26 février 2018

Et si on traversait un continent ?


Lequel ?...
Le continent américain, of course
Dans quel sens?...
D'est en ouest, classique.



Pour le road trip sur la Route 66, on y a bien pensé mais notre Ti'Amaraa est hors gabarit 🤣.
Exit l'option

Le plus ''naturel" reste donc ce célèbre canal centenaire.



Alors, ça se passe comment pour avoir son ticket de passage parmi les mastodontes qui transitent dans les deux sens les cales chargées de vos voitures asiatiques toutes neuves ou de containers bourrés d'équipements high tech?

La première question à se poser est de savoir si on se lance dans la procédure administrative en solo ou si l'on se paye les services d'un agent.
Jusqu'à ce que l'on soit en contact avec Erick, agent officiel (très important car des ''agents'' fleurissent régulièrement sur les pontons des marinas panaméenes), nous pensions vraiment gérer seuls.
Erick Galvez travaille pour la compagnie Centenario Consulting (www.centenarioconsulting.com)  qui gère au quotidien les transit des bateaux de marine marchande mais aussi les voiliers. Autant dire qu'il est au fait des subtilités de la procédure.
Oui mais, how much??
Sa prestation pour l'ensemble de la procédure s'élève à 350 dollars, soit environ 300 euros.
Il gère aussi la location et la logistique jusqu'au bateau des amarres et défenses (des vrais pas des pneus !!!) pour un tarif inférieur aux devis que nous avons eu en direct avec le fournisseur.
Enfin, au delà des frais fixes imposés par le canal, il y a une caution de plusieurs centaines de dollars à verser en espèces avant passage et qui, sauf incidents lors du transit, est restituée par virement sous 2 à 3 semaines après la sortie. Avec un agent officiel, pas de caution. C'est la société agréée qui assure pour nous.
Bref, tout ça mis bout à bout ajouté à l'envie de profiter de cette étape importante en toute tranquillité d'esprit, nous avons changé d'avis et le transit de Ti'Amaraa se fera donc avec l'aide d'un agent.

Et donc, vous passez quand ?
Nous avons eu souvent cette question surtout lorsque nos publications Facebook, ou notre AIS sur Marine Traffic, ont signalé que nous étions à Colón.
En fait, avant toute chose, il faut qu'un officiel vienne inspecter le bateau et le mesurer. Cette opération dure environ 30 mn. C'est le point de départ de la ''machine'' Canal.
Nous avons choisi l'option d'un rdv sur le flat, la zone de mouillage réservée aux petits bateaux à l'entrée du canal côté Caraïbes afin d'éviter de payer les nuits à la marina de Colón, Shelter bay. Nous en reparlerons plus tard car nous irons la veille du passage.
Revenons à nos moutons, l'inspection.
Il est préférable d'arriver la veille au soir sur le flat pour être en place dès 8h au cas où l'inspecteur soit tombé du lit.
D'un coup de whatsapp, Erick a tout organisé. Nous sommes avec notre bateau copain Jonathan. Les 2 inspections auront lieu dans la matinée. Nous n'avons qu'à attendre.
10h, un bateau pilote vient nous déposer notre inspecteur. La manœuvre est tendue par un bon 20 nds de vent mais il gère. Notre colis saute à bord... Marche arrière toute. Ça c'est fait 😉






On vous fait grâce de la paperasserie. Nous répondons à ses questions. Il valide sur notre bonne foi la présence et le bon fonctionnement des moteurs, de l'électronique de bord... Etc...




 Le plus drôle reste les seuls points sur lesquels il tient à vérifier en personne.
1- La présence de WC à bord
Bah voui Môsieur on a ça, promis.
Ah c'est bien, nous dit il, vous avez aussi un endroit pour se laver les mains.
Euuuh, oui ça s'appelle un lavabo. C'est assez fréquent dans les salles de bain 🤔😂
2- Le fonctionnement de la corne de brume:
C'est dans le protocole pour se signaler, râler contre un voisin. Le klaxon du bord.
Sauf que la nôtre, cela fait bien longtemps qu'on n'a plus de gaz, pas de problème le capitaine n'est pas du genre a être pris au dépourvu.
Opération convertisseur, allumage du compresseur d'air de service...
Et v'lan 8 bars dans la corne de brume. Pour le coup, il a sursauté sur sa banquette notre gradé 🤣🤣.
Corne de brume validée... Même pas du besoin d'un deuxième essai ?
Allez, juste pour le plaisir ?
3- Les repas pour le pilote qui sera à bord lors du transit:
Le point névralgique et illiminitoire (ou presque) se résume à la question poser à la Cap'taine pour le coup.
You cook??
Mais oui no stress. On sait qu'il lui faut un repas CHAUD !!!
Et puis, le café et le muffin qui l'attendait dans le cockpit ont dû le rassurer.
La légende raconte que les pilotes adorent passer sur les bateaux français. La réputation gastronomique nous précède.

Une fois les papiers signés et notre carte de passage remise, il ne reste plus qu'à mesurer longueur et largeur hors tout de Ti'Amaraa.
Armé d'un décametre sur enrouleur, notre contrôleur s'actionne du bout dehors jusqu'à l'extrémité des panneaux solaires.


