31 décembre 2016

Bonne Année

L' équipage de Ti'Amaraa vous souhaite une heureuse nouvelle année remplie de sourires, de beaux instants et de rêves concrétisés.

23 décembre 2016

Cartagena encore mais autrement


- Si on se faisait un stop à Carthagène avant de reprendre la route vers le nord ?
- Oui mais, normalement on devait pas tracer directement vers San Andres ?

Depuis notre premier séjour dans cette ville surnommée la Reine de la Caraïbe, l'envie d'y emmener Ti'Amaraa trottait dans la cabeza de l'équipage. Le mouillage est certes donné pour être agité par les incessants va et vient de vedettes rapides mais la tentation est trop forte.
De plus, la météo s'est mêlée à notre prise de décision cornélienne. Le vent souffle fort depuis que nous sommes revenus à bord. Le tampon est à 30 nds tous les jours accompagné d'une houle au large peu engageante. Un petit calme de deux jours et annoncé mais aussitôt suivi par trois jours de coup de vent.
La distance qui sépare Puerto Velero de San Andres est de 400 nm (environ 800 km), soit 3 jours de navigation. Nous n'avons pas le cœur à nous lancer avec une telle météo au train, surtout pour une reprise après plusieurs mois à terre.
Un nouveau conseil d'administration extraordinaire de l'équipage est convoqué.
Ordre du jour : Changement de programme
À l'unanimité, Léon compris, nous décidons donc de faire route vers la Belle, en attendant de meilleurs hospices météorologiques.



Les fichiers météos prévoient 10 à 15 nds de vent au portant, au moins pour la première moitié de la route. Cette zone est réputée pour ses rivages sans vent. Aurons nous Éole avec nous ? 
Au final, il aura été là et bien là en nous ouvrant un bon 20/25. Ti'Amaraa voulait se dégourdir les coques. Il est servi. On file sous Parasailor aidé d'un léger courant favorable. Si ce n'était pas la houle 3/4 arrière de deux mètres, on pourrait presque se croire sur un tapis roulant.
Équipage et bateau reprennent leurs marques comme s'ils s'étaient arrêtés la veille.



La Cap' souffle car elle craignait le retour de son Voldemort détesté après ces semaines loin des flots. Nada !! Désolés les poissons, elle n'appâtera pas 😉.
Ti'Amaraa glisse et se fraye un sillon parmi les eaux boueuses et les troncs charriés par les rivières.



Au passage du Cap Santa Rita (Sainte des cas désespérés, d'après nos tablettes), l'anémomètre s'affole, le speedo aussi, seul l'Imperator Parasailor reste imperturbablement gonflé et rebondi comme une montgolfière. Nous sommes tous les deux aussi tendus que les écoutes... Et ça passe comme souvent après un cap. On récupère nos 20/25 nds et notre vitesse de 8/9 nds.
En 6h, nous sommes à l'entrée du célèbre mur immergé de Boca Grande.
Passagers du Ti'Amaraa Cartagena Express, Bonjour !!!
Pour sûr, ça change de notre trajet en bus.

Le mouillage n'est pas si bondé ni agité qu'on ne le craignait. Nous y trouvons une belle place près du club nautico.
N10°24.57 W75°32.55
Face à nos étraves, la vieille ville, Sur bâbord, Boca Grande et sa skyline aux faux airs de Manhattan.
Sur tribord, le quartier Manga et ses tours résidentielles.


Être dans cette escale mythique avec notre Ti'Amaraa nous laisse sans voix, et sans mot pour vous le décrire. 
On avait beaucoup lu avant le départ, rêvé de cette route, de cette ville à deux pas du Pacifique.
Nous, y sommes.

Déjà passé les portes de Cartagena avec notre bateau est un moment fort, mais le soir, lorsque l'horizon se dessine en s'illuminant d'étoiles aussi belles qu'artificielles, nous en restons bouche bée. Comme deux enfants devant leur premier sapin de Noël, nous regardons émerveillés les scintillements et les lueurs en 360° autour de notre maison flottante. Presque chaque maison, chaque appartement est décoré, illuminé. Tout n'est que couleurs et fête. Nous voulions voir Cartagena parée pour Navidad. Nous ne sommes pas déçus.
Cartagena vue de la mer c'est vraiment beau, avec la magie de Noël, c'est juste inoubliable.




