animaux de compagnie. 
On est loin de la cocaïne de Pablo Escobar. Ils nous montrent même la petite cage avec la dizaine d'oiseaux. réfugiés. 
On comprend mieux pourquoi ils ne voulaient pas se faire prendre à la dérive par les gardes côtes.

5ème round : Congratulations
Une bonne demi heure de papautage plus tard, la batterie est déconnectée et testée. La tension est bien remontée. 
Ils la réinstallent à bord et vroummmmm les 6 cylindres démarrent au quart de tour dans un bruit assourdissant. 
Ils sautent de joie !!!
"You are the Boss, my friend!"
"One million thanks !"
Le Cap est pas peu fier d'avoir sorti tous ses outils.
Nous avons 3 nouveaux copains qui nous attendent à Chaguaramas pour faire la fête. Nous immortalisons le moment avec leur accord; tous à la joie de "tout est bien qui finit bien" ... chacun à son niveau.
Ils peuvent repartir et nous sommes soulagés : ce n'était pas des pipi...des pipi...des piwaaaaates !
Le mur des certitudes gauloises est replatré. Il ne faut pas voir le mal partout.
Être méfiant et prudent certes, mais ne pas verser dans l'excès. 





Acte 6 : Morale du jour
Quelquesoient les pépins,  gardez le moral. 
Pas de panique.
Le stress et la peur sont de mauvais conseillers.

Ps : ...et même si on se répète un peu ... prenez TOUS vos outils. 

14 septembre 2015

Internet, cette bébête à plusieurs têtes

Si Internet fait partie du quotidien à terre, il tend à le devenir de plus en plus sur les bateaux. Les utilisations sont bien évidemment sensiblement les mêmes avec toutefois la composante Météo, capitale lorsque l'on vit avec les éléments. 


Il existe plusieurs solutions techniques qui couvrent un éventail large de possibilités et de coûts. Nous ne détaillerons ici que celles que nous avons utilisées.

Il faut commencer par dissocier la connectivité et la zone de navigation.
En navigation dite hauturière,  comme la transat,  nous avons opté pour un Iridium Extrême et son Access Point Wifi. Equipés d'une petite antenne extérieure,  la connection satellite nous a permis d'envoyer et de recevoir des mails légers (texte sans pièce jointe). Nous faisions aussi une requête de fichiers météo tous les 2 jours en moyenne. L'Acess Point Wifi permet d'ouvrir la connexion et ainsi pouvoir télécharger mails et gribs sans être physiquement relié à l'Iridium.  En revanche,  pour le surf sur internet ou même la publication de statut type Facebook nous avons vite capitulé. Cela met un temps fou ... et en internet satellitaire : le temps c'est de l'argent !
Afin de donner des news "Grand large", nous envoyions un mail à nos correspondants à terre. Ensuite, ils publiaient notre position et les news sur nos pages perso et publiques. Un grand confort à très faible coût.  Merci encore Chouchou & Stef. On remet ça pour la transpac ;-)

Une fois près de la "civilisation", l'Iridium a été remisé car le plus économique et le plus performant reste l'achat d'une carte SIM locale avec des "data plans" mensuels ou hebdomadaires.


Au Maroc, cela nous a coûté une misère avec un assez bon débit.
Aux Canaries,  un réseau Orange nous a permis de rester connectés pour des tarifs assez raisonnables. 
Toute la zone Caraïbe est couverte par des opérateurs de téléphonie mobile. Nous avons acheté une carte SIM du fournisseur Digicel. A Bequia,  en arrivant de transat, elle nous a coûté 15$ ec soit environ 5€. Les recharges (appelée Top up) tournent ensuite aux environ de 15€/20€ pour 1 à 2 Go suivant les offres promotionnelles.
L'intérêt de cette SIM est qu'elle fonctionne dans toutes les îles de la Caraïbe : Dominique,  Ste Lucie,  St Vincent, Union, Grenade ... On a testé ça passe partout.
Nous avons juste eu un bug à Antigua. A priori, il y avait une panne d'émetteur 3G. Nous ne saurons jamais vraiment pourquoi nous n'avons pu nous connecter. 
Le gros avantage est qu'en ayant une SIM Digicel St Vincent, quelquesoit l'île où l'on se trouve nous rechargeons aux tarifs et promos de St Vincent.  En effet, bien que ce soit le "même" Digicel partout,  le coût d'une carte SIM et des Top up 3G/4G ne sont pas les mêmes d'une île à l'autre. Alignement avec le niveau de vie oblige. St Vincent est encore tenue éloignée de la mane touristique donc les tarifs sont et restent à la portée des locaux.

