30 mai 2014

Cascais Adventures


Marina de Cascais to Ti’Amaraa …
We’re waiting for you… Go to the reception ponton to check-in…

Nous voilà donc en approche pour le ponton d’accueil de cette jolie petite marina à l’entrée de la baie de Lisbonne. Sur le papier, no soucy !! Sauf qu’un vilain vent contraire de 30/35 nœuds vient de se réveiller. On s’amarre sans trop de mal aidé des employés du port derrière un Lagoon 421 qui vient d’arriver aussi. Nous partons faire les formalités avec une équipe une fois de plus des plus charmantes. Un cadeau de bienvenu, une bouteille de vin local, nous est même offert. Sympa !
Point GPS : 38°41.430’N / 9°25.154 W



Bon, et bien, il ne reste plus qu’à nous déplacer vers la place qu’ils nous ont attribuée. Ils nous proposent l’assistance de leurs « dockmasters » que nous acceptons de bon cœur. Du fait de l’arrivée de plusieurs cata plus gros que nous, ils n’ont en effet plus de place sur le ponton prévu pour les multicoques. Notre place sera sur le ponton des monocoques de moins de 40 pieds. Notre plus proche voisin sera d’ailleurs pour la petite histoire un Bavaria 33, notre ancien bateau. C’est marrant d’avoir nos 2 Ti’Amaraa à côté. Revenons à nos moutons, pas ceux que l’on compte pour s’endormir, ceux qui se dessinent sur la surface de l’eau du port au vu du vent de travers qui nous attend… Nous nous approchons doucement. La place est petite, petite, petite…Allons nous au moins rentrer ? C’est nouveau pour nous ces manœuvres et on n’a pas forcément encore le gabarit dans l’œil. Les 2 marineros sont confiants, ils sont là pour nous aider, alors allons-y !!
Ti’Amaraa entrera du premier coup dans sa place mais non sans frotter  le flanc de la coque tribord sur le caoutchouc noir de l’angle du ponton sous l’effet d’une rafale perverse au mauvais moment. L’équipage est dépité. La coque présente une balafre noire de plusieurs centimètres de long. On a beau se dire que c’était nickel et qu’aux vues des conditions on peut s’estimer heureux. Rien n’y fait. Le Cap’ s’en veut et prend toute la responsabilité de cet accroc. De mon côté, je me dis que j’aurais dû mieux gérer et anticiper avec les pare-battages. Le moral est en berne. La nuit fera son œuvre…
Le lendemain matin, le soleil est de retour à bord. Balayés les doutes de la veille, Ti’Amaraa est un bateau de voyage. Il en verra d’autres, alors on positive !!! Le Cap’ reconnait que la config’ était particulière et qu’in fine, on ne s’en est pas si mal sorti. Nous sortirons même le télémètre pour mettre des chiffres et des cotes à notre « aventure » :
            Largeur de la place : 9m (pour un bateau de près de 7m de large )
            Largeur du chenal de manœuvre : 17m (pour un bateau de près de 12m )




Cela ne fait pas beaucoup de gras surtout avec 35 Nds de vent, mais ça passe. C’est un peu comme le premier créneau sur du verglas du jeune conducteur lâché en plein centre d’une ville animée, il y a de l’appréhension. Si seulement le vent ne s’en était pas mêlé. Sans oublier les badauds habituels du port accoudés aux bastingages de leurs bateaux à la coque recouverte de moules prêts pour le spectacle, l’apéro à la main. « aachh encorech des tourichtes…avec oune batouch neuch »

Nous vérifions aujourd’hui qu’un 39 pieds est bien suffisant pour notre équipage « réduit ». Nous avons pu observer l’arrivée de nombreux catas dans cette petite marina. A chaque fois, il y avait au moins 3 à 4 personnes à bord, en plus des dockmasters. Le propriétaire australien du 421 arrivé quelques minutes avant nous, nous dira avoir vécu la même galère d’amarrage avec son épouse bien qu’étant sur le ponton cata avec les places plus larges. C’est con, mais ça rassure aussi un peu.