Cette escale nous aura aussi permis de découvrir une autre facette de cette ville grâce à Laurent, heureux capitaine de Rêve de ..., croisé aux Roques et à Curaçao, retrouvé ici au mouillage.
Sachant que nos frigos criaient famine, ils nous a emmené au marché. Pas celui des guides touristiques, celui des gens ''en vrai''.
À quelques minutes du riche secteur résidentiel où nous sommes ancrés, nous nous retrouvons dans un barrio surprenant. D'une rue à l'autre, on passe du grand mall à l'américaine , au quartier très populaire et son marché.
S'ils ne parlaient pas espagnol, on se croirait dans le souk de Rabat/Salé.
À deux pas du Cartagena, bon chic bon genre, nous déambulons dans des ruelles aux abords chargées d'étalages. Le secteur poisson en plein air est difficilement soutenable pour nos narines européennes. Il semble cependant fort apprécié par les chats du cru.
Ça s'améliore côté viande même si on est loin des standards de la chaîne du froid.



Mais dans ce labyrinthe de senteurs, c'est dans les ruelles ''fruits et légumes'' que le charme opère pour nous et notre porte-monnaie. Des ananas énormes et juteux pour 2000 cop (0.7€).
Des poivrons alléchants pour 4000 cop le kilo.
Des avocats géants, des tomates écarlates, des salades craquantes, des melons sucrés au soleil Caraïbe....on en passe !!!
On frôle l'overdose.


Nous sommes bien sûr les 3 seuls européens à la ronde. À aucun moment, à la différence des souks, nous ne sommes interpellés par les vendeurs, ni même regardés de travers.
Au contraire, certains nous donnent l'impression d'être amusés par notre présence, notre espagnol et semblent même ravis que l'on consomme leurs produits. On marchande un peu, toujours avec le sourire. Et l'on repart avec plusieurs kilos de légumes et fruits tropicaux frais pour moins de 6€.
C'est ça aussi Cartagena.
Merci Laurent 👍.

Côté nautisme, si à première vue les trois petits ships semblent peu achalandés, nous y avons trouvé (presque) tout ce que nous cherchions, dont en particulier du stock de pièces de maintenance chez le distributeur Yanmar beaucoup moins cher qu'en Martinique.
Les magasins de bricolage ne manquent pas non plus. Décidément, Ti'Amaraa a été gâté pour Noël.

Justement, le 25 approche, et nous avions envie d'être dans notre bulle éloignés des tumultes de la civilisation citadine.
Cartagena offre de magnifiques mouillages plus ou moins isolés sur l'archipel de Rosario et sur l'Isla Baru à 15/20 nm.
C'est donc en direct d'un des recoins de cette dernière que nous vous envoyons cette carte postale. Nous sommes le seul bateau de voyage à la ronde dans ce dédale de bras de mer et mangrove qu'est ce Parc National '' Los Corales del Rosario y San Bernardo''.
Quelques maisons et quelques notes de musique témoignent de la présence de locaux à terre. Nous partageons en journée le plan d'eau avec des kayaks ou des pirogues du coin et des propriétaires de vedettes rapides venues passés la journée à la plage avant de rentrer dans leur belle grande Cartagena.



Compte tenu de l'étroite passe d'entrée, peu de chance que le Père Noël nous trouve dans notre trou de souris, tant pis....de toutes façons nous n'avons pas de cheminée et les rennes vont galérer avec cette chaleur.




Feliz Navidad
Joyeux Noël
Merry Christmas
Buon Natale
Frohe Weihnachten




9 décembre 2016

Un cadeau de Noël by Ti'Amaraa

Les festivités de Navidad (la Nativité, Noël, Christmas) ont officiellement débutées en Colombie le 8 décembre, jour de l'immaculée conception, fête des lumières. Ce fut une belle surprise! 
C'est en effet sous un ciel illuminé de dizaines de feux d'artifice multicolores et le long de routes bordées des lueurs des bougies aux fenêtres des maisons que nous sommes revenus à bord de Ti'Amaraa après quelques semaines en mode terriens. 
Nous en reparlerons plus tard car hasard du calendrier, ce jour est important aussi pour nous.
C'est le 1000ème!! 

1 000 jours que notre Ti'Amaraa est sorti des chaînes de production de l'usine de Belleville sur vie.
Et oui, déjà! 
Depuis?
8 000 miles (près de 15 000 km) parcourus dans la plus grande sécurité et un confort absolu.
Merci encore aux équipes de conception et de fabrication by Lagoon sans oublier celles de notre concessionnaire Chemins d'Océans pour leur suivi sans faille. 
Merci Jean-Pierre de nous avoir aidé à définir le bateau fiable dont nous rêvions et qui nous ravit au quotidien. 

Le temps passe, nous laisse comme empreintes des rides de bonheur sur nos visages et accroît notre confiance réciproque en cette aventure. 

Quelquefois, on nous demande à quoi on peut bien penser le regard fixé sur l'horizon pendant des heures de navigation. 
En fait, à rien. On fait partie du bateau. Nous, comme le gréement, sommes bien réglés...
En harmonie, heureux. 

Mais alors, votre vie sociale?
Vos soirées entres amis?
Soyez rassurés, tout va bien.
En mer, comme lors de nos escapades terrestres, nous partageons des moments, aussi intenses qu'éphèmeres parfois, avec les même amoureux de liberté et d'aventure.
On ne parle ni de télé, ni de tous ces trucs vains qui accaparent inutilement les vies. Nous sommes entre nous, entre humains faillibles au milieu des éléments rois de notre si belle planète. 

Chemin faisant, vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous écrire: lecteurs anonymes, rencontres d'escales, amis d'amis...
Le blog dépasse les 100 000 pages vues (!) partout autour du monde. C'est incroyable.
Nos vidéos Vimeo, YouTube, notre page Facebook accueillent de nouveaux visiteurs tous les jours. 
Que vous dire? 
Un énorme MERCI à vous tous!! 

Nous sommes partis dans cette aventure sans s'attendre à un tel engouement.
Vos mots de soutien et d'encouragement sont de douces flèches qui atteignent nos coeurs.
Nous avons créé et faisons vivre ce blog avec les informations que nous aurions aimé trouver pendant nos préparatifs. Nous sommes heureux à chaque fois d'apprendre qu'il aide des candidats au voyage. 
Vous êtes plusieurs lecteurs à avoir passé le pas. Certains transatent en ce moment même, d'autres attendent (presque) patiemment leur livraison proche. La Team s'agrandit et nous nous régalons de partager avec vous tous.
À qui le tour? 

Sans oublier bien sûr, les tendres messages de notre famille, nos amis et notre famille de la mer.
Notre tribu, notre bulle.
L'amour des nôtres est une force qui ne connaît ni frontières ni distances. 
Même disséminés sur la planète, nous tenons les extrémités de ces fils invisibles que nos sentiments ont su créer. 

En vous lisant, nous avons l'impression d'être comme ces personnages du cinéma muet qui cachaient des limes dans un gâteau pour permettre à un prisonnier de scier les barreaux de sa cellule, nous avons le sentiment de favoriser des fugues temporaires. 

Si l'on avait besoin d'une motivation supplémentaire pour continuer l'aventure, nous la puiserions dans vos soutiens et ce joli sentiment sincère qu'est l'Amitié.

Ti'Amaraa, notre liberté.
Cette liberté qui offre un espace infini à la vie, nous galvanise.

Vivre pour la liberté,
Vivre dans la liberté 

Vivere per libertà, 
Vivere nella libertà 



En guise de cadeau de Noël, nous vous laissons en compagnie de quelques graines de joie bercés par une jolie mélodie du groupe Pep's.
Ces paroles nous parlaient déjà bien avant le départ.
Si on nous avait dit, l'aurions nous cru? 
Aurions nous atteint la case "Ciel" de la marelle de notre vie? 

La vidéo est  
ou sur https://vimeo.com/194894944

Nos pensées accompagnent chacun d'entre vous à l'approche de ces fêtes de fin d'année. 

Ici, Ti'Amaraa tire sur ses amarres en bon destrier sur sa longe. La route reprend bientôt vers d'autres horizons, d'autres âmes,  d'autres vies.