Toutefois,  il y a 2 exceptions dans la couverture Digicel : Trinidad & Tobago et l'ensemble des îles françaises. 
Pour T&T, il faut racheter une SIM locale soit Digicel soit bmobile.  La SIM Caraïbe ne marche pas. Nous avons acheté sur les conseils des locaux une carte bmobile qui aurait une meilleure couverture.  Nous ne sommes pas déçus.  Pour environ 20€ par mois, nous avons 2 à 4 Go (suivant les promos) et ça passe quasi partout. Nous rédigeons cet article de Chacachacare au milieu de nulle part tout en étant connectés!


L'autre exception Digicel est dans les DOM français.  Aaah chère France !
Lorsque vous arrivez par la mer sur la Martinique, par exemple, votre internet Digicel Caraïbe fonctionne à la perfection ... jusqu'à arriver à 5nm des côtes.  Effet censure, brouillage ..??? Toujours est il que la 3G pour 20€ par mois c'est fini.
"Pas assez cher, mon fils !"


À notre première escale au Marin, nous sommes allés à la pêche aux infos surtout qu'une splendide boutique rutilante Digicel vous ouvre les bras. On a vite compris comment ils financaient le mobilier Design.
Effectivement la SIM Caraïbe ne fonctionnera pas...
Pas de soucis, il existe des pré payées : 100€ pour 1Go pour un mois !
Sinon mieux 35€ toujours pour 1Go mais par mois et il faut s' abonner !
Pas de risque qu'il y ait eu un problème de traduction.  C'est bien le tarif ! On a cru s' étouffer.  Nous n'avons pas le budget pour payer 5 fois plus cher quelque chose qui de plus n'est tout de même pas vital !
Un bateau copain allemand a craqué pour la prépayée à 100€ le Giga en arrivant de transat en Martinique. En moins d'une semaine le fameux précieux Giga avait fondu comme neige au soleil. Impossible ! Leur compteur de données interne au smartphone affichait quelques centaine de méga !!
Retour à la jolie boutique ... pour s' entendre dire que si si tout avait été consommé.  Aucune justification de conso...Juste la proposition de renouveler de 100€.
Vive les prépayées bleu blanc rouge !

S'abonner lorsque l'on fait escale une poignée de semaines sans adresse fixe à communiquer relève du parcours de combattant ... surtout pour résilier. 
Nous avons donc fait sans 3G locale à bord. Nous avons gardé nos SIM Free française à 2€/mois. Nous les utilisions à minima pour certaines connexions.
Les escales comme la Martinique nous ont permis de remettre en service nos antennes Wifi stockées depuis les Canaries.
Cf article "On est des pirates de septembre 2014
http://www.tiamaraa.blogspot.com/2014/09/on-est-des-pirates.html?m=1).

Elles nous ont été très utiles lors des séjours en marinas à Santa Cruz de Tenerife et Las Palmas,  Gran Canaria.  L'arrivée de la SIM Digicel nous avait fait délaisser le wifi bien que à profusion et quasi tous gratuits à Bequia.
Dans certains mouillages martiniquais, nous avons obtenu de bons résultats et un wifi assez fluide 24h/24 à bord.  Sans en abuser bien sûr,  cela nous a permis de suivre nos mails, de surveiller la météo, de donner des news aux proches voire de mettre le blog à jour. Malheureusement des bateaux que nous appelons "ventouse" ont exagéré le piratage. Beaucoup de wifi qui étaient ouverts sont à présent codés et ré-encodés plusieurs fois par jour. Fini l'échange des codes wifi entre bateaux de passage ... Dommage...
Quant à gérer ses affaires attablés à la terrasse d'un café ou d'un restaurant,  ce n'est pas notre truc. S' accorder un dîner à terre est un luxe que nous nous offrons en couple ou avec les copains.  Ce n'est pas pour avoir les yeux rivés sur nos écrans pour checker la banque, les notifs Facebook et les messengers.

On entend souvent  la ritournelle : "c'était mieux avant".
Certes, les mouillages étaient moins fréquentés.  Les panoramas de certaines îles moins bétonnés par le Dieu Tourisme.
Nous ne regrettons pas d'être des navigateurs des années internet, smartphone,  epub et mp3. Il aurait fallu dans les années 80/90, des bibliothèques et CDthèques de plus de 5 mètres de long pour transporter tous nos documents, nos musiques, nos lectures...
Pouvoir avoir à présent tout son petit univers dans 5 pouces de technologie est LE luxe pour lequel nous sommes prêts à quelques dépenses ... raisonnées. 

