12 août 2014

Des sardines à Sardina

Gran Canaria est une île aux 1 000 visages. On voyage dans plusieurs pays et plusieurs type de climats en à peine 1 560 km² et avec un gradient d’altitude de 0 à 1 949 mètres. Elle offre des panoramas à couper le souffle. En une journée de voiture, on traverse des canyons arides vertigineux, des forêts de pins centenaires, des sous-bois de châtaigniers, des calderas et des champs de lave résultant d’éruptions vieilles de plusieurs milliers d’années, des routes bordées d’eucalyptus, un désert de dunes de sable doré, des falaises abruptes tombant dans un océan atlantique agité, des villages accrochés aux lignes de crêtes, des maisons troglodytes dans les cuevas, des vignes, des champs de bananiers et des plages en tout genres.


Caldera de plus de 3000 ans





Paya des Inglès (Sud)

Dunes de Maspalomas

Plages de rochers du sud

Côte Ouest

Eucalyptus en route vers Teror

Pins centenaires de la Caldera Pinos de Galdar

Roque Nublo

Côte nord ouest vue des hauteurs

Embalse de los Perez


Dunes de Maspalomas

Nous avons été bluffés par cette diversité. Sans compter les jours de beau temps, où la vision à 360° des hauteurs nous offre un cliché inoubliable sur Tenerife et son pic du Teide voisin (3 715 m), prochaine escale de Ti’Amaraa…bientôt…bientôt…



Un soir de retour sur Las Palmas nous avons été intrigués par un nom sur la carte routière : Puerto de Sardina.
« Tiens un port ? On le connait pas ? On va voir ? ». On ne se refait pas, même en ballade à 4 roues, on ne peut pas s’en empêcher.

La ville de Sardina (del Norte) n’est pas tellement répertoriée dans les guides touristiques et c’est justement ce type de visites qui nous attire. Cette petite ville cachée derrière la grande Galdar est une enclave à l’extrémité Nord Ouest de Gran Canaria. Rien à voir avec l’agitation et la densité de population des villes du nord. Rien à voir non plus avec les villes 100% touristiques du sud. Sardina respire l’authenticité. On ressent vite que le visiteur curieux et intéressé est le bienvenu, le touriste moins. La route qui mène au cœur du port est étroite et bordée de plantations de bananiers en serre pour la plupart.








La bande goudron s’arrête définitivement en bout de jetée sur le tout petit parking de la Fragata. Café/restaurant avec une jolie terrasse…allez hop on s’arrête, ça tombe bien c’est l’heure de l’apéro.



On ne sait pas encore que nous sommes dans une Marisqueria, c'est-à-dire un restaurant de poisson et qui plus est, est référencé dans le « Plan de Mejora Gastronomia de Canarias » mis en place par le gouvernement des Canaries. A l’intérieur du restaurant les viviers sont exposés. Homards et autres langoustes y vivent tranquillement, enfin avant le prochain service. Tomate sur la sardine, le patron parle français et est charmant. On jette un œil d’abord discret à la carte puis fortement intéressés on craque sur les calamars frais frits et les sardines grillées, en guise de tapas ça devrait être sympa… Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant la taille des « tapas » mais surtout leurs saveurs et leurs fraîcheurs. Désolés pour les méditerranéens mais la sardine atlantique canarienne est bien meilleure. Habitués aux calamars pschiiiitt : les anneaux surgelés de calamars où la panure grasse et dure laisse place sous la dent à un coussin d’air avant d’arriver enfin au précieux sésame blanc mais caoutchouteux, et bien là oubliez ! Ici on ne vend pas de l’air. Quel délice ! Des anneaux de calamars tendres et une panure légèrement dorée à tomber !!! On s’en lèche les doigts. Ok ce n’est pas correct…mais on vous jure que vous auriez fait pareil !!! Rien que d’écrire, on en salive encore.


Bon et le port dans tout ça ?
Amis navigateurs oubliez ce waypoint pour l’escale. Quelques bouées sont certes présentes mais n’y sont amarrés que des barques de pêcheurs locaux et cela semble un brin rouleur. A une petite vingtaine de minutes en voiture de la capitale, mieux vaut laisser le bateau au port Muelle deportivo de Las Palmas et partir découvrir la côte Ouest de Gran Canaria par la terre. D’autant plus que ce port municipal est à un prix mini mini : moins de 14€/nuit pour Ti’Amaraa avec ponton fermé, parking, eau, élec et super wifi compris. Le meilleur prix depuis notre départ. (Rabat est détrôné)


De retour au bateau, nous cherchons sur internet quelques renseignements sur ce village qui nous a tant plu. On apprendra que le véritable luxe de Sardina est le poisson qui sort des restaurants ainsi que les quatorze milles espèces présentes sous l’eau. Les fonds marins y sont parmi les plus riches de tout l’archipel des Canaries. C’est le paradis des plongeurs. Nous n’aurons malheureusement pas le temps de découvrir cette facette. Tant pis ...

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