11 octobre 2015

Tobago Story

Nous vous avions laissé à notre arrivée à Charlotteville il y a quelques jours. Nous y sommes toujours.




La première partie du "séjour sédentaire" a été dictée par la météo. Nous avons en effet dès les premiers jours (et nuits !) essuyé des bons gros grains et du vent en rafales à plus de 25 noeuds. À ça, il faut rajouter des vents tourbillonnants, pas mal de bateaux au mouillage et un ancrage sur 17 mètres de fond. L'eau est plus bleue qu'à Trinidad mais la turbidité est toujours au rdv. On se dit qu'avec nos blocs de plongée on pourra toujours descendre en cas de problème sur notre ancre. Mais on n'aime pas ces configurations. 
Par habitude, nous mouillