3 septembre 2015

Combien ça coute ?

La question financière !?
Vous êtes nombreux à nous poser cette question.
Sans vouloir la jouer "langue de bois", on peut vous assurer que même après 17 mois, il est difficile de trancher, de définir une règle.
Déjà, nous n'avons pas la prétention de détenir LA solution. Ensuite, comme à terre, le curseur confort de chacun est variable et est fonction des goûts, des habitudes et des besoins (avitaillement, resto, cigarettes, fringues ....).


Chaque escale est différente, chaque budget mensuel aussi.
Aux Canaries, par exemple,  il faut un budget "port" conséquent car les mouillages sont rares et peu confortables.
Pour un 39 pieds, le prix moyen d'une place en marina est d'une quarantaine d'euros par nuit. Grosso Modo 1€ par pied pour les multicoques. 

En revanche,  aux Antilles,  si l'on a un bateau autonome (en eau et en électricité) on peut facilement ne faire que des mouillages gratuits. Cela implique toutefois une sélection des escales car dans certains coins même poser son ancre dans une baie est devenu payant. (St Barthélémy,  Tobago Cays, Trinidad...).

Quant au coût de la vie, il est variable d'une île à l'autre. Il faut jongler.
Une chose est certaine : entre la Métropole et les Antilles,  nous n'avons pas trouvé d'El Dorado en chemin. La mondialisation a fait son travail.  Les grands décideurs ont aligné les prix en s' adaptant plus ou moins au niveau de vie local.
De notre expérience, pour le budget alimentaire aux Caraïbes,  c'est au mieux très voisin des prix de Métropole au pire 30 à 50% plus cher suivant les produits. Bien évidement il n'est question que des produits de base.

Candidats au voyage pour définir votre budget nous dirions qu'il vous suffit d'extraire les mêmes postes de dépense ( alimentation,  téléphonie, restaurants) de vos vies terriennes et vous avez à 30% près la réponse.
Ceci sous entend de supprimer les dépenses fixes : taxe d'habitation,  taxe foncière, frais voitures (assurance, autoroute, parkings,  PV...), abonnements eau/elec/salle de sport ...
Faites le calcul in fine le budget "vie" n'est déjà pas si conséquent dans vos quotidiens.

Il subsiste certains bons plans par destination : le carburant à Trinidad,  la carte SIM à Bequia,  les shipshandlers à St Martin ...
Mais une fois de plus rien qui réduira considérablement le budget mensuel initial.

Ensuite, le choix du bateau, son entretien et surtout la capacité de bricolage de l'équipage sont des facteurs capitaux.
Ce poste de dépenses explose vite s' il faut faire appel à des pros pour chaque travaux du bord.
En optant pour un bateau neuf et ses années de garantie,  il faut bien reconnaître que nous avons eu assez peu de problèmes à solutionner nécessitant de grosses dépenses. 

Cependant,  les resserrages, les réglages, les graissages réguliers, bref la vigilance accrue du Cap est un facteur d'économie notable.


Démarrer avec des éléments neufs et partir d'un état zéro permet aussi de faire un suivi de l'évolution de son bateau et ainsi cibler les maintenances préventives à réaliser. Tous les bateaux sont différents ainsi que leurs utilisations.  Le vieillissement n'est donc pas similaire.

Nous avions lu que sur un bateau de voyage,  il fallait tabler sur 2 heures de maintenance par jour. Cela nous paraissait énorme... Ça c'était AVANT ;-) Si on lisse depuis 17 mois les heures de boulot, on ne doit pas être loin du compte voire même plus et ce sur un bateau neuf. 

Combien de bateaux avons nous croisés dans des marinas coincés en attente d'un technicien...et ce même pour un wc bouché !
Se faire le carénage est aussi un sacré poste d'économie lorsque l'on voit les tarifs des prestations de services. Ces points sont à intégrer dans le budget si vous préférez sous traiter ce genre de tâches.

Par exemple, une révision des moteurs en marina avoisine les 400 euros. Sur Ti'Amaraa, le Cap les réalise intégralement (et même plus dans le détail qu'une simple vidange) pour moins de 100 euros de fourniture.


Lorsque vous choisirez votre monture, n'ayez pas les yeux plus gros que les bras et que le porte monnaie. Les coûts des places au port, des grutages, des taxes locales ... sont proportionnels.