Peace & Love 💜


Paroles de Liberta, Pep's
Tu sais qu'il y a un bateau qui mène au pays des rêves 
Là-bas où il fait chaud, où le ciel n'a pas son pareil 
Tu sais qu'au bout cette terre 
Oh oui les gens sèment 
Des milliers d'graines de joie où pousse ici la haine 

On m'avait dit p'tit gars là-bas on t'enlève tes chaînes
On te donne une vie sans t'jeter dans l'arène
Comme ici tout petit après neuf mois à peine 
On te plonge dans une vie où tu perds vite haleine 
Alors sans hésiter, j'ai sauté dans la mer 
Pour rejoindre ce vaisseau et voir enfin cette terre 

Là-bas trop de lumière j'ai dû fermer les yeux 
Mais rien que les odeurs remplissaient tous mes voeux 

I just wanna be free in this way 
Just wanna be free in my world 
Vivere per libertà 
Vivere nella libertà 

Alors une petite fille aussi belle que nature 
Me prit par la main et m'dit : "Suis cette aventure" 
On disait même, oh oui que la mer l'enviait 
Que la montagne se courbait pour la laisser passer 
Elle m'emmena au loin avec une douceur sans fin 
Et ses bouclettes dorées dégageaient ce parfum 
Qui depuis des années guidait ce chemin 
Ton chemin,
Mon chemin,
Le chemin ,

Pour arriver enfin à ces rêves d'enfants 
Qui n'ont pas de limites comme on a maintenant 
J'ai vu des dauphins nager dans un ciel de coton 
Où des fleurs volaient caressant l'horizon 
J'ai vu des arbres pousser remplaçant les gratte-ciels 
J'ai vu au fond de l'eau une nuée d'hirondelles

I just wanna be free in this way 
Just wanna be free in my world 
Vivere per libertà 
Vivere nella libertà 

7 novembre 2016

Une marina, comment dire?? ...

Nous avons hésité avant de trouver un qualificatif pour cette marina...

Si vous êtes à la recherche d'une marina où tout est au cordeau, où vous êtes au coeur d'une ville à la vie trépidante, où Yacht Clubs et autres activités foisonnent,  ne faites pas escale à Puerto Velero! 

En revanche,  si vous voulez être chouchoutés par du personnel qui n'a (presque) que vous à s'occuper,  si vous voulez être certains de trouver une place libre, si vous voulez partir en escapades terrestres en laissant votre bateau en toute sécurité, si vous avez un budget limité,  alors vous serez heureux ici.


Nous avons lu encore récemment des navigateurs en passage éclair la qualifier de "glauque". C'est faux!!! 

Regardez



La partie ''docks'' est nickel. Le personnel est présent et vigilant. Ils passent plusieurs fois par jour checker les bateaux, proprios présents ou pas. Quoique l'on ait besoin, ils se débrouillent pour vous solutionner le problème. Quitte à faire faire un aller retour de 200 km à un marinero pour aller vous chercher la pièce!  Et ce pour 6 euros!!







Le complexe est fermé,  gardienné H24. La police patrouille plusieurs fois par jour et nuit. Seuls les clients de la marina, des deux restaurants et des maisons à louer ont accès.  On se sent vraiment sereins pour laisser Ti'Amaraa.
Même nous, à chaque retour de courses ou balades, nous sommes priés de montrer patte blanche au poste de garde.  Bien que nous ne soyons que 3 bateaux habités dans la marina, ils ne plaisantent pas avec la procédure.

Maison à vendre ou à louer avec grande piscine
Maison à vendre ou à louer sans piscine... Mais...
...avec jacuzzi en terrasse 

Glauque, n'est-ce pas?

Les bureaux sont finis et une jolie piscine attend les plaisanciers pour des moments relax appréciés.

L'équipe administrative est toujours là pour vous assister avec le sourire : réservation bus, appel taxi...Etc...Etc...
Près de la piscine, un petit snack nous régalera de boissons fraîches pour moins d'un euros et même d'en-cas pour déjeuner toujours aux tarifs colombiens.



Concernant les formalités,  nous sommes arrivés un vendredi soir.  Le samedi, ils ont préparé pour nous l'ensemble de la documentation (liste d'équipage en espagnol...) et téléphoné aux autorités compétentes pour signaler notre arrivée. 
Le dimanche (!), un aller retour nous est organisé en voiture avec un gars bossant pour la marina au volant pour rencontrer l'officier d'immigration qui va tamponner notre passeport.(40 euros l'aller retour ) 
Alexander, notre charmant chauffeur, en profite pour nous faire faire un petit tour de la ville de Barranquilla. Il nous arrête gentiment à un bureau de change pour que l'on puisse retirer nos premiers pesos.
10 000 cop pour environ 3,10 euros.
On a plus d'un million dans le porte-monnaie. 
- Minouuu,  on est pété de thunes, ici!!!  

