14 septembre 2015

Internet, cette bébête à plusieurs têtes

Si Internet fait partie du quotidien à terre, il tend à le devenir de plus en plus sur les bateaux. Les utilisations sont bien évidemment sensiblement les mêmes avec toutefois la composante Météo, capitale lorsque l'on vit avec les éléments. 


Il existe plusieurs solutions techniques qui couvrent un éventail large de possibilités et de coûts. Nous ne détaillerons ici que celles que nous avons utilisées.

Il faut commencer par dissocier la connectivité et la zone de navigation.
En navigation dite hauturière,  comme la transat,  nous avons opté pour un Iridium Extrême et son Access Point Wifi. Equipés d'une petite antenne extérieure,  la connection satellite nous a permis d'envoyer et de recevoir des mails légers (texte sans pièce jointe). Nous faisions aussi une requête de fichiers météo tous les 2 jours en moyenne. L'Acess Point Wifi permet d'ouvrir la connexion et ainsi pouvoir télécharger mails et gribs sans être physiquement relié à l'Iridium.  En revanche,  pour le surf sur internet ou même la publication de statut type Facebook nous avons vite capitulé. Cela met un temps fou ... et en internet satellitaire : le temps c'est de l'argent !
Afin de donner des news "Grand large", nous envoyions un mail à nos correspondants à terre. Ensuite, ils publiaient notre position et les news sur nos pages perso et publiques. Un grand confort à très faible coût.  Merci encore Chouchou & Stef. On remet ça pour la transpac ;-)

Une fois près de la "civilisation", l'Iridium a été remisé car le plus économique et le plus performant reste l'achat d'une carte SIM locale avec des "data plans" mensuels ou hebdomadaires.


Au Maroc, cela nous a coûté une misère avec un assez bon débit.
Aux Canaries,  un réseau Orange nous a permis de rester connectés pour des tarifs assez raisonnables. 
Toute la zone Caraïbe est couverte par des opérateurs de téléphonie mobile. Nous avons acheté une carte SIM du fournisseur Digicel. A Bequia,  en arrivant de transat, elle nous a coûté 15$ ec soit environ 5€. Les recharges (appelée Top up) tournent ensuite aux environ de 15€/20€ pour 1 à 2 Go suivant les offres promotionnelles.
L'intérêt de cette SIM est qu'elle fonctionne dans toutes les îles de la Caraïbe : Dominique,  Ste Lucie,  St Vincent, Union, Grenade ... On a testé ça passe partout.
Nous avons juste eu un bug à Antigua. A priori, il y avait une panne d'émetteur 3G. Nous ne saurons jamais vraiment pourquoi nous n'avons pu nous connecter. 
Le gros avantage est qu'en ayant une SIM Digicel St Vincent, quelquesoit l'île où l'on se trouve nous rechargeons aux tarifs et promos de St Vincent.  En effet, bien que ce soit le "même" Digicel partout,  le coût d'une carte SIM et des Top up 3G/4G ne sont pas les mêmes d'une île à l'autre. Alignement avec le niveau de vie oblige. St Vincent est encore tenue éloignée de la mane touristique donc les tarifs sont et restent à la portée des locaux.

Toutefois,  il y a 2 exceptions dans la couverture Digicel : Trinidad & Tobago et l'ensemble des îles françaises. 
Pour T&T, il faut racheter une SIM locale soit Digicel soit bmobile.  La SIM Caraïbe ne marche pas. Nous avons acheté sur les conseils des locaux une carte bmobile qui aurait une meilleure couverture.  Nous ne sommes pas déçus.  Pour environ 20€ par mois, nous avons 2 à 4 Go (suivant les promos) et ça passe quasi partout. Nous rédigeons cet article de Chacachacare au milieu de nulle part tout en étant connectés!


L'autre exception Digicel est dans les DOM français.  Aaah chère France !
Lorsque vous arrivez par la mer sur la Martinique, par exemple, votre internet Digicel Caraïbe fonctionne à la perfection ... jusqu'à arriver à 5nm des côtes.  Effet censure, brouillage ..??? Toujours est il que la 3G pour 20€ par mois c'est fini.
"Pas assez cher, mon fils !"