A ce sujet, compte tenu des services rendus par ces concentrés de technologie et de son utilisation quasi permanente à bord : météo,  internet,  appareil photo ..., la peur du plouf ou de la casse nous hante.  Bye bye toutes nos données. 
Afin d'éviter la mésaventure du matos noyé,  nous avons demandé à nos fidèles correspondants à terre de rechercher pour nous le bon rapport qualité/ prix pour un smartphone durci, étanche, GPS, 4G ...
On peut être sur un BOM et restés Geek :))
Affaire à suivre et tests aussi.

11 septembre 2015

1001 utilisations

Nous avons trouvé le produit magique, INDISPENSABLE et économique du bord.

Pour l'entretien des inox, des plastiques, des bois, il est redoutable.
Il assiste le Cap dans tous les travaux de maintenance. 
Il a même des vertus médicales et peut etre utilisé en cosmétique. 
On en trouve partout (surtout en Caraïbe) et ça coute 1 à 2 euros le pot. 
Mais quel est donc ce couteau suisse du bord ?

Quelques indices :
Pâte incolore à blanche
Formule brute d'hydrocarbures:
CnH2n+2
T° de fusion : 36° à 60 °C
T° d'ébullition : 302 °C

Comment ?
Cela ne vous avance pas ?
Et pourtant, vous connaissez ce produit.



Évidemment dès que vous allez lire son nom un petit sourire va se dessiner sur vos visages... Oh! on vous voit d'ici !
Et bien, il s' agit bel et bien de la vaseline ! Vous voyez vous souriez.
Ses autres petits noms font immédiatement plus sérieux : Gelée de pétrole, Pétrolatum ou Petroleum Jelly en anglais.

Contre toutes attentes, le conseil du jour de Ti'Amaraa pour un  bateau de voyage est : "Jamais sans vaseline".

Avant que ce post ne soit censuré,  nous allons rétablir la vérité technique sur ce produit à la réputation sulfureuse  en mettant en avant ses fonctionnalités liées aux bateaux de voyage.

"La vaseline est un lubrifiant, servant à faciliter le glissement d'objets en vue de réduire la friction et afin d'en limiter l'échauffement."

Le rapport avec le bateau ?
Essayer d'insérer une vis dans le gelcoat très dense, vous verrez.
Une pointe de vaseline vous change la vie en évitant la multitude de vis inox cassées et l'énervement qui va avec.

De même, qui n'a pas, la larme à l'oeil, jeté sa veste ou son sac préférés pour un problème de fermeture éclair bloquée par l'ambiance saline ?  
Cette pate fait des miracles.
Toutes les fermetures des tauds de soleil, porte-monnaies, sac à dos, sacoches vélos... glissent comme au premier jour voire même beaucoup mieux.

Autre exemple, c'est une graisse propre, incolore, inodore et peu adhésive pour les poussières, elle est idéale pour l'entretien du matériel de pêche (comme les moulinets) et de plongée sous-marine.

Autre vertu, elle permet de protéger les inox, les chromes ou les pièces polies contre la corrosion.

On en oublie. Il est impensable le nombre d'applications que l'on y trouve à bord.

Pour l'usage médical, nous laissons la parole à nos recherches internet :

"La vaseline officinale est un médicament. Il s'agit d'une pommade employée comme traitement d'appoint des lésions d'irritation, de brûlure et de sécheresse cutanée.
Elle est pratiquement inerte à la peau et n'entre dans aucune réaction chimique.
Elle favorise la cicatrisation des lésions par sa propriété à ne pas laisser l'eau s'évaporer, ni à y entrer.
Elle agit comme barrière mécanique contre la pullulations des germes et la présence de phénols même à quantité minime agit comme bactéricide."

Pas mal lorsque l'on vit sur un bateau, en perpetuel contact avec l'eau, non ?

"Elle entre aussi dans la composition de la majorité des lotions en cosmétique utilisé comme excipient.
A cause de ses propriétés moléculaires, la vaseline est utilisée comme écran solaire qui filtre certains ultra-violets. Son utilisation la plus célèbre est la forme utilisée pour le soin des lèvres."

Bon ok. On s'éloigne un peu de l'univers du voyage.

"La vaseline est utilisée aussi dans les sports de contact comme la boxe pour limiter les saignements, protéger les plaies, et limiter l'apparition et l'élargissement de celles-ci. Elle est aussi utilisée au rugby, pour les mêmes raisons et également pour protéger les oreilles et le visage des avants de la friction lors des phases de mêlée."