Un dimanche après-midi nous sommes donc reçus au ministère de l'immigration. Alexander nous accompagne, il s'occupe des papiers, fait office de traducteur espagnol/anglais lorsque l'on décroche. Nous n'avons plus qu'à présenter nos passeports et nos sourires.
Quel service!!! 


Ça a le mérite d'être clair...
On est tranquilles, on ne fume pas :-)

Le gars de permanence pourrait être taciturne d'être dérangé en week-end point du tout! 
En plus,  malgré plusieurs tentatives, l'enregistrement de notre arrivée sur le système informatique ne marche pas.  Il peste contre la technique.
Notre niveau d'espagnol ne nous permet pas de comprendre tout ce qu'il dit. Mais, on se dit que c'est mort et qu'on est bon pour revenir lundi. 60 km aller/retour pour rien.
Et bien, non! 
Si l'ordinateur le lâche,  notre agent a des ressources: la bonne vieille méthode à la main.

Nous repartons donc en passeports validés en poche, avec un charmant sourire du gradé et une poignée de main chaleureuse accompagnée d'un "Bienvenidos a Barranquilla " en prime. 

Sur le chemin du retour,  Alexander nous raconte un peu sa Colombie: les accords de paix, les Farcs, la vie quotidienne,  les radars automatiques sur l'autoroute (et oui ici aussi! ). Il aime son pays cela fait plaisir à voir.

Avant de nous ramener à bord, il nous propose un arrêt au supermarché pour faire un peu d'avito.  C'est pas de refus! 
Après une semaine de navigation et d'escales depuis Curaçao, les frigos crient famine.
Au lieu de nous déposer sur le parking, il vient avec nous pour nous guider dans les rayons et nos conseiller sur nos achats. Il n'est pas toujours évident de reprendre "ses marques" côté courses lorsque l'on arrive dans un nouveau pays.  Mais, c'est aussi une part du charme de la découverte et de l'immersion.

- Cette marque de thon en boîte est la plus économique. 
- Cette viande en barquette familiale est goûteuse et d'un bon rapport qualité/prix.
- Pour la bière colombienne, plusieurs marques se chamaillent le titre de la meilleure: Aguila, Club Colombia
- Sur ces biscuits, il y a une promo un acheté, un offert.
Ça, c'est du service!!! 
Il surveille même que la caissière applique les dites promos. 
Et Bing, elle ne nous fait pas le paquet de biscuits cadeau.
Non, mais...ça alors?!? 
Perso, on n'a rien vu, et ce n'est, somme toute, pas vital.
Notre ami ne l'entend pas de cette oreille.
- Comment ça, il faut qu'ils aient la carte de fidélité du magasin? 
- Voilà la mienne,  il faut leur déduire le prix.
On n'en demandait décidément pas tant.
Aucun supplément aux 40 euros prévus ne nous est demandé pour tous les détours et services rendus. Il aura tout de même passé tout un dimanche après-midi avec nous.

L'équipage est en règle, avito compris.  Pour le bateau, la marina se charge de toutes les autres formalités. Pour le moment,  nous n'avons rien payé d'autres que ces 40€.
À Barranquilla,  les autorités portuaires ont allégé la procédure. Nous ne savons pas dire s'il en est de même pour les autres ports d'entrée. Finies les inspections santé et environnementales, personne ne viendra inspecter Ti'Amaraa. Ça nous soulage pour Léon car nous avions lu que les plantes et la terre étaient peu appréciées.
- C'est bon Léon,  tu peux sortir de ta cachette. :-)

De même pour les Douanes, les agents peuvent passer vérifier la présence du bateau, éventuellement faire quelques photos, mais notre présence n'est pas nécessaire. Pour le moment,  nous n'avons vu personne. Seule particularité de cette procédure: faire authentifier sa signature sur le formulaire par un notaire public. En Colombie, il est encore d'usage de faire valider par un officiel la signature de documents tels que contrat de vente de véhicules... Etc. Des bureaux sont ouverts au public dans la plupart des villes et moyennant 2 euros par signature et une prise d'empreinte digitale, un agent délivre les autocollants et tampons officiels. Encore une nouvelle expérience ;-)
Comptez au moins 10 jours pour que le bateau soit en règle.