À notre première escale au Marin, nous sommes allés à la pêche aux infos surtout qu'une splendide boutique rutilante Digicel vous ouvre les bras. On a vite compris comment ils financaient le mobilier Design.
Effectivement la SIM Caraïbe ne fonctionnera pas...
Pas de soucis, il existe des pré payées : 100€ pour 1Go pour un mois !
Sinon mieux 35€ toujours pour 1Go mais par mois et il faut s' abonner !
Pas de risque qu'il y ait eu un problème de traduction.  C'est bien le tarif ! On a cru s' étouffer.  Nous n'avons pas le budget pour payer 5 fois plus cher quelque chose qui de plus n'est tout de même pas vital !
Un bateau copain allemand a craqué pour la prépayée à 100€ le Giga en arrivant de transat en Martinique. En moins d'une semaine le fameux précieux Giga avait fondu comme neige au soleil. Impossible ! Leur compteur de données interne au smartphone affichait quelques centaine de méga !!
Retour à la jolie boutique ... pour s' entendre dire que si si tout avait été consommé.  Aucune justification de conso...Juste la proposition de renouveler de 100€.
Vive les prépayées bleu blanc rouge !

S'abonner lorsque l'on fait escale une poignée de semaines sans adresse fixe à communiquer relève du parcours de combattant ... surtout pour résilier. 
Nous avons donc fait sans 3G locale à bord. Nous avons gardé nos SIM Free française à 2€/mois. Nous les utilisions à minima pour certaines connexions.
Les escales comme la Martinique nous ont permis de remettre en service nos antennes Wifi stockées depuis les Canaries.
Cf article "On est des pirates de septembre 2014
http://www.tiamaraa.blogspot.com/2014/09/on-est-des-pirates.html?m=1).

Elles nous ont été très utiles lors des séjours en marinas à Santa Cruz de Tenerife et Las Palmas,  Gran Canaria.  L'arrivée de la SIM Digicel nous avait fait délaisser le wifi bien que à profusion et quasi tous gratuits à Bequia.
Dans certains mouillages martiniquais, nous avons obtenu de bons résultats et un wifi assez fluide 24h/24 à bord.  Sans en abuser bien sûr,  cela nous a permis de suivre nos mails, de surveiller la météo, de donner des news aux proches voire de mettre le blog à jour. Malheureusement des bateaux que nous appelons "ventouse" ont exagéré le piratage. Beaucoup de wifi qui étaient ouverts sont à présent codés et ré-encodés plusieurs fois par jour. Fini l'échange des codes wifi entre bateaux de passage ... Dommage...
Quant à gérer ses affaires attablés à la terrasse d'un café ou d'un restaurant,  ce n'est pas notre truc. S' accorder un dîner à terre est un luxe que nous nous offrons en couple ou avec les copains.  Ce n'est pas pour avoir les yeux rivés sur nos écrans pour checker la banque, les notifs Facebook et les messengers.

On entend souvent  la ritournelle : "c'était mieux avant".
Certes, les mouillages étaient moins fréquentés.  Les panoramas de certaines îles moins bétonnés par le Dieu Tourisme.
Nous ne regrettons pas d'être des navigateurs des années internet, smartphone,  epub et mp3. Il aurait fallu dans les années 80/90, des bibliothèques et CDthèques de plus de 5 mètres de long pour transporter tous nos documents, nos musiques, nos lectures...
Pouvoir avoir à présent tout son petit univers dans 5 pouces de technologie est LE luxe pour lequel nous sommes prêts à quelques dépenses ... raisonnées. 

A ce sujet, compte tenu des services rendus par ces concentrés de technologie et de son utilisation quasi permanente à bord : météo,  internet,  appareil photo ..., la peur du plouf ou de la casse nous hante.  Bye bye toutes nos données. 
Afin d'éviter la mésaventure du matos noyé,  nous avons demandé à nos fidèles correspondants à terre de rechercher pour nous le bon rapport qualité/ prix pour un smartphone durci, étanche, GPS, 4G ...
On peut être sur un BOM et restés Geek :))
Affaire à suivre et tests aussi.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour et merci pour ce blog très instructif. En ce qui concerne les smartphones durcis, je préfère rester sur des smartphone grand public et suis fan de la coque étanche LIFEPROOF. Étanche raisonnablement (2 mètres de mémoire) et résistante aux chocs (1,8 mètre sur béton). Pour éviter de prendre son masque et palmes, la coque peut être équipée d'un flotteur orange vif. Avantage, on continue à utiliser un Iphone ou un Samsung normal avec ses mises à jour récentes et compatible avec les dernières applications. Ils font aussi une coque pour Ipad très pratique si on en utilise un comme répétiteur de son instrumentation.

Bernard et Sandra sur Ti Amaraa a dit…

Merci pour ces informations.
Nous allons regarder ça.
Nous nous servons aussi de nos téléphones comme répétiteurs effectivement ;-) grâce au réseau interne et aux applis Raymarine.
Merci encore pour votre message