14 septembre 2015

Internet, cette bébête à plusieurs têtes

Si Internet fait partie du quotidien à terre, il tend à le devenir de plus en plus sur les bateaux. Les utilisations sont bien évidemment sensiblement les mêmes avec toutefois la composante Météo, capitale lorsque l'on vit avec les éléments. 


Il existe plusieurs solutions techniques qui couvrent un éventail large de possibilités et de coûts. Nous ne détaillerons ici que celles que nous avons utilisées.

Il faut commencer par dissocier la connectivité et la zone de navigation.
En navigation dite hauturière,  comme la transat,  nous avons opté pour un Iridium Extrême et son Access Point Wifi. Equipés d'une petite antenne extérieure,  la connection satellite nous a permis d'envoyer et de recevoir des mails légers (texte sans pièce jointe). Nous faisions aussi une requête de fichiers météo tous les 2 jours en moyenne. L'Acess Point Wifi permet d'ouvrir la connexion et ainsi pouvoir télécharger mails et gribs sans être physiquement relié à l'Iridium.  En revanche,  pour le surf sur internet ou même la publication de statut type Facebook nous avons vite capitulé. Cela met un temps fou ... et en internet satellitaire : le temps c'est de l'argent !
Afin de donner des news "Grand large", nous envoyions un mail à nos correspondants à terre. Ensuite, ils publiaient notre position et les news sur nos pages perso et publiques. Un grand confort à très faible coût.  Merci encore Chouchou & Stef. On remet ça pour la transpac ;-)

Une fois près de la "civilisation", l'Iridium a été remisé car le plus économique et le plus performant reste l'achat d'une carte SIM locale avec des "data plans" mensuels ou hebdomadaires.


Au Maroc, cela nous a coûté une misère avec un assez bon débit.
Aux Canaries,  un réseau Orange nous a permis de rester connectés pour des tarifs assez raisonnables. 
Toute la zone Caraïbe est couverte par des opérateurs de téléphonie mobile. Nous avons acheté une carte SIM du fournisseur Digicel. A Bequia,  en arrivant de transat, elle nous a coûté 15$ ec soit environ 5€. Les recharges (appelée Top up) tournent ensuite aux environ de 15€/20€ pour 1 à 2 Go suivant les offres promotionnelles.
L'intérêt de cette SIM est qu'elle fonctionne dans toutes les îles de la Caraïbe : Dominique,  Ste Lucie,  St Vincent, Union, Grenade ... On a testé ça passe partout.
Nous avons juste eu un bug à Antigua. A priori, il y avait une panne d'émetteur 3G. Nous ne saurons jamais vraiment pourquoi nous n'avons pu nous connecter. 
Le gros avantage est qu'en ayant une SIM Digicel St Vincent, quelquesoit l'île où l'on se trouve nous rechargeons aux tarifs et promos de St Vincent.  En effet, bien que ce soit le "même" Digicel partout,  le coût d'une carte SIM et des Top up 3G/4G ne sont pas les mêmes d'une île à l'autre. Alignement avec le niveau de vie oblige. St Vincent est encore tenue éloignée de la mane touristique donc les tarifs sont et restent à la portée des locaux.

Toutefois,  il y a 2 exceptions dans la couverture Digicel : Trinidad & Tobago et l'ensemble des îles françaises. 
Pour T&T, il faut racheter une SIM locale soit Digicel soit bmobile.  La SIM Caraïbe ne marche pas. Nous avons acheté sur les conseils des locaux une carte bmobile qui aurait une meilleure couverture.  Nous ne sommes pas déçus.  Pour environ 20€ par mois, nous avons 2 à 4 Go (suivant les promos) et ça passe quasi partout. Nous rédigeons cet article de Chacachacare au milieu de nulle part tout en étant connectés!


L'autre exception Digicel est dans les DOM français.  Aaah chère France !
Lorsque vous arrivez par la mer sur la Martinique, par exemple, votre internet Digicel Caraïbe fonctionne à la perfection ... jusqu'à arriver à 5nm des côtes.  Effet censure, brouillage ..??? Toujours est il que la 3G pour 20€ par mois c'est fini.
"Pas assez cher, mon fils !"