Vous l'aurez compris même si voyager sur un bateau ne s' apparente pas à une mêlée de rugby, depuis que nous avons découvert ces 1001 utilisations le petit pot quitte souvent son coffre pour assister le Cap dans les maintenances de Ti'Amaraa.

Au quotidien,  nous nous sommes rendus compte que peu de bateaux copains connaissaient le "truc" et, comme nous, se ruinaient en graisses techniques plus ou moins marines, sans penser une seconde utiliser le tube présent souvent dans la pharmacie du bord. Nous avons fait de nombreux adeptes sur notre passage.
(et on ne sourit toujours pas... non mais!)

Avant de quitter la Métropole,  nous avons voulu acheter un tube pour l'avoir à bord.
Où en acheter ? Naturellement, c'est vers la pharmacie du coin que nous nous sommes tournés. Nous avons eu droit au regard mi-lubrique, mi-inquisiteur de la praticienne de service et surtout à la question à haute voix (tant qu'à faire ...) devant une officine remplie de patients et leurs miasmes à l'écoute. 
"Pour quelle application avez vous besoin de VA-SE-LIII-NEE?
Il vous la faut stériiiile ?"


Pfff ... comment lui dire le bateau,  le voyage,  les frottements... trop compliqué...

Après une explication des plus loufoques, nous sommes ressortis un peu peunauds mais avec notre tube de vaseline officinale ... et le petit conseil glissé sur l'incompatibilité d'emploi avec les préservatifs et le reste au cas où... pfff...
Quant au prix, il était à la hauteur du conseil avisé. 

Enfin, tout cela c'est de l'histoire ancienne.  Plus besoin de mendier pour avoir un peu de notre pate-à-tout-faire, aux Caraïbes elle est en vente libre dans les supermarchés en pot allant jusqu'au kilo !!!
Mais que font-ils tous ici avec ce produit ??
Tout simplement,  il est utilisé comme produit de beauté bon marché par les femmes et en particulier celles de type africain.
Les rayons beauté que nous connaissons en Métropole avec une gamme de produits et crèmes pour chaque cm2 de notre anatomie ne sont pas arrivés dans les supermarchés des îles anglosaxonnes ou sont d'un tel luxe qu'ils sont présentés en vitrine fermées à clé.

Cette gelée est le produit multifonction économique des locaux.
Les dames domptent par exemple leurs chevelures crépues en chignons sophistiqués grâce à elle. Certaines nous ont même révélé leurs secrets beauté. Ici pas de tabou lorsque l'on parle de Jelly :
Mesdames, notez :
- en application sur les pieds et les mains au coucher pour avoir une peau douce et souple au réveil
- en application très légère dans le cou avant de déposer votre parfum préféré pour qu'il dure plus longtemps
-melanger à du blush ou autre pour fabriquer son propre colori de rouge à lèvres
- elle aurait aussi des vertus sur la pousse des cils et des ongles.
-etc...etc...

Si on vous avez dit qu'en suivant un blog de voyageurs en catamaran autour du monde,  vous en viendrez à lire un article sur la vaseline et peut être à vous convaincre d'avoir toujours un pot à portée de main.

"Voyager ouvre l'esprit et est riche de découvertes" nous avait-on dit.
Sur ce thème là,  on n'aurait certainement pas parié. 

6 septembre 2015

Trinidad, côté terre

Qu'il va être difficile de résumer en un post cette île si belle !





À Grenade, beaucoup nous ont dit :
-"Trinidad,  il faut pas y aller"
-"Ouchhh Trinidad ! C'est dangereux. Soyez prudents! Ne sortez surtout pas la nuit. En particulier le week-end,  Il y a la guerre des gangs dans les rues!"

Nous ne sommes pas du genre à nous laisser impressionner par les cancans mais il est vrai que l'on se posait quelques questions.  Nos premières impressions avec les locaux rencontrés côté mer ont vite fait disparaître nos craintes et basculer notre curseur baroudeur version "road trip".

