Marina de Cascais to Ti’Amaraa …
We’re waiting for you… Go to the reception ponton to check-in…
We’re waiting for you… Go to the reception ponton to check-in…
Nous
voilà donc en approche pour le ponton d’accueil de cette jolie petite marina à
l’entrée de la baie de Lisbonne. Sur le papier, no soucy !! Sauf qu’un
vilain vent contraire de 30/35 nœuds vient de se réveiller. On s’amarre sans
trop de mal aidé des employés du port derrière un Lagoon 421 qui vient
d’arriver aussi. Nous partons faire les formalités avec une équipe une fois de
plus des plus charmantes. Un cadeau de bienvenu, une bouteille de vin local,
nous est même offert. Sympa !
Point
GPS : 38°41.430’N / 9°25.154 W
Bon,
et bien, il ne reste plus qu’à nous déplacer vers la place qu’ils nous ont
attribuée. Ils nous proposent l’assistance de leurs « dockmasters »
que nous acceptons de bon cœur. Du fait de l’arrivée de plusieurs cata plus
gros que nous, ils n’ont en effet plus de place sur le ponton prévu pour les
multicoques. Notre place sera sur le ponton des monocoques de moins de 40
pieds. Notre plus proche voisin sera d’ailleurs pour la petite histoire un Bavaria
33, notre ancien bateau. C’est marrant d’avoir nos 2 Ti’Amaraa à côté. Revenons
à nos moutons, pas ceux que l’on compte pour s’endormir, ceux qui se dessinent
sur la surface de l’eau du port au vu du vent de travers qui nous attend… Nous
nous approchons doucement. La place est petite, petite, petite…Allons nous au
moins rentrer ? C’est nouveau pour nous ces manœuvres et on n’a pas
forcément encore le gabarit dans l’œil. Les 2 marineros sont confiants, ils
sont là pour nous aider, alors allons-y !!
Ti’Amaraa
entrera du premier coup dans sa place mais non sans frotter le flanc de la coque tribord sur le caoutchouc
noir de l’angle du ponton sous l’effet d’une rafale perverse au mauvais moment.
L’équipage est dépité. La coque présente une balafre noire de plusieurs
centimètres de long. On a beau se dire que c’était nickel et qu’aux vues des
conditions on peut s’estimer heureux. Rien n’y fait. Le Cap’ s’en veut et prend
toute la responsabilité de cet accroc. De mon côté, je me dis que j’aurais dû
mieux gérer et anticiper avec les pare-battages. Le moral est en berne. La nuit
fera son œuvre…
Le
lendemain matin, le soleil est de retour à bord. Balayés les doutes de la
veille, Ti’Amaraa est un bateau de voyage. Il en verra d’autres, alors on
positive !!! Le Cap’ reconnait que la config’ était particulière et qu’in
fine, on ne s’en est pas si mal sorti. Nous sortirons même le télémètre pour
mettre des chiffres et des cotes à notre « aventure » :
Largeur de la place : 9m (pour
un bateau de près de 7m de large )
Largeur du chenal de manœuvre :
17m (pour un bateau de près de 12m )
Cela
ne fait pas beaucoup de gras surtout avec 35 Nds de vent, mais ça passe.
C’est un peu comme le premier créneau sur du verglas du jeune conducteur lâché
en plein centre d’une ville animée, il y a de l’appréhension. Si seulement le
vent ne s’en était pas mêlé. Sans oublier les badauds habituels du port
accoudés aux bastingages de leurs bateaux à la coque recouverte de moules prêts
pour le spectacle, l’apéro à la main. « aachh encorech des tourichtes…avec
oune batouch neuch »
Nous
vérifions aujourd’hui qu’un 39 pieds est bien suffisant pour notre équipage
« réduit ». Nous avons pu observer l’arrivée de nombreux catas dans
cette petite marina. A chaque fois, il y avait au moins 3 à 4 personnes à bord,
en plus des dockmasters. Le propriétaire australien du 421 arrivé quelques
minutes avant nous, nous dira avoir vécu la même galère d’amarrage avec son
épouse bien qu’étant sur le ponton cata avec les places plus larges. C’est con,
mais ça rassure aussi un peu.
Allez,
on chasse la mouette noire du bord. La vie est belle rayure ou pas. Nous
vaquons à nos occupations : dessalage du pont pour Monsieur, lessives pour
Madame.
