10 mai 2018

Arrivés en Polynésie française !!

Nous avons décidé de commencer par la fin.
Original ?
Peut être...
Il s'agit surtout d'une évidence qui ressort de nos 31 jours de mer à travers cet océan géant.
Par quoi finissent tous les livres ou films ?
Les remerciements.
Rassurez vous cela ne va être ni exhaustif ni soporifique mais il nous semble important avant tout retour sur experience ou vidéo de mettre un coup de projecteur sur ce qui a fait que ces 4000 nm soient une réussite.

Avant tout, notre bateau. Notre Ti'Amaraa qui, en toute sécurité, a fait le dos rond face à toutes les conditions rencontrées lors de ce marathon. Sans faillir, il a avalé avec l'aide précieuse de Nestor 2, notre nouveau pilote, les miles à 45°de vent au près, au travers par plus de 35 noeuds de vent ou encore lors des bouffées de plaisir au portant sous Parasailor.
À la différence de la transatlantique, cette voile ne sera, en revanche, pas la star de cette traversée. La vedette lui est volée par notre voile turbo le code zéro. Elle aura été la plus efficace et la plus polyvalente face aux conditions diverses rencontrées. Le vent ne nous a pas évité les manœuvres. Nuits comme jours, nous avons souvent été appelés sur le pont. Éole ne nous a pas fait non plus grâce des miles et des miles sans vent. Même si il est difficile psychologiquement de voir son compteur de miles ralentir voire repartir en sens opposé, lorsque l'on vit en grand confort et autonomie, on appréhende différemment l'embuche. Une douche chaude, un bon p'tit dîner mijoté et le sourire revient. 
Merci Ti'Amaraa. Te voici dans ce pays cher à nos cœurs d'où vient ton nom. On va à présent se mettre en orbite autour de ces pépites. 

Merci aussi à notre téléphone satellite Iridium. Au delà de la récupération des fichiers météo, il ne faut pas perdre de vue qu'au beau milieu du Pacifique nous étions à près de 4000 km de la moindre âme qui vive. Pour repère, Thomas Pesquet et la station spaciale ne sont ''qu' "à 400 km de la Terre. Ce petit bout de technologie est notre unique contact vers l'extérieur. 
Il ne sert cependant à rien si l'on n'a pas une fenêtre ouverte en permanence de l'autre côté.
Un peu comme une équipe de foot qui se rode au fil des rencontres , nous avions aimé le match aller sur l'Atlantique. Nous avons préféré le match retour sur cet océan avec notre Ti'Amaraa Crew. Chrys, Stef, vous avez géré l'interface comme des chefs. On s'est marrés à lire vos blagues du jour. On a adoré suivre vos résultats de trail et vos projets. Vous avez assuré quand le moral était down. Merci n'est pas assez fort pour vous deux nos chouchs. Alors, on va piquer l'expression au roman ''ça peut pas rater''. On vous globiche mega fort!!! ❤️ 
En vos qualités de lutins com', il semble même que notre numéro Iridium ait fuité.... Nous avons ainsi reçu régulièrement des SMS adorables de la famille, des copains et de followers. À la base, on ne voulait pas diffuser nos coordonnées mais vous avez bien fait. Cela fait chaud au cœur. Merci à tous. Certains messages étant non signés (ou tronqués) on ne pourra remercier chacun personnellement. Ces lignes sont pour vous qui avaient pris ces minutes de vos vies pour nous envoyer ces bouteilles à la mer. Merci du fond du cœur. 

En parallèle, nous avons été associés à l'organisation mise en place par Jef, le capitaine d'AquaVitae, avec son ami Denis dans le rôle du concentrateur des positions quotidiennes de nos 4 bateaux.
Le fil rouge de ces jours de navigation dans ce désert bleu.
18h UTC. Envoyer notre position à Denis et recevoir en retour un SMS avec les infos des copains. La gazette de la flottille. 
Jour après jour, ce rdv a fait partie intégrante du rythme de vie du bord. Denis a répondu présent à chaque sollicitation. Mille mercis à toi. Nous avons fait connaissance par SMS interposés. Nous avons adoré ton humour, ton sérieux et ta régularité. Nous espérons pouvoir te rencontrer, qui sait, lors de ton prochain séjour au Fenua et parler de tout ça autour d'un bon verre avec la flottille au complet. 
Cette transpacifique n'aurait pas eu la même saveur si justement nous ne l'avions pas partagée avec nos 3 copains. Chacun sa route, son bateau mais en contact permanent par SMS. Qu'il est bon de savoir qu'à quelques miles en cas d'avarie grave, les amis sont là et inversement. Nos échanges satellitaires les jours de délire resteront dans les annales.
Les tranxen sur Merak,
La biture envisagée sur Jonathan
Le mot de Woody Allen via AquaVitae lors déprimes les jours de trous d'air : "L'éternité c'est long. Surtout à la fin". 
Nous n'avons qu'un mot à vous dire à vous trois, nos trois tontons, François, Gérard, Jef :
Respect. 4000 nm en solo. 👍

Partenaires indispensables de notre route, nos musiques et nos livres numériques. Une autre fenêtre vers l'extérieur. Différente mais capitale surtout les jours de pétole lorsque l'on surfe à 2 noeuds et que les fous de bassan nous doublent. 
Nous sommes à jour des bibliographie entre autres de Michel Bussi, Ken Follet, Jean D'Ormesson et Gilles Legardinier (à qui nous avons piqué cette idée de remerciements et le verbe globicher). 

De même, merci à vous qui êtes venus à bord et qui nous avez laissé vos Playlists pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Quel meilleur endroit qu'un océan pur pour écouter des créations artistiques. On ne pourrait décidément pas vivre sans bon son. 

Pour finir, nous voulions l'un comme l'autre remercier nos beaux-parents.
Étrange ?
Point du tout. 

Merci Annie et Alex d'avoir fabriqué mon Cap'tain.
Merci Marie-Claude et Guy d'avoir fabriqué ma Cap'taine.

Deux humains différents et complémentaires mais partageant ce même plaisir, cette même envie de vivre. La littérature parle d'alter ego. Cette expérience dans notre Ti'Amaraa-bulle avec ces bouffées de bonne humeur, ces coups de mou, ces instants magiques sous les étoiles, ces chamailleries (et oui chez nous aussi) nous a encore permis de confirmer qu'en résumé il ne nous reste plus qu'à remercier la Vie. 
Face à cette immensité liquide, loin de tout autre humain(à part nos tontons), on ne joue pas ''à la vie '', on vit pour de vrai.
Aujourd'hui est un cadeau. Voilà pourquoi on l'appelle présent. 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau texte, bravo pour votre qualité d’ecriture et la profondeur de vos réflexions.
Mes amitiés à vous ainsi qu’aux copains d’Aqua vitae et de Jonathan, ils méritent vos compliments.
Alain de Skewel.

Karacool a dit…

Beau texte, la justesse des mots, l'authenticité des pensées, on en aurait presque la chair de poule! votre bonheur fait plaisir à lire.
Mille pensées amicales. Patrick et Chantal.