À notre première escale au Marin, nous sommes allés à la pêche aux infos surtout qu'une splendide boutique rutilante Digicel vous ouvre les bras. On a vite compris comment ils financaient le mobilier Design.
Effectivement la SIM Caraïbe ne fonctionnera pas...
Pas de soucis, il existe des pré payées : 100€ pour 1Go pour un mois !
Sinon mieux 35€ toujours pour 1Go mais par mois et il faut s' abonner !
Pas de risque qu'il y ait eu un problème de traduction.  C'est bien le tarif ! On a cru s' étouffer.  Nous n'avons pas le budget pour payer 5 fois plus cher quelque chose qui de plus n'est tout de même pas vital !
Un bateau copain allemand a craqué pour la prépayée à 100€ le Giga en arrivant de transat en Martinique. En moins d'une semaine le fameux précieux Giga avait fondu comme neige au soleil. Impossible ! Leur compteur de données interne au smartphone affichait quelques centaine de méga !!
Retour à la jolie boutique ... pour s' entendre dire que si si tout avait été consommé.  Aucune justification de conso...Juste la proposition de renouveler de 100€.
Vive les prépayées bleu blanc rouge !

S'abonner lorsque l'on fait escale une poignée de semaines sans adresse fixe à communiquer relève du parcours de combattant ... surtout pour résilier. 
Nous avons donc fait sans 3G locale à bord. Nous avons gardé nos SIM Free française à 2€/mois. Nous les utilisions à minima pour certaines connexions.
Les escales comme la Martinique nous ont permis de remettre en service nos antennes Wifi stockées depuis les Canaries.
Cf article "On est des pirates de septembre 2014
http://www.tiamaraa.blogspot.com/2014/09/on-est-des-pirates.html?m=1).

Elles nous ont été très utiles lors des séjours en marinas à Santa Cruz de Tenerife et Las Palmas,  Gran Canaria.  L'arrivée de la SIM Digicel nous avait fait délaisser le wifi bien que à profusion et quasi tous gratuits à Bequia.
Dans certains mouillages martiniquais, nous avons obtenu de bons résultats et un wifi assez fluide 24h/24 à bord.  Sans en abuser bien sûr,  cela nous a permis de suivre nos mails, de surveiller la météo, de donner des news aux proches voire de mettre le blog à jour. Malheureusement des bateaux que nous appelons "ventouse" ont exagéré le piratage. Beaucoup de wifi qui étaient ouverts sont à présent codés et ré-encodés plusieurs fois par jour. Fini l'échange des codes wifi entre bateaux de passage ... Dommage...
Quant à gérer ses affaires attablés à la terrasse d'un café ou d'un restaurant,  ce n'est pas notre truc. S' accorder un dîner à terre est un luxe que nous nous offrons en couple ou avec les copains.  Ce n'est pas pour avoir les yeux rivés sur nos écrans pour checker la banque, les notifs Facebook et les messengers.

On entend souvent  la ritournelle : "c'était mieux avant".
Certes, les mouillages étaient moins fréquentés.  Les panoramas de certaines îles moins bétonnés par le Dieu Tourisme.
Nous ne regrettons pas d'être des navigateurs des années internet, smartphone,  epub et mp3. Il aurait fallu dans les années 80/90, des bibliothèques et CDthèques de plus de 5 mètres de long pour transporter tous nos documents, nos musiques, nos lectures...
Pouvoir avoir à présent tout son petit univers dans 5 pouces de technologie est LE luxe pour lequel nous sommes prêts à quelques dépenses ... raisonnées. 

A ce sujet, compte tenu des services rendus par ces concentrés de technologie et de son utilisation quasi permanente à bord : météo,  internet,  appareil photo ..., la peur du plouf ou de la casse nous hante.  Bye bye toutes nos données. 
Afin d'éviter la mésaventure du matos noyé,  nous avons demandé à nos fidèles correspondants à terre de rechercher pour nous le bon rapport qualité/ prix pour un smartphone durci, étanche, GPS, 4G ...
On peut être sur un BOM et restés Geek :))
Affaire à suivre et tests aussi.

11 septembre 2015

1001 utilisations

Nous avons trouvé le produit magique, INDISPENSABLE et économique du bord.