Le réseau de transport public et taxi collectif est top pour partir de la zone de mouillage principale de Chaguaramas et visiter Port of Spain.
En revanche,  dès que l'on veut vadrouiller un peu en dehors des sentiers battus,  il faut se lancer dans la location de voiture avec volant à droite et conduite à gauche (20€/jour).  Une première !
Pour commencer,  nous avons fait fort : accompagner nos amis de Marie Galante à l'aéroport de nuit un samedi soir : environ 3h/3h30 de route au programme.
Oui, oui ... vous avez bien lu...en pleine fameuse heure des gangs !
Et nous les avons vus !!!
Ils sont plusieurs à se faire la guerre le samedi soir sur les bords de route. Nous avons pu discrètement photographier le gang des Italiens et celui du Kentucky ... non sans mal. Leurs activités nocturnes créent des embouteillages mémorables. Femmes,  enfants, pas de sentiments, c'est une lutte ouverte ... pour avoir une place de parking ! :-))



Pas l'ombre d'un véhicule louche à l'horizon,  pas une mine patibulaire, un samedi soir sur la Terre...
Encore une fois nous sommes heureux de ne pas nous être arrêtés aux préjugés.

La conduite sportive, à l'envers trini a vite été intégrée par le Cap assisté de sa Copilot les yeux rivés sur son appli Citymap2go ulmon (que l'on conseille une fois de plus).
À certains moments entre la façon de conduire locale, les ronds points à prendre à gauche (ça fait super drôle! ) et l'absence totale de panneaux d'indications,  on se serait cru dans un circuit de rallye. On a bien ri ... souvent ... on s' est paumé ... un peu. L'aventure, quoi. Mais, ça vaut le coup !
L'intérieur est magnifique : de la forêt tropicale à perte de vue, des panoramas époustouflants, de belles maisons type colonial, des plantations, de beaux édifices religieux de toutes confessions...









Sans oublier les belles plages du nord : Maracas Bay, Las Cuevas, La Blanchisseuse, où nous avons eu la joie de "célébrer" la soirée d'anniversaire de Madame Souris dans une guinguette les pieds dans le sable à savourer pour 6€ la spécialité locale : du requin pané servi en barquette polystyrène. Topissime !


Une soirée décidément très spéciale : un DJ qui sonorise la place avec son habituelle "loud music", le tout agrémenté de la dance endiablée d'un dragqueen improvisé déchaîné(e) tournoyant au milieu des tables sous le sourire amusé de chacun. Inoubliable !


Cela résume bien la tolérance trini. Ici tout est dans la mixité et la communion: celle des races, des religions, des communautés.  Un grand respect de la liberté de chacun avec cet éternel sourire vissé à leurs faciès cosmopolites. 

Il n'y a pas beaucoup de touristes à Trinidad.  Même un dimanche après midi d'août à Maracas Bay, nous étions presque les seuls. Les trinis aiment le contact avec les étrangers.  Ils sont fiers et heureux de faire partager LEUR île.

Nous avons eu la chance de rencontrer et sympathiser avec une bande de copains trinis : Andy, Eddy et Dave.


Après avoir partagé un "picnic/plage" à Chacachacare,  nous avons eu le bonheur de fêter l'Indépendance Day ensemble.
Le plaisir de Dave a été de nous cuisiner "à l'ancienne" sur un feu de bois sur la plage. Nous nous sommes régalés d'un plat de poisson local épicé accompagné de fruits de l'arbre à pain. Nous nous souviendrons longtemps de cet arôme.


Nous avons pu leur faire découvrir à notre tour quelques spécialités franco - françaises. En fins palais, ils se sont régalés de ces nouveautés.


La journée s' est terminée à bord de Ti'Amaraa où nous avons fini de les surprendre en sortant notre arme suprême :"La Prune à Tonton" (Merci Patrice!). Le goût nouveau associé au degré du breuvage a définitivement convaincu nos 3 mousquetaires du savoir-faire à la française. 

Et comme on ne pouvait pas se quitter comme ça,  ils nous ont organisé une journée à terre à la découverte de leur ville San Fernando et de ses environs. Une belle journée d'amitié généreuse et sincère.
La Vega Estate :
un parc naturel & une nurserie pour des espèces extraordinaires.








Nous ne pensions pas rester aussi longtemps dans cette escale. Pour la première fois,  nous faisons une demande d'extension de visas car nous n'avons pas encore eu le temps de découvrir Tobago. Les cyclones menaçant le Nord ne nous ont pas non plus incité à reprendre la route.


Non sans un pincement au coeur, nous allons donc la quitter bientôt... juste le temps de se refaire une ou deux journée avec les copains. Ils tiennent à nous faire découvrir des espaces naturels protégés comme le Wildfowl Trust à Pointe à Pierre et le ASA Wright Nature Center à Arima.
Et qui sait arriver à caler nos plannings pour un autre rdv sur une autre île ?