23 juillet 2014

C’est l’Histoire de notre histoire


Par un après-midi d’été, à peine arrivés de journées de mer et de convoyage depuis La Rochelle, le hasard d’une ballade dans Las Palmas nous a conduits au vieux quartier de Vegueta. Ces rues pavées étroites nous séduisent, nos mini-vélos nous mènent alors vers une jolie place à l’angle de la « casa de Colon ».




Au début, nous ne pensions pas qu’il y ait un lien avec Le Christophe COLOMB et cette rue, cette maison « Colon ». Nous avions tord. Nous avons alors découvert que cette belle bâtisse, ancienne maison du Gouverneur, avait accueilli Sieur Christophe Colomb lors de ses routes vers le nouveau Monde. Elle renferme aujourd’hui un musée composé de trois patios verdoyants et de treize salles d’exposition passionnantes reprenant l’Histoire de la découverte du nouveau Monde et l’interface avec l’évolution des îles canariennes.





Deux perroquets vedettes et bavards en son cœur assurent le spectacle plus « touristique » d’après la brochure. Nous sommes arrivés à l’heure de la sieste semble t’il, nous n’aurons pas droit aux vocalises dans la langue de Cervantes.



Comme beaucoup, nous pensions savoir le principal sur Colomb : sa route, ses vaisseaux, sa découverte … Et nous sommes restés scotchés !!! L’exposition est extra : de maquettes de bateaux en cartes « mondiales » tronquées de l’époque. La Chambre de l’Amiral sur la Nina est même reconstituée.






On y découvre aussi tous les instruments de navigation d’antan : l’astrolabe, les compas, les cadrans solaires …




Un sentiment de profond respect nous envahit lorsque l’on découvre la vie de ces équipages. Le livre de bord et le dernier testament écrits de la main de l’Amiral nous impressionnent. Nous imaginons les efforts et la volonté qu’il a fallu pour obtenir les validations et les crédits pour monter ces 4 expéditions vers l’inconnu.




Nous ne pouvons nous empêcher de faire le parallèle avec les navigations d’aujourd’hui. Ti’Amaraa est moins long mais sensiblement aussi large que la Pinta. Ils étaient 26 à bord… En à peine 500 ans, tout a changé dans les équipements. Et eux, ils l’ont fait !!! La mer, le vent eux n’ont pas changé. Peut-on vraiment réaliser à sa juste performance l’exploit qu’ils ont accompli ? Et surtout leur capacité à revenir et à le faire-savoir ? Quels bouleversements ? Croirait-on aujourd’hui (et sponsoriserait-on ?) un érudit un brin rêveur qui voudrait lancer une campagne risquée au-delà du système solaire? Les monarques de Castille l’ont fait.






L’histoire des Canaries y est aussi contée : enclave stratégique et base d’expérimentation du nouveau monde. L’archipel étant situé dans une position que facilite la navigation vers l’occident grâce aux alizés et aux courants marins, toutes les expéditions venaient se ravitailler avant THE traversée vers l’inconnu. Les îles ne seront pas une simple escale dans la course des Indes mais aussi un marché de produits (bananes, canne à sucre, cochons et même chameaux !!!) et une source d’émigration. Les familles canariennes s’établiront dans le nouveau Monde : Cuba, Vénézuela, Mexique, Floride… D’ailleurs, l’archipel portera longtemps le surnom de « faiseurs de villages ».

Nous nous rendons compte qu’in fine nous faisons comme eux sur le chemin de notre « nouveau monde ». Nous n’inventons rien. Ca file un peu le frisson tout de même. Nous ne nous étions jamais retournés sur l’Histoire. Cette visite nous aura beaucoup touchés. Nous la conseillons vivement à tout navigateur qui comme Christophe, s’arrête à Gran Canaria pour se ravitailler et checker son bateau avant la traversée.

Respect Môsieur Colomb.
Nous allons essayer de traverser l’Atlantique humblement en suivant vos traces.




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