Pour l'entretien des inox, des plastiques, des bois, il est redoutable.
Il assiste le Cap dans tous les travaux de maintenance. 
Il a même des vertus médicales et peut etre utilisé en cosmétique. 
On en trouve partout (surtout en Caraïbe) et ça coute 1 à 2 euros le pot. 
Mais quel est donc ce couteau suisse du bord ?

Quelques indices :
Pâte incolore à blanche
Formule brute d'hydrocarbures:
CnH2n+2
T° de fusion : 36° à 60 °C
T° d'ébullition : 302 °C

Comment ?
Cela ne vous avance pas ?
Et pourtant, vous connaissez ce produit.



Évidemment dès que vous allez lire son nom un petit sourire va se dessiner sur vos visages... Oh! on vous voit d'ici !
Et bien, il s' agit bel et bien de la vaseline ! Vous voyez vous souriez.
Ses autres petits noms font immédiatement plus sérieux : Gelée de pétrole, Pétrolatum ou Petroleum Jelly en anglais.

Contre toutes attentes, le conseil du jour de Ti'Amaraa pour un  bateau de voyage est : "Jamais sans vaseline".

Avant que ce post ne soit censuré,  nous allons rétablir la vérité technique sur ce produit à la réputation sulfureuse  en mettant en avant ses fonctionnalités liées aux bateaux de voyage.

"La vaseline est un lubrifiant, servant à faciliter le glissement d'objets en vue de réduire la friction et afin d'en limiter l'échauffement."

Le rapport avec le bateau ?
Essayer d'insérer une vis dans le gelcoat très dense, vous verrez.
Une pointe de vaseline vous change la vie en évitant la multitude de vis inox cassées et l'énervement qui va avec.

De même, qui n'a pas, la larme à l'oeil, jeté sa veste ou son sac préférés pour un problème de fermeture éclair bloquée par l'ambiance saline ?  
Cette pate fait des miracles.
Toutes les fermetures des tauds de soleil, porte-monnaies, sac à dos, sacoches vélos... glissent comme au premier jour voire même beaucoup mieux.

Autre exemple, c'est une graisse propre, incolore, inodore et peu adhésive pour les poussières, elle est idéale pour l'entretien du matériel de pêche (comme les moulinets) et de plongée sous-marine.

Autre vertu, elle permet de protéger les inox, les chromes ou les pièces polies contre la corrosion.

On en oublie. Il est impensable le nombre d'applications que l'on y trouve à bord.

Pour l'usage médical, nous laissons la parole à nos recherches internet :

"La vaseline officinale est un médicament. Il s'agit d'une pommade employée comme traitement d'appoint des lésions d'irritation, de brûlure et de sécheresse cutanée.
Elle est pratiquement inerte à la peau et n'entre dans aucune réaction chimique.
Elle favorise la cicatrisation des lésions par sa propriété à ne pas laisser l'eau s'évaporer, ni à y entrer.
Elle agit comme barrière mécanique contre la pullulations des germes et la présence de phénols même à quantité minime agit comme bactéricide."

Pas mal lorsque l'on vit sur un bateau, en perpetuel contact avec l'eau, non ?

"Elle entre aussi dans la composition de la majorité des lotions en cosmétique utilisé comme excipient.
A cause de ses propriétés moléculaires, la vaseline est utilisée comme écran solaire qui filtre certains ultra-violets. Son utilisation la plus célèbre est la forme utilisée pour le soin des lèvres."

Bon ok. On s'éloigne un peu de l'univers du voyage.

"La vaseline est utilisée aussi dans les sports de contact comme la boxe pour limiter les saignements, protéger les plaies, et limiter l'apparition et l'élargissement de celles-ci. Elle est aussi utilisée au rugby, pour les mêmes raisons et également pour protéger les oreilles et le visage des avants de la friction lors des phases de mêlée."

Vous l'aurez compris même si voyager sur un bateau ne s' apparente pas à une mêlée de rugby, depuis que nous avons découvert ces 1001 utilisations le petit pot quitte souvent son coffre pour assister le Cap dans les maintenances de Ti'Amaraa.

Au quotidien,  nous nous sommes rendus compte que peu de bateaux copains connaissaient le "truc" et, comme nous, se ruinaient en graisses techniques plus ou moins marines, sans penser une seconde utiliser le tube présent souvent dans la pharmacie du bord. Nous avons fait de nombreux adeptes sur notre passage.
(et on ne sourit toujours pas... non mais!)