Dans
la matinée, les équipes de Yachtworks mandatées par l’Agent LAGOON Sea-Way de
Lisbonne viennent à bord pour réaliser la vidange des moteurs (1ere révision à
50h obligatoire pour la garantie). L’après-midi, c’est au tour du technicien
Raymarine pour le diagnostic du problème de notre « Nestor », notre
chauffeur, notre pilote automatique. En effet, il ne fonctionne qu’en mode
« régulateur d’allure – mode vent ». Il n’arrive pas à suivre un cap
en mode compas. Y’a-t-il un pilote dans ce bateau ? Après un diagnostic
rapide, il nous annonce dans son bon anglais : « On va sortir en mer
pour voir ce qu’il se passe et comment il se comporte ». Nos regards se
croisent avec le Cap’. On est partagés entre l’envie de débugger ce foutu
problème et OH Put**** ça va recommencer !!!!! Peur de rien et puis pas le
choix aussi J … let’s go !!!
Les
manœuvres de sortie et de retour se passeront sans encombre. Seul le pilote
refusera lors des essais dans la baie de Lisbonne (pas mal comme décor
toutefois) d’obtempérer même sous les mains expertes du technicien. Mystère et
Boule de Gomme ??? Décision est prise de tout remplacer par des nouveaux
équipements (compas, calculateur…). Il reviendra le sur-lendemain avec tout ce
qu’il faut (en se confondant d’excuses d’avoir été si long…non mais, on vous en
pris… en plus, l’agent LAGOON nous a tenu informé par mail tous les jours de
l’avancement. Quel service !). Re-essais en mer, Re-manœuvres de quai sans
soucy et un pilote opérationnel après le changement de la carte électronique.
Ti’Amaraa
est fin prêt. Rien à dire sur le SAV LAGOON et RAYMARINE sur cette opération.
Merci Messieurs, Dames. On est contents d’avoir tout qui fonctionne et aussi de
s’être entrainés à ces manœuvres. A notre arrivée, on a eu un alignement des
planètes peu favorable et des rafales mesquines, c’est tout.
Une
fois amarré, le Cap’ voulant en avoir le cœur net s’est attaqué au polish à la
fameuse balafre. Bilan : ni rayure, ni enfoncement. Il n’y paraît plus
rien. Ti’Amaraa a la peau dure, nous aussi. On fêtera cette journée de retour
sous de meilleurs cieux autour d’un excellent civet de chevreuil, chassé par
mon oncle, et cuisiné et mis en bocaux par mes parents. (Merci à vous, on s’est
régalés). Proust avait raison avec sa madeleine, ça fait du bien J
Nous
avons une fois de plus rencontré des techniciens professionnels, compétents et
charmants. Le patron de Yacht Works n’a pas hésité à nous offrir un litre
d’huile pour sail drive que nous voulions pourtant lui acheter. Geste
commercial pour un client qu’il ne sait que de passage ! Nous avons été
bluffés. Du jamais vu en plus de 20 ans de marinas françaises.
Au-delà
des aspects techniques, nous avons aussi pu errer dans les rues de Cascais.
Cette petite ville fleurie aux portes de Lisbonne est très agréable à visiter
avec son port de pêche, son fort, ses plages, ses rues piétonnes et ses
commerces. Elle est jumelée avec Biarritz, pas étonnant car on y retrouve des
faux airs de sa sœur basque. Banlieue huppée de Lisbonne chérie par le dernier
roi du Portugal, elle abrite de belles propriétés. Le coût de la vie s’en
ressent, mais ça vaut tout de même le détour.
Cascais
sera aussi la première étape qui nous aura permis de rencontrer des équipages
en voyage et de faire nos premiers « apéro-bateaux » : Région 33
et son équipage russe, Smitter un couple d’australiens partis pour un tour de
Méditerranée sur leur 421 ainsi que Toi & Moi, un Lagoon 52 « Chemins
d’Océans » parti de La Rochelle 24h après nous et son équipage charmant et
accueillant.
Déjà
de belles rencontres… Gwen & Franck, on se retrouve au soleil bientôt J .
Demain,
à nous Lisbonne !!!
Et ensuite on change de
continent, direction le Maroc. RDV en terre berbères …
L’anecdote de l’escale :
Nous
avons remarqué dès les premiers jours une coutume locale assez étrange. Les
techniciens arrivaient toujours aux RDV à bord avec une heure de retard…quand
je pense qu’on nous charrie sur le quart d’heure toulousain… On s’y est fait et
on en avait pris l’habitude. Jusqu’au 3ème matin où au p’tit dej, on
a allumé pour la première fois la télé pour regarder la météo sur le « BFM »
portugais. Là, on a compris qu’il y avait une heure de décalage horaire France/Portugal.
On savait qu’on en aurait au Maroc mais on n’imaginait pas ici. Les boulets !!!!!....Ca
nous a valu une bonne crise de rire matinale.
Note pour les
prochaines escales :
Allumer la télé à l’arrivée J
Bilan depuis
la dernière escale :
Miles
parcourus : 350 miles
Vitesse
moyenne : 6,5 nœuds
Miles
totaux depuis la livraison : 745 miles nautiques
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