Aussi, à ceux qui s'imaginent vivre de leur pêche,  nous avons le regret de vous annoncer que dans cette partie de nav c'est un bel espoir. Nous avons certes eu quelques belles prises mais nous n'avons jamais compté sur la générosité de Poséidon pour l'avitaillement ... et nous avons bien fait!

Aux Antilles,  les sargasses compliquent considérablement l'activité. De plus, la pêche c'est aussi un budget : cannes, moulinets,  leurres ... Nous préférons considérer la pêche comme un loisir, un bonus plus. Et il est connu qu'il ne faut pas chercher à faire un calcul de rentabilité sur la traîne et les bateaux de voyage, foi de discussions avec les copains de mouillage. 

Pour résumer si vous voulez faire un calcul, bien sûr en extrayant le bateau, son entretien, son assurance et les frais fixes des biens laissés à terre, étudiez en priorité les 6 postes suivants :

1 -Isolez sur 3 à 6 mois vos dépenses alimentaires : faites une moyenne et majorez de 30% 
2 - estimez le nombre de restaurant par mois nécessaires à votre confort: partez sur une base à 20€/personne.
3- Si vous souhaitez une connectivité internet basique (mails, réseaux sociaux ... bye bye le streaming et les téléchargements), prévoyez une vingtaine d'euros par mois.
A l'exception des Antilles françaises où ils demandent plus de 100€ pour 1Go d'un réseau très poussif !!!
En Martinique ou Guadeloupe,  il faut souvent se rabattre sur le plan B : le wifi dans les cafés. Bonjour la note !! Ils ont tout pigé. L'addition est salée même pour 2 jus de fruits et le code wifi est changé jusqu'à 2 fois par jour. Nous boycottons autant que possible le plan B.
4- les excursions : cela peut varier évidemment du simple au double voire plus si vous prenez un tour personnalisé avec guide ou une voiture de loc en mode autonome. Les transports collectifs sont aussi bien développés dans les îles anglosaxonnes.  A chacun son trip et son budget ;-)
Certains profitent d'escales pour laisser le bateau en marina ou à sec pour prendre un vol vers un pays voisin pour visiter (Brésil, Venezuela ...) ou pour un retour sur la Métropole. Il s' agit là encore d'un item qui doit être pris en compte.
Un aller/retour sur Paris avec le bateau en marina une dizaine de jours peut vite devenir un luxe en fonction de la saison et de l'île de départ. 
5 - Le carburant : notre dernier plein datait de janvier à Sainte Lucie. La voile reste notre moyen de navigation privilégié. Sur ce point aussi,  nous n'avons pas tous la même notion ni du "planning", ni du confort de navigation.  Certains utilisent beaucoup moins les moteurs que nous et d'autres beaucoup plus...
Ceci dit à Trinidad,  moyennant le fait de faire des aller/retours avec bidons aux stations service le gasoil est à 0.21€/L.( contre plus de 1.60 €/L en Martinique). Ça vaut la manip'.
Nous repartons donc avec plus de 600 litres en stock qui devraient nous accompagner pendant plus d'un an.
6- les extras :
Ceux sont tous les petits plaisirs autres liés aux escales ou envies de confort à bord :
Le stop à côté d'un grand centre commercial avec Décathlon et Mr Bricolage
Le rafraîchissement de la garde robe : maillots de bain et T-shirts qui fanent vitesse grand V sous ces latitudes
Des nouveaux aménagements pour Ti’Amaraa comme cette année la housse de protection de l'annexe et les bancs en teck.
Sur ce point aussi,  tout le monde n'a pas la même notion des "extras".

Voilà, à vous de bosser à présent.  Vous avez à notre sens les 6 axes majeurs pour définir VOTRE budget "voyage".

Allez un petit bonus pour vous aider :
Nos amis du catamaran Cataja, on fait un bilan technique et financier après un an de navigation en famille (2 adultes et 3 enfants). Leur article est bien détaillé.
http://cataja.me/2014/07


Partir est un beau projet. Le quotidien est un bonheur simple. Il ne faut bien sûr pas se lancer sans avoir pensé à ce volet important mais si vous en rêvez,  faites le !! Tout finira par se "caler".

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