Avant de quitter la Métropole,  nous avons voulu acheter un tube pour l'avoir à bord.
Où en acheter ? Naturellement, c'est vers la pharmacie du coin que nous nous sommes tournés. Nous avons eu droit au regard mi-lubrique, mi-inquisiteur de la praticienne de service et surtout à la question à haute voix (tant qu'à faire ...) devant une officine remplie de patients et leurs miasmes à l'écoute. 
"Pour quelle application avez vous besoin de VA-SE-LIII-NEE?
Il vous la faut stériiiile ?"


Pfff ... comment lui dire le bateau,  le voyage,  les frottements... trop compliqué...

Après une explication des plus loufoques, nous sommes ressortis un peu peunauds mais avec notre tube de vaseline officinale ... et le petit conseil glissé sur l'incompatibilité d'emploi avec les préservatifs et le reste au cas où... pfff...
Quant au prix, il était à la hauteur du conseil avisé. 

Enfin, tout cela c'est de l'histoire ancienne.  Plus besoin de mendier pour avoir un peu de notre pate-à-tout-faire, aux Caraïbes elle est en vente libre dans les supermarchés en pot allant jusqu'au kilo !!!
Mais que font-ils tous ici avec ce produit ??
Tout simplement,  il est utilisé comme produit de beauté bon marché par les femmes et en particulier celles de type africain.
Les rayons beauté que nous connaissons en Métropole avec une gamme de produits et crèmes pour chaque cm2 de notre anatomie ne sont pas arrivés dans les supermarchés des îles anglosaxonnes ou sont d'un tel luxe qu'ils sont présentés en vitrine fermées à clé.

Cette gelée est le produit multifonction économique des locaux.
Les dames domptent par exemple leurs chevelures crépues en chignons sophistiqués grâce à elle. Certaines nous ont même révélé leurs secrets beauté. Ici pas de tabou lorsque l'on parle de Jelly :
Mesdames, notez :
- en application sur les pieds et les mains au coucher pour avoir une peau douce et souple au réveil
- en application très légère dans le cou avant de déposer votre parfum préféré pour qu'il dure plus longtemps
-melanger à du blush ou autre pour fabriquer son propre colori de rouge à lèvres
- elle aurait aussi des vertus sur la pousse des cils et des ongles.
-etc...etc...

Si on vous avez dit qu'en suivant un blog de voyageurs en catamaran autour du monde,  vous en viendrez à lire un article sur la vaseline et peut être à vous convaincre d'avoir toujours un pot à portée de main.

"Voyager ouvre l'esprit et est riche de découvertes" nous avait-on dit.
Sur ce thème là,  on n'aurait certainement pas parié. 

6 septembre 2015

Trinidad, côté terre

Qu'il va être difficile de résumer en un post cette île si belle !





À Grenade, beaucoup nous ont dit :
-"Trinidad,  il faut pas y aller"
-"Ouchhh Trinidad ! C'est dangereux. Soyez prudents! Ne sortez surtout pas la nuit. En particulier le week-end,  Il y a la guerre des gangs dans les rues!"

Nous ne sommes pas du genre à nous laisser impressionner par les cancans mais il est vrai que l'on se posait quelques questions.  Nos premières impressions avec les locaux rencontrés côté mer ont vite fait disparaître nos craintes et basculer notre curseur baroudeur version "road trip".

Le réseau de transport public et taxi collectif est top pour partir de la zone de mouillage principale de Chaguaramas et visiter Port of Spain.
En revanche,  dès que l'on veut vadrouiller un peu en dehors des sentiers battus,  il faut se lancer dans la location de voiture avec volant à droite et conduite à gauche (20€/jour).  Une première !
Pour commencer,  nous avons fait fort : accompagner nos amis de Marie Galante à l'aéroport de nuit un samedi soir : environ 3h/3h30 de route au programme.
Oui, oui ... vous avez bien lu...en pleine fameuse heure des gangs !
Et nous les avons vus !!!
Ils sont plusieurs à se faire la guerre le samedi soir sur les bords de route. Nous avons pu discrètement photographier le gang des Italiens et celui du Kentucky ... non sans mal. Leurs activités nocturnes créent des embouteillages mémorables. Femmes,  enfants, pas de sentiments, c'est une lutte ouverte ... pour avoir une place de parking ! :-))



Pas l'ombre d'un véhicule louche à l'horizon,  pas une mine patibulaire, un samedi soir sur la Terre...
Encore une fois nous sommes heureux de ne pas nous être arrêtés aux préjugés.