Allez, on chasse la mouette noire du bord. La vie est belle rayure ou pas. Nous vaquons à nos occupations : dessalage du pont pour Monsieur, lessives pour Madame.
Dans la matinée, les équipes de Yachtworks mandatées par l’Agent LAGOON Sea-Way de Lisbonne viennent à bord pour réaliser la vidange des moteurs (1ere révision à 50h obligatoire pour la garantie). L’après-midi, c’est au tour du technicien Raymarine pour le diagnostic du problème de notre « Nestor », notre chauffeur, notre pilote automatique. En effet, il ne fonctionne qu’en mode « régulateur d’allure – mode vent ». Il n’arrive pas à suivre un cap en mode compas. Y’a-t-il un pilote dans ce bateau ? Après un diagnostic rapide, il nous annonce dans son bon anglais : « On va sortir en mer pour voir ce qu’il se passe et comment il se comporte ». Nos regards se croisent avec le Cap’. On est partagés entre l’envie de débugger ce foutu problème et OH Put**** ça va recommencer !!!!! Peur de rien et puis pas le choix aussi J … let’s go !!!
Les manœuvres de sortie et de retour se passeront sans encombre. Seul le pilote refusera lors des essais dans la baie de Lisbonne (pas mal comme décor toutefois) d’obtempérer même sous les mains expertes du technicien. Mystère et Boule de Gomme ??? Décision est prise de tout remplacer par des nouveaux équipements (compas, calculateur…). Il reviendra le sur-lendemain avec tout ce qu’il faut (en se confondant d’excuses d’avoir été si long…non mais, on vous en pris… en plus, l’agent LAGOON nous a tenu informé par mail tous les jours de l’avancement. Quel service !). Re-essais en mer, Re-manœuvres de quai sans soucy et un pilote opérationnel après le changement de la carte électronique.


Ti’Amaraa est fin prêt. Rien à dire sur le SAV LAGOON et RAYMARINE sur cette opération. Merci Messieurs, Dames. On est contents d’avoir tout qui fonctionne et aussi de s’être entrainés à ces manœuvres. A notre arrivée, on a eu un alignement des planètes peu favorable et des rafales mesquines, c’est tout.
Une fois amarré, le Cap’ voulant en avoir le cœur net s’est attaqué au polish à la fameuse balafre. Bilan : ni rayure, ni enfoncement. Il n’y paraît plus rien. Ti’Amaraa a la peau dure, nous aussi. On fêtera cette journée de retour sous de meilleurs cieux autour d’un excellent civet de chevreuil, chassé par mon oncle, et cuisiné et mis en bocaux par mes parents. (Merci à vous, on s’est régalés). Proust avait raison avec sa madeleine, ça fait du bien J

Nous avons une fois de plus rencontré des techniciens professionnels, compétents et charmants. Le patron de Yacht Works n’a pas hésité à nous offrir un litre d’huile pour sail drive que nous voulions pourtant lui acheter. Geste commercial pour un client qu’il ne sait que de passage ! Nous avons été bluffés. Du jamais vu en plus de 20 ans de marinas françaises.

Au-delà des aspects techniques, nous avons aussi pu errer dans les rues de Cascais. Cette petite ville fleurie aux portes de Lisbonne est très agréable à visiter avec son port de pêche, son fort, ses plages, ses rues piétonnes et ses commerces. Elle est jumelée avec Biarritz, pas étonnant car on y retrouve des faux airs de sa sœur basque. Banlieue huppée de Lisbonne chérie par le dernier roi du Portugal, elle abrite de belles propriétés. Le coût de la vie s’en ressent, mais ça vaut tout de même le détour.




Cascais sera aussi la première étape qui nous aura permis de rencontrer des équipages en voyage et de faire nos premiers « apéro-bateaux » : Région 33 et son équipage russe, Smitter un couple d’australiens partis pour un tour de Méditerranée sur leur 421 ainsi que Toi & Moi, un Lagoon 52 « Chemins d’Océans » parti de La Rochelle 24h après nous et son équipage charmant et accueillant.
Déjà de belles rencontres… Gwen & Franck, on se retrouve au soleil bientôt J .



Demain, à nous Lisbonne !!!
Et ensuite on change de continent, direction le Maroc. RDV en terre berbères …

L’anecdote de l’escale :
Nous avons remarqué dès les premiers jours une coutume locale assez étrange. Les techniciens arrivaient toujours aux RDV à bord avec une heure de retard…quand je pense qu’on nous charrie sur le quart d’heure toulousain… On s’y est fait et on en avait pris l’habitude. Jusqu’au 3ème matin où au p’tit dej, on a allumé pour la première fois la télé pour regarder la météo sur le « BFM » portugais. Là, on a compris qu’il y avait une heure de décalage horaire France/Portugal. On savait qu’on en aurait au Maroc mais on n’imaginait pas ici. Les boulets !!!!!....Ca nous a valu une bonne crise de rire matinale.

Note pour les prochaines escales :
Allumer la télé à l’arrivée J

Bilan depuis la dernière escale :
Miles parcourus : 350 miles
Vitesse moyenne : 6,5 nœuds
Miles totaux depuis la livraison : 745 miles nautiques





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