Alors certes, les abords de la marina ne sont pas paysagés. Certaines allées ne sont pas encore pavées. L'électricité (et donc le Wifi) est coupée quelques heures de temps à autre du fait des travaux ou de coupures générales.  Ceci dit un nouveau gros groupe électrogène est fonctionnel à présent et les ruptures de service deviennent épisodiques. 
La qualité du service, le confort de notre large place de port et le prix (moins de 12€ la nuit pour 2 mois) compensent largement. Nous nous sommes arrêtés ici pour une escale nettoyages et entretiens en tous genres du bord. Peu importe les abords, notre "to do" list après plus de 9 mois de mouillages,  nous occupe bien les journées.

Du haut du mât... 

En passant par toutes les housses de coussins, les oreillers...Etc...Etc...

Jusqu'au fond des cales 

Dernier outil du bord bien pratique pour finir d'aspirer l'eau de nettoyage dans les endroits à accès difficile: Drill pompe 

Sans oublier les vidanges moteur avec changement des impellers. Capitaines, pensez à acheter l'arrache-impeller correspondant à votre moteur
Avec cet outil, ça va tout seul ;-)


Cette marina est, il est vrai, excentrée. Ça y est, nous le tenons le qualificatif: une marina "roots".
Elle est à une trentaine de km de Barranquilla. Pour s'y rendre, il faut rejoindre l'autoroute en moto taxis et prendre le bus. Nous, ça nous amuse.



La ville la plus proche Puerto Colombia est à une dizaine de bornes.  Les courses peuvent s'y faire là avec aller-retour en moto taxis avec sacs à dos remplis... (promis Carine, là on met un casque). L'option voiture de location est aussi une solution...moins ''roots''. Cela dit, bien pratique pour refaire un plein de produits encombrants ou lourds.

Une petite communauté s'est formée par les trois seuls bateaux habités que nous sommes : Marjorie et Bill, un couple d'américains partis d'Alaska il y a 12 ans bouclant leur tour du monde, Mary et sa fille Coleen (14 ans), originaires d'Oklahoma voyageant seules sur leur voilier depuis 8 ans. L'ambiance village est au Rdv. On adore. On se file des coups de main, on échange des infos ou des recettes. Les américains aiment la cuisine française: cours de quiche lorraine et de mousse au chocolat au programme.

Cadeau de Coleen revenant d'une pause piscine 
Super sorée Halloween 🎃 sur Second Wind

Mousses au chocolat spéciales Halloween
by Ti'Amaraa 

Au delà d'une marina, Puerto Velero est aussi une grande plage où les barranquillais aiment venir passer le week-end.  L 'eau, même autour de notre bateau, est propre. Nous pouvons même de temps à autre voir le fond et des poissons coralliens flirtant avec nos coques. 

Il est plaisant de voir toutes ces familles installées à l'ombre des petites paillottes sur la grande langue de sable.

Un grand complexe est en construction à terre. Déjà des petites maisons individuelles au bord ou sur l'eau sont disponibles. De même,  un immeuble ''appart-hotel" sort de terre.



Nous sommes prêts à parier que dans quelques années,  ce petit coin de quiétude sera méconnaissable.  Le coût de cette marina va évoluer. Nous aurons profité de sa jeunesse.

Au fait, elle ne vous dit rien cette plage? 
Pourtant vous l'avez certainement déjà vue? 




Et oui!!! C'est ici qu'a été tourné le dernier clip de la célèbre fille du pays.


(https://youtu.be/-UV0QGLmYys)

Ps: Shaki et Carlos, pour votre prochaine visite avec ou sans bicycleta, venez boire un café sur Ti'Amaraa.  On est au dock D!!! 

28 octobre 2016

Cartagena en vidéo

Un petit tour en images à Cartagena avec un bon son folk pop local.

C'est par  

ou copiez/collez le lien :
https://vimeo.com/189368757


27 octobre 2016

Cartagena Magica

Plus de deux ans,  et nous n'avons tous les deux jamais dormi ensemble ailleurs que sur l'eau, ce compteur a été rompu ce week-end pour aller visiter Carthagene, Cartagena la belle.



Nous avons pris l'option de laisser Ti'Amaraa ficelé comme de la rosette à la marina de Puerto Velero et de partir en mode backpackers. 