Bilan de l'opération : 43 pieds de long et un peu plus de 22 de large.
C'est qu'il a grandi notre Lagoon 39 en presque 4 ans. 😉
Pourquoi nous mesurer au fait ?
C'est sûr on passe large dans les écluses.
Au delà de la partie purement administrative et logistique, c'est principalement pour le coût. En effet, les frais de transit passent de 800 dollars à 1300 dollars à partir de 50 pieds hors tout.

Vous savez tout de cette première étape.
Et donc.... Vous passez quand finalement ??
Autre avantage de gérer avec un agent officiel, c'est la souplesse.
Afin de caler avec les plannings des copains qui vont venir jouer les handliners, nous avions un créneau précis.
Erick nous l'a obtenu 👍 et à pousser le détail à réaliser notre doux rêve : passer le même jour avec Jonathan.
Deux bateaux de la promo transat 2014 passeront le canal ensemble pour la promo transpac 2018. Si on nous l'avait dit à Tenerife, l'aurions nous cru ?
Une belle amitié qui va continuer à tisser sa toile au fil de l'eau.


En route pour de nouvelles aventures tonton🌎⛵👍


C'est tout pour aujourd'hui. Les semaines à venir vont être mises à profit pour nettoyer notre catamaran de ses mois de mouillages aux San Blas, vérifier, le préparer au grand bain, remplir les coffres de vivres... Etc... Etc...
Mais aussi, de jouer les handliners sur un bateau copain fin février.
Encore une jolie rencontre : des lecteurs du blog et followers Facebook partis un an après nous sur leur joli biquille Mars.
On savait qu'on n'avait des lecteurs dans différents pays... Mais sur Mars ???

En Mission sur Mars


Donc si on résume on passe Mars en février et nous en mars. Vous suivez toujours ?

À très bientôt,

23 février 2018

Vidéo

Nos inoubliables San Blas ❤️ en vidéo
Suivez le lien
https://vimeo.com/257032956
Ou cliquez

20 février 2018

Les oiseaux de passage

Le soleil s'est levé et Ti'Amaraa s'en est allé
Nous avons quitté  les San Blas...


À l'horizon, ces joyaux de sable et de verdure renferment sur eux leur écrin de mystère.




Sur l'une, nous laissons le sourire d'une enfant.
Sur l'autre, l'écho des éclats de rire abandonnés sur les plages dorées au fil des beaux moments partagés.
Sur une autre encore, le souvenir de ces instants naturellement présents savourés sans overdose.








Les San Blas auront été pendant des mois le réceptacle de nos rêves et de notre vie.
La croisée des chemins, le rendez-vous des belles rencontres. 




Si vous cherchiez un article version Mode d'emploi sur ce célèbre archipel, nous avons le regret de vous annoncer que nous n'allons pas vous l'offrir cette fois-ci. 
Pourquoi ? 
Parce que cette escale ne peut se résumer en un énoncé de points GPS ou autres ficelles permettant de profiter de la beauté des lieux. 
Parce que nous laissons à Wikipedia ou à l'excellent guide nautique d'Éric Bauhaus (indispensable pour musarder dans le coin) le soin de répondre à vos questions historiques ou pratiques (qui de plus changent si souvent)

Parce que si vous voulez apprécier cette parenthèse hors du temps que seront les San Blas, il faut justement le prendre ce temps. 
Si vous avez avalé une montre, et que vous n'êtes pas dans la contemplation, vous n'en extrairez pas le nectar délicieux qu'elles peuvent offrir.



Nous avons aimé nos journées ''déconnectées'' dans les mouillages désertés. 
Nous avons aimé partager des bouts de vie de ces indiens à la fois rebelles et attachants.
Nous avons aimé les nuits illuminées par des milliers d'étoiles durant lesquelles raies et dauphins venaient danser avec Ti'Amaraa. 
Nous avons tant aimé qu'on ne peut l'écrire. Aucun mot ne pourra traduire notre vie dans cette bulle d'humanité et d'authenticité. 

Mais, nous sommes des oiseaux de passage. Les même si bien décrits dans le poème de Jean Richepin et chanté par le grand Georges. 
Nous les ''assoiffés d'Azur'', notre bonheur est dans le chemin.






Certains quotidiens sécrètent un ennui si doux qu’il en devient anesthésiant. Sens et sentiments sont exacerbés dans notre capsule de bonheur. L'heure n'est, par conséquent, pas à la mélancolie. Simplement à la reconnaissance. Nous ne pouvons être tristes d'avoir vécu quelque chose de beau.
Parmi cette communauté inoubliable, nous avons refait le niveau du carburant qui alimente notre voyage : la liberté. 
D'ailleurs, nous avons demandé à nos amis la traduction de Ti'Amaraa, la liberté en Kuna.... 
Ce mot n'existe pas dans leur langage. Et pour cause, la liberté est un acquis ici. Elle ne se nomme pas.






3 février 2018

Nous ne vous oublions pas


 Nous nous laissons juste porter par la beauté et la douceur de vivre de l'escale faiblement connectée qu'est l'archipel des San Blas. 

On revient très vite avec un debrief... Et même une vidéo. 
À bientôt