La conduite sportive, à l'envers trini a vite été intégrée par le Cap assisté de sa Copilot les yeux rivés sur son appli Citymap2go ulmon (que l'on conseille une fois de plus).
À certains moments entre la façon de conduire locale, les ronds points à prendre à gauche (ça fait super drôle! ) et l'absence totale de panneaux d'indications,  on se serait cru dans un circuit de rallye. On a bien ri ... souvent ... on s' est paumé ... un peu. L'aventure, quoi. Mais, ça vaut le coup !
L'intérieur est magnifique : de la forêt tropicale à perte de vue, des panoramas époustouflants, de belles maisons type colonial, des plantations, de beaux édifices religieux de toutes confessions...









Sans oublier les belles plages du nord : Maracas Bay, Las Cuevas, La Blanchisseuse, où nous avons eu la joie de "célébrer" la soirée d'anniversaire de Madame Souris dans une guinguette les pieds dans le sable à savourer pour 6€ la spécialité locale : du requin pané servi en barquette polystyrène. Topissime !


Une soirée décidément très spéciale : un DJ qui sonorise la place avec son habituelle "loud music", le tout agrémenté de la dance endiablée d'un dragqueen improvisé déchaîné(e) tournoyant au milieu des tables sous le sourire amusé de chacun. Inoubliable !


Cela résume bien la tolérance trini. Ici tout est dans la mixité et la communion: celle des races, des religions, des communautés.  Un grand respect de la liberté de chacun avec cet éternel sourire vissé à leurs faciès cosmopolites. 

Il n'y a pas beaucoup de touristes à Trinidad.  Même un dimanche après midi d'août à Maracas Bay, nous étions presque les seuls. Les trinis aiment le contact avec les étrangers.  Ils sont fiers et heureux de faire partager LEUR île.

Nous avons eu la chance de rencontrer et sympathiser avec une bande de copains trinis : Andy, Eddy et Dave.


Après avoir partagé un "picnic/plage" à Chacachacare,  nous avons eu le bonheur de fêter l'Indépendance Day ensemble.
Le plaisir de Dave a été de nous cuisiner "à l'ancienne" sur un feu de bois sur la plage. Nous nous sommes régalés d'un plat de poisson local épicé accompagné de fruits de l'arbre à pain. Nous nous souviendrons longtemps de cet arôme.


Nous avons pu leur faire découvrir à notre tour quelques spécialités franco - françaises. En fins palais, ils se sont régalés de ces nouveautés.


La journée s' est terminée à bord de Ti'Amaraa où nous avons fini de les surprendre en sortant notre arme suprême :"La Prune à Tonton" (Merci Patrice!). Le goût nouveau associé au degré du breuvage a définitivement convaincu nos 3 mousquetaires du savoir-faire à la française. 

Et comme on ne pouvait pas se quitter comme ça,  ils nous ont organisé une journée à terre à la découverte de leur ville San Fernando et de ses environs. Une belle journée d'amitié généreuse et sincère.
La Vega Estate :
un parc naturel & une nurserie pour des espèces extraordinaires.








Nous ne pensions pas rester aussi longtemps dans cette escale. Pour la première fois,  nous faisons une demande d'extension de visas car nous n'avons pas encore eu le temps de découvrir Tobago. Les cyclones menaçant le Nord ne nous ont pas non plus incité à reprendre la route.


Non sans un pincement au coeur, nous allons donc la quitter bientôt... juste le temps de se refaire une ou deux journée avec les copains. Ils tiennent à nous faire découvrir des espaces naturels protégés comme le Wildfowl Trust à Pointe à Pierre et le ASA Wright Nature Center à Arima.
Et qui sait arriver à caler nos plannings pour un autre rdv sur une autre île ?


3 septembre 2015

Combien ça coute ?