Pour rejoindre l'autoroute où passe la ligne de bus, l'aventure commence... en moto taxis. Chacun la sienne. Sans casque, bien sûr.  En avant pour les premiers km, cheveux et sacs à dos au vent. Trop bon! 
La marina a, en avance de phase,  téléphoné à la société de transport pour les prévenir que deux clients attendraient à l'heure convenue.
Et oui, parce que ce bus est en fait une ligne directe express Barranquilla/Cartagena sans arrêt! 
Nous sommes donc débarqués de nos deux roues sur la bretelle de l'autoroute.
Bon, soyez rassurés ce n'est pas le périph aux grandes heures mais tout de même c'est étrange d'attendre un hypothétique bus sur une autopista ;-)
À l'heure dite, plusieurs seront passés à vive allure. Aucun ne s'est arrêté. 
- Euh...Le chauffeur ne se serait pas avalé la commission?  Ou la nana au téléphone ? 
Finalement avec un petit quart d'heure de retard, juste le temps de nous poser ces questions sans réponses, notre carrosse se gare sur la bande d'arrêt d'urgence. 
Yes!!! 



Une petite heure et demi plus tard, nous arrivons frigorifiés à Carthagene.  On nous avait prévenu que la climatisation était une composante à ne pas négliger.  D'ailleurs, dans la catégorie ''première'', on avait ressorti pour le coup nos Jean's rangés depuis le départ.  Heureusement!!!!  
Note pour la prochaine fois: prendre un gilet ou des manches longues! 

Cette anecdote est vite oubliée devant la vie, les couleurs et le charme qui se dégagent de chaque ruelle de Cartagena. On pourrait prendre des centaines de photos que l'on aurait dû mal à transmettre l'atmosphère. Pour nous, en comparaison des grandes métropoles visitées à aujourd'hui, elle est inclassable du fait de son identité. Une pépite.



Le centre historique (et touristique) est très beau. À chaque angle de rue, des façades soignées et des balcons en bois travaillés sont les supports colorés de compositions végétales naturelles toutes plus belles les unes que les autres. 
De jolis parcs ombragés permettent un instant de repos à l'ombre de beaux arbres habités par singes et écureuils. 
Cette ville est un tableau de maître à l'intérieur duquel on peut déambuler éblouis par sa beauté nature et l'harmonie des couleurs.








Nous l'avons découvert le matin à la fraîche ou en fin de journée pour laisser ''la place'', aux heures de pointe, aux fournées de vacanciers bagués guidés par leurs petits fanions colorés vers le top 10 des place to be.

Ceux sont dans les quartiers populaires tout aussi charmants que nous avons in fine passé le plus clair de notre temps.







Notre coup de coeur est pour Getsemani aux alentours de la Plaza de la Trinidad. 
Ici se mélangent les résidents, les touristes qui, comme nous, ont choisi un hébergement dans une casa du coin et aussi en soirée beaucoup de Colombiens.
On y mange bien à toutes heures pour une poignée d'euros par personne. Cette place est le point focal du quartier.

Déjeuner local: la sopa.
Super bon! 



Spécialité :Arepa ou Arepita suivant la taille 

La journée, entre deux offices (voire même pendant) célébrés dans la jolie église, les enfants jouent au foot. Les ados whatsappent and co' grâce au WiFi gratuit offert par la ville.



Tous les soirs, des artistes locaux viennent faire le show gratuitement. On y écoutera des musiciens de talent. On se régalera des démos de Street Dance. 
Le top pour la Cap' un soir: cours de danse collectif avec déhanchés à la Shakira. Trop bien!!!


Tout cela dans une ambiance sereine. Toutes les générations dansent, mangent, rient, chantent, papautent. L' élégance est de rigueur sans bling bling, ni contre-façon de marque pour se donner un style.
La ville regorge d'ailleurs de petites échoppes de mode avec des articles sympas... Et à des prix incroyables!! (On en a profité pour rafraîchir un peu la garde-robe du bord.) 
Nous avons adoré cette ambiance de "fête de village" où l'amusement et la gaieté sont de rigueur dans un profond respect les uns des autres. 
Malgré le monde et les snacks ambulants, ni papier gras, ni canettes, ni mégots au sol. Chacun prend soin de jeter ses déchets dans les poubelles.  
De même, des groupes de jolies poupées déambulent court-vêtues dans les ruelles sans crainte. Les policiers en deux roues patrouillent. Mais nous n'avons senti AUCUNE insécurité, ni violence, ni differencialisme culturel, ni communautarisme religieux. 
De quoi continuer à nous donner foi en l'humanité telle que nous l'aimons.
Mr Radio Ponton: toujours pas de balle dans le corps ;-)

Le quartier de Manga et ses vieilles bâtisses coloniales classées par l'Unesco méritent aussi la balade.




