difficile de faire fi de l'émotion d'être avec son bateau à Hiva Oa.
Des marins de renom ou des circumnavigateurs lus avec envie, tous ont fait escale ici.
Bien sûr, le plus connu d'entre eux arrivé par la mer à bord de L'Ascoy, Jacques Brel a rendu célèbre cet archipel, et en particulier cette île où ils vécurent heureux avec Madly.
Marcher dans ses pas, retrouver la trace de ses repères préférés, se recueillir sur sa tombe, écouter sa voix dans l'espace dédié, admirer Jojo, lire sa vie ici, son implication bénévole auprès des marquisiens.
Ses souvenirs offerts pour créer les nôtres. Merci Monsieur !!
Nous avons tous une mélodie au cœur. Pour toujours, nous y associerons ce doux mélange ressenti de frisson et de respect.
Moins acquis à priori à sa cause, qu'à celle de son illustre successeur, nous avons tout de même voulu voir et savoir.
Personne n'a oublié certaines de ses toiles célèbres mettant en scène et en couleurs rayonnantes des scènes de la vie courante polynésienne du XIXeme siècle. En revanche, peu (et nous les premiers) connaissent son histoire. L'homme derrière l'artiste. Son enfance, sa vie à la recherche d'espaces de liberté inspirants, les faux procès, les vraies embrouilles... Un personnage à découvrir.
135 tableaux reproduits bénévolement par des passionnés, 3 salles et sa '' Maison du jouir'' transportent le visiteur au cœur d'une vie tourbillonnante de la Bretagne à Arles en passant par sa chère Polynésie.
La curiosité a du bon.
Happé par l'espace et la beauté, tout homme en ses contrées a le sentiment d'être le premier. Jacques et Paul l'ont ressenti. Deux époques, deux univers, deux livres de souvenirs.
Janvier 2019. Rien n'a changé.
Le temps semble vraiment s'être immobilisé aux Marquises.
La Nature a posé ses tréteaux sur la scène liquide et pacifique.
Le décor est minutieusement ciselé. Dentelle de cirques aux remparts minéraux escarpés. Vallées oasis débordant de chlorophylle et de couleurs.
Escortés de généreux panaches de cocotiers, tant de bouquets de manguiers jalonnent les chemins y déversant des tapis de mangues trop mûres. Le bord du sentier prend au détour d'un virage l'apparence d'un garde manger à faire se pamer tout adepte du Bio : ananas, papayes, goyaves, avocats, pamplemousses, bananes, citrons, urus ...
Les costumes aussi sont soignés.
Omniprésence des fleurs sur les robes, les chemises, les oreilles, les cheveux, les paréos tendus. L'élégance se porte aussi à même la peau traduits par les traits d'encre artistiques.
La bande son alterne entre le bruit du ressac le soir sur la plage de galets à quelques mètres de nos jupes et celui du chant mélodieux des oiseaux. Pas d'effets spéciaux. Écouter la vie. Quelles bonnes vibrations !!
Les têtes d'affiche, acteurs immobiles, héritages de l'histoire des Marquises, se laissent approcher uniquement par les curieux et courageux qui viendront les dénicher dans leurs loges de verdure et de pierres. C'est ça la célébrité.
Le mana de Ti'Amaraa viendrait il d'Hiva Oa ? |
Comme un air de famille, non ? |
L'un des plus célèbres : Le tiki souriant Les minions auraient-ils aussi été inventé à Hiva Oa ? |
Takaii, le plus grand tiki de Polynésie 2,67 mètres |
Tiki Moe One Le plus isolé, le plus difficile d'accès |
Le Tiki couché, Maki Taua Pepe Représenterait une femme en couches |
Tiki du Tohua Upeke au milieu des arbres sacrés |
Mi sculpteur Mi Hermite découvert au fin fond d'une vallée |
Nous avons le sentiment d'être les spectateurs privilégiés d'un opéra géant. La tenancière projette son œuvre et ses souvenirs en 3D.
Cependant, venir par la mer se mérite. Au delà des méridiens cueillis au vol au fil des miles, le mouillage dans la baie de Tahauku n'est pas aisé.
Deux options sont possibles.
Entrer et mouiller dans le mini port protégé par une jetée ou rester à l'extérieur. D'après nos tablettes, pour les catamarans c'est extérieur obligatoire faute de place.
À notre arrivée, via le célèbre canal "rock'n roll" du Bordelais, nous avons donc dans un premier temps posé Ti'Amaraa devant la jetée.
Rapidement, il faut se faire à l'évidence: l'escale sera courte compte tenu de l'inconfort de ce mouillage rouleur.
L'intérieur du port est effectivement assez bondé. Une bonne dizaine de monocoques sont installés. Tous sur 2 ancres, une avant et une arrière. L'objectif étant d'immobiliser les voiliers poupe à la plage et ainsi les ranger serrés pour que tout le monde puisse se faire son trou.
Mouai... On a déjà testé ce genre de mouillage mais avec notre fardage, on n'aime pas bien. Tant pis, on tente.
Aidés par les copains d'escale, Ti'Amaraa s'est donc faufilé et s'est immobilisé sur 3 ancres en fond de baie. Seul cata réfugié dans ce petit port protégé. Vive nos petits 39 petons.
Pour corser le tout, le fond est piégé par des cailloux type bombes volcaniques bien rondes, bien roulantes et à marée basse nos quilles flirtent avec le fond. À plusieurs reprises, il faudra que le cap s'arme de courage pour plonger dans l'eau verdâtre de cette baie envasée et repositionner les ancres arrière mises à mal par des rafales latérales dans si peu de sable.
Une fois installés, la vie sur l'eau est agréable. Le ponton pour les annexes est en bon état et disponible. Prévoyez une ancre arrière aussi pour le dinghy.
Supérette avec pain frais le matin à la station service délivrant par bidons le gasoil détaxé pour les voiliers (0,81 €/L) , eau douce et poubelles gratuites, snack resto (8€ le plat), office du tourisme, loueurs de véhicules, laverie, le village d'Atuona à proximité et même un chantier nautique.
Deux bateaux copains ont tenté le carénage dans cet établissement.
Rien à signaler.
Ceci dit. Au vu de la darse et des méthodes de levage, nous ne regrettons pas notre choix d'Apataki Carénage le mois dernier, même si le chantier est plus isolé et nettement moins proches des commodités.
Point commun entre ces 2 escales, les attaques en règle des nonos en fin d'après midi. Question d'organisation, de bon répulsif et l'on vous assure on survit.
Enfin, si l'on reste quelques temps, il faut passer par le bidonnage d'eau douce car, on l'a dit, l'état du plan d'eau n'incite pas à faire fonctionner notre dessal. En effet, les cascades et rivières des hauteurs déversent dans cette petite anse leurs eaux boueuses rendant notre piscine peu engageante. Cela n'empêche pas d'y voir danser des raies mantas ou des requins.
La Belle Hiva Oa ne se dévoile pas facilement mais offre aux plus hardis la possibilité de déposer leurs traces dans sa grande boîte aux souvenirs.
Le temps fait ce qu'il veut. Ti'Amaraa lui ne s'immobilisera pas. D'autres îles nous réservent encore leurs charmes à savourer.
La liberté est exquise aux Marquises.
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