La question financière !?
Vous êtes nombreux à nous poser cette question.
Sans vouloir la jouer "langue de bois", on peut vous assurer que même après 17 mois, il est difficile de trancher, de définir une règle.
Déjà, nous n'avons pas la prétention de détenir LA solution. Ensuite, comme à terre, le curseur confort de chacun est variable et est fonction des goûts, des habitudes et des besoins (avitaillement, resto, cigarettes, fringues ....).


Chaque escale est différente, chaque budget mensuel aussi.
Aux Canaries, par exemple,  il faut un budget "port" conséquent car les mouillages sont rares et peu confortables.
Pour un 39 pieds, le prix moyen d'une place en marina est d'une quarantaine d'euros par nuit. Grosso Modo 1€ par pied pour les multicoques. 

En revanche,  aux Antilles,  si l'on a un bateau autonome (en eau et en électricité) on peut facilement ne faire que des mouillages gratuits. Cela implique toutefois une sélection des escales car dans certains coins même poser son ancre dans une baie est devenu payant. (St Barthélémy,  Tobago Cays, Trinidad...).

Quant au coût de la vie, il est variable d'une île à l'autre. Il faut jongler.
Une chose est certaine : entre la Métropole et les Antilles,  nous n'avons pas trouvé d'El Dorado en chemin. La mondialisation a fait son travail.  Les grands décideurs ont aligné les prix en s' adaptant plus ou moins au niveau de vie local.
De notre expérience, pour le budget alimentaire aux Caraïbes,  c'est au mieux très voisin des prix de Métropole au pire 30 à 50% plus cher suivant les produits. Bien évidement il n'est question que des produits de base.

Candidats au voyage pour définir votre budget nous dirions qu'il vous suffit d'extraire les mêmes postes de dépense ( alimentation,  téléphonie, restaurants) de vos vies terriennes et vous avez à 30% près la réponse.
Ceci sous entend de supprimer les dépenses fixes : taxe d'habitation,  taxe foncière, frais voitures (assurance, autoroute, parkings,  PV...), abonnements eau/elec/salle de sport ...
Faites le calcul in fine le budget "vie" n'est déjà pas si conséquent dans vos quotidiens.

Il subsiste certains bons plans par destination : le carburant à Trinidad,  la carte SIM à Bequia,  les shipshandlers à St Martin ...
Mais une fois de plus rien qui réduira considérablement le budget mensuel initial.

Ensuite, le choix du bateau, son entretien et surtout la capacité de bricolage de l'équipage sont des facteurs capitaux.
Ce poste de dépenses explose vite s' il faut faire appel à des pros pour chaque travaux du bord.
En optant pour un bateau neuf et ses années de garantie,  il faut bien reconnaître que nous avons eu assez peu de problèmes à solutionner nécessitant de grosses dépenses. 

Cependant,  les resserrages, les réglages, les graissages réguliers, bref la vigilance accrue du Cap est un facteur d'économie notable.


Démarrer avec des éléments neufs et partir d'un état zéro permet aussi de faire un suivi de l'évolution de son bateau et ainsi cibler les maintenances préventives à réaliser. Tous les bateaux sont différents ainsi que leurs utilisations.  Le vieillissement n'est donc pas similaire.

Nous avions lu que sur un bateau de voyage,  il fallait tabler sur 2 heures de maintenance par jour. Cela nous paraissait énorme... Ça c'était AVANT ;-) Si on lisse depuis 17 mois les heures de boulot, on ne doit pas être loin du compte voire même plus et ce sur un bateau neuf. 

Combien de bateaux avons nous croisés dans des marinas coincés en attente d'un technicien...et ce même pour un wc bouché !
Se faire le carénage est aussi un sacré poste d'économie lorsque l'on voit les tarifs des prestations de services. Ces points sont à intégrer dans le budget si vous préférez sous traiter ce genre de tâches.

Par exemple, une révision des moteurs en marina avoisine les 400 euros. Sur Ti'Amaraa, le Cap les réalise intégralement (et même plus dans le détail qu'une simple vidange) pour moins de 100 euros de fourniture.


Lorsque vous choisirez votre monture, n'ayez pas les yeux plus gros que les bras et que le porte monnaie. Les coûts des places au port, des grutages, des taxes locales ... sont proportionnels.