En dehors des fortifications de la vieille ville, peu de touristes s'y aventurent. Dommage car on y est en réelle immersion avec la vraie Cartagena.

2 cafés + 2 cocktails + 1 manucure =8,50€

C'est aussi dans ce quartier que nous serons gentiment accueillis par l'équipe Lagoon Colombia! Merci à vous! 
Nous sommes en effet tout proche de la zone nautique de Cartagena avec ses marinas, ses shipshandlers (!!!) et son célèbre mouillage.

Vieille ville à droite
Boca Grande en face
Marina et mouillage à gauche 




Nous ne regreterrons pas d'avoir laissé Ti'Amaraa à Puerto Velero.  L' eau ici est, comme nous l'avions lu, assez sale et l'espace réduit.
Compte tenu des prix pratiqués pour les bus (6€/pers), les hébergements et les repas, ça valait le coup de se faire cette escapade terrienne. 
Il y en a bien sûr pour tous les budgets. Tous les musées visités (musée de l'or, musée de l'émeraude...) sont gratuits. Nous avons réussi à tenir notre budget serré même en se faisant plaisir avec le choix de notre hôtel: Casa Relax.



Nous garderons de Cartagena une image de raffinement, de quiétude et de festivités. Nous sommes bien arrivés en terre latino... Bon sang,  on adoooore cet art de vivre.



L' ambiance  ''auberge espagnole" de notre casa et de cette ville nous auront permis de faire encore une fois de belles rencontres: une jeune kiné madrilène expatriée à l'île de la Réunion en mode backpackers,  une famille sino-allemande en vacances, un franco-venezuélien vendeur de bateau à Puerto La Cruz, une table de foodcourt partagée avec un jeune avocat colombien intéressé par notre voyage... Des contacts toujours sous le signe de l'échange et la générosité.



Un bémol toutefois sur les belles rencontres: le chauffeur du bus retour. 
Notre histoire avait pourtant bien commencé.  Un minibus à l'heure et quasi vide, deux places bien confortables, une clim' savamment dosée... Tout pour passer un bon moment. 
Passent encore sa conduite à la Sébastien Loeb et les appels de phare des conducteurs en sens inverse à chaque dépassement cavalier. Bien que l'on ait été un brin insistants au bureau et à l'embarquement sur notre stop à Puerto Verlero....On vous le donne en mille.  Bingo!!! 
Heureusement, le Cap avait mis en route l'application de navigation Locus Map (super appli off line, on en reparlera) sur son smartphone.  Nous avons donc pu nous rendre rapidement à l'évidence qu'il avait loupé l'arrêt. Le temps de réaliser,  de le lui dire, et qu'il réagisse nous avons parcouru plus d'un kilomètre.  Le gars, plus préoccupé par son téléphone que par notre trajet, ne se démontrera pas pour autant.  Arrêt toute!!! 
Et nous voilà ainsi que nos sacs largués directement sur la 4 voies sans le moindre commentaire. On s'attendait pas non plus à des excuses, quoique?!?
En plus, pensant tout faire "motorisés", nous avons fait un peu d'avito. Nos sacs sont à bloc.
Si attendre un bus sur une bretelle est original,  remonter plus d'un km sur la bande d'arrêt d'urgence fut une première ;-)
C'est clair on ne s'est pas fait un nouveau copain avec ce maudit chauffeur!



Nous hatons le pas car il faut être avant 17h à la bretelle si l'on veut attraper les dernières navettes de moto taxis....sinon c'est 4 km de plus. En plus, un orage menace.  Manquerait plus qu'on soit trempés.

Ouf!!!  Deux gentils motards attendent.  On voient bien qu'ils se demandent d'où l'on arrive chargés comme des mulets à pieds sur l'autopista. No comment! 

On aura juste le temps de retrouver notre Ti'Amaraa avant que la pluie s'invite.
Tout est bien qui finit bien.
Nous aurons in fine bien rigolé et passé 4 jours terriens inoubliables.