21 juin 2018

En traversant les Tuamotus...

Ti'Amaraa a décidé d'entrer dans le grand terrain de jeu qu'est la Polynésie française par la porte de derrière. 
Après avoir choisi une route Panamá-Gambier nettement moins traditionnelle que celle pour les Marquises, nous avons décidé de poursuivre notre remontée vers Tahiti en faisant escale dans des atolls des Tuamotus aux noms inconnus comme Amanu et Tahanea. 

Au cœur d'Amanu, appelé le nombril par les locaux
Incroyablement beau !!! 


Lorsque l'on vit en autonomie au mouillage dans ces lagons sauvages, le temps s'arrête. On vit en symbiose avec la Nature. Quelle beauté !! Sur l'eau, sous l'eau, tout est incroyablement riche, beau et libre.



Comment décrire ces moments à l'arrière de nos jupes à observer les poissons multicolores de toutes taille à la chasse à nos épluchures encerclés par les curieux requins pointe noire ? 
Difficile de trouver les mots quand dès notre premier snorkeling à Amanu, nous nous retrouvons nez à nez avec 2 splendides raies mantas. Elles resteront de longues minutes à tournoyer autour de nous sans crainte. Magique !!! 
C'est ça, les Tuams!!! 

Minouuuu y a des bêtes dans la piscine !!! 

Minouuuu ... La nuit aussi !!! 

Pour les quelques happy few au mouillage, les échanges sont immédiats. Nous ne sommes qu'une poignée de bateaux. Les discussions multiculturelles fusent. On échange les recettes françaises contre celles suédoises. 

Escale à Amanu avec les copains de Ieta et Fortune Light


La vie coule tranquillement...
Enfin... jusqu'à ce qu'on veille lever l'ancre... 
Car le piège pour nous pauvres navigateurs c'est la love story entre notre chaîne et les patates de corail. 
Après plusieurs jours à l'ancre, au gré du vent, nos bateaux dessinent de jolis gribouillis sur nos applications d'alarme de mouillage sauf que dessous cela ressemble à un labyrinthe de corail et de chaîne. 
Bon ben, y a plus qu'à démêler. 
Lorsque l'on est sur moins de 10 mètre de fond, on voit bien du bateau. Alors on zigzague pour dérouler notre chaîne. 
1ère patate ok
Allez... Le feu de piste continue jusqu'à enfin pouvoir lever notre ancre.
La première fois c'est assez déroutant puis on s'habitue. 
La plaisanterie devient nettement moins drôle lorsque l'on est ancré sur des fonds de plus de 10 mètres. 
La visibilité du pont est moins bonne. 
C'est dans ce genre de cas que la solidarité entre navigateurs prend encore une fois tout son sens. 
Opération exfiltration du piège patate des copains. 
Étant plongeurs et équipés, c'est en effet souvent le Cap qui se voit charger de la mission de démêlage au fond. 
C'est ça aussi les Tuams !! 



Quant à l'avitaillement, on confirme.  Non !! Vous ne mourrez pas de faim à Amanu !! 
Officiellement, 200 personnes vivent dans l'unique petit village. Toutes les 3 semaines, un cargo de ravitaillement s'arrête à l'extérieur du lagon. 
Un peu comme les émissaires envoyés par les conquistadors en chaloupe, ils mettent à l'eau une barge et un petit bateau chargés de vivres. 
Sur le quai, c'est LE rendez-vous du mois. Dans la bonne humeur, sans bousculade ni sauts d'humeur, chacun essaye de trouver de quoi remplir son panier. 
Les locaux appellent d'ailleurs ce moment: "faire les courses à l'aventure". 
Nous avons donc rejoint la danse et tenter notre chance. 
Résultat : 1 kg de pommes de terre, 1 kg de carottes, 1kg d'oignons et 20 œufs pour 10 euros. Nickel !! 
Nous n'avions pas besoin de plus. Mais si on veut des produits congelés, il suffit juste d'un peu de patience . Les commandes sont enregistrées, transmises au cargo. Le petit bateau file à travers la passe et les courants récupéré la glacière. Zou retour au village où un peu comme pour une remise des prix, tout le monde attend fébrilement que son prénom soit appelé pour venir récupèrer son gigot, ses cuisses de poulet ou encore son pot de glace choco/coco. 
Soit dit en passant le coup de la commande par prénom c'est pas hyper judicieux. Quand ''Sandra" a été appelée pour récupérer son veau entier (congelé), on commençait déjà à se demander où on avait buggué et surtout ce qu' on allait faire de l'animal. On a été rassurés lorsque l'on a fait la connaissance de Sandra, habitante du village qui elle ne semblait pas en peine avec la carcasse. Ouff

Ah oui, on oubliait. Bien sûr, la barge en profite pour embarquer du matériel vers le cargo. En l'occurrence, le jour où nous attendions nos œufs, ils devaient charger une foreuse. Genre papa foreuse qui pèse son poids en équivalent cacahuète. 
En toute spontanéité, les hommes du village sont allés prêtés main forte aux gars de la barge. Le cap aussi bien sûr. Il y avait presque trop de bonnes volonté autour de cette foreuse qui a littéralement décollé du plancher des cocotiers pour partir en vadrouille vers d'autres sols à creuser. 
Ça se passe comme ça les courses "à l'aventure". 
C'est ça aussi les Tuams !!! 
Nous sommes loin de l'ambiance caddy, samedi après midi où personne ne se parle. 
On n'imagine même pas le nombre de bonnes volontés qui lacheraient cabas et smartphones pour aider des magasiniers en difficulté.

Trop fort ce Cap'


Enfin, qui dit Tuamotus, dit bien sûr Rangiroa et Fakarava.
Les 2 plus grands atolls.
Les plus touristiques aussi.
Le premier, nous y avions fait un court séjour en 2006. Nous y amèneront Ti'Amaraa une autre fois. 
Le second, un rêve, un mythe. La Mecque des plongeurs.
Et nous y sommes !!! C'est d'un mouillage paisible de Fakarava que nous vous écrivons aujourd'hui. 
Bien que fatigués par une nuit de navigation éprouvante, nous étions bel et bien réveillés lors de notre entrée par la passe sud au petit matin. Une douce odeur de fleur virevolte dans l'air. Le lagon dévoile pudiquement sous les premiers rayons du soleil ses dégradés turquoise. L'eau est si translucide que l'on a l'impression de voler. Nous sommes aux anges.
Les couchers de soleil sur le lagon de Fakarava sont à couper le souffle  


Nous voulions être ici pour la pleine lune de Juin. Date emblématique correspondant au rassemblement annuel des mérous dans la passe sud. Nous allons essayer d'aller voir ce qui se passe sous l'eau.
En attendant que l'on puisse avoir suffisamment de réseau pour vous partager nos prises de vue, si ça vous intéresse, vous devriez pouvoir trouver sur internet le magnifique reportage de Laurent Ballesta '' Le mystère mérou ''. Vous verrez où et avec qui on va buller dans quelques jours.



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