Aussi, à ceux qui s'imaginent vivre de leur pêche,  nous avons le regret de vous annoncer que dans cette partie de nav c'est un bel espoir. Nous avons certes eu quelques belles prises mais nous n'avons jamais compté sur la générosité de Poséidon pour l'avitaillement ... et nous avons bien fait!

Aux Antilles,  les sargasses compliquent considérablement l'activité. De plus, la pêche c'est aussi un budget : cannes, moulinets,  leurres ... Nous préférons considérer la pêche comme un loisir, un bonus plus. Et il est connu qu'il ne faut pas chercher à faire un calcul de rentabilité sur la traîne et les bateaux de voyage, foi de discussions avec les copains de mouillage. 

Pour résumer si vous voulez faire un calcul, bien sûr en extrayant le bateau, son entretien, son assurance et les frais fixes des biens laissés à terre, étudiez en priorité les 6 postes suivants :

1 -Isolez sur 3 à 6 mois vos dépenses alimentaires : faites une moyenne et majorez de 30% 
2 - estimez le nombre de restaurant par mois nécessaires à votre confort: partez sur une base à 20€/personne.
3- Si vous souhaitez une connectivité internet basique (mails, réseaux sociaux ... bye bye le streaming et les téléchargements), prévoyez une vingtaine d'euros par mois.
A l'exception des Antilles françaises où ils demandent plus de 100€ pour 1Go d'un réseau très poussif !!!
En Martinique ou Guadeloupe,  il faut souvent se rabattre sur le plan B : le wifi dans les cafés. Bonjour la note !! Ils ont tout pigé. L'addition est salée même pour 2 jus de fruits et le code wifi est changé jusqu'à 2 fois par jour. Nous boycottons autant que possible le plan B.
4- les excursions : cela peut varier évidemment du simple au double voire plus si vous prenez un tour personnalisé avec guide ou une voiture de loc en mode autonome. Les transports collectifs sont aussi bien développés dans les îles anglosaxonnes.  A chacun son trip et son budget ;-)
Certains profitent d'escales pour laisser le bateau en marina ou à sec pour prendre un vol vers un pays voisin pour visiter (Brésil, Venezuela ...) ou pour un retour sur la Métropole. Il s' agit là encore d'un item qui doit être pris en compte.
Un aller/retour sur Paris avec le bateau en marina une dizaine de jours peut vite devenir un luxe en fonction de la saison et de l'île de départ. 
5 - Le carburant : notre dernier plein datait de janvier à Sainte Lucie. La voile reste notre moyen de navigation privilégié. Sur ce point aussi,  nous n'avons pas tous la même notion ni du "planning", ni du confort de navigation.  Certains utilisent beaucoup moins les moteurs que nous et d'autres beaucoup plus...
Ceci dit à Trinidad,  moyennant le fait de faire des aller/retours avec bidons aux stations service le gasoil est à 0.21€/L.( contre plus de 1.60 €/L en Martinique). Ça vaut la manip'.
Nous repartons donc avec plus de 600 litres en stock qui devraient nous accompagner pendant plus d'un an.
6- les extras :
Ceux sont tous les petits plaisirs autres liés aux escales ou envies de confort à bord :
Le stop à côté d'un grand centre commercial avec Décathlon et Mr Bricolage
Le rafraîchissement de la garde robe : maillots de bain et T-shirts qui fanent vitesse grand V sous ces latitudes
Des nouveaux aménagements pour Ti’Amaraa comme cette année la housse de protection de l'annexe et les bancs en teck.
Sur ce point aussi,  tout le monde n'a pas la même notion des "extras".

Voilà, à vous de bosser à présent.  Vous avez à notre sens les 6 axes majeurs pour définir VOTRE budget "voyage".

Allez un petit bonus pour vous aider :
Nos amis du catamaran Cataja, on fait un bilan technique et financier après un an de navigation en famille (2 adultes et 3 enfants). Leur article est bien détaillé.
http://cataja.me/2014/07


Partir est un beau projet. Le quotidien est un bonheur simple. Il ne faut bien sûr pas se lancer sans avoir pensé à ce volet important mais si vous en rêvez,  faites le !! Tout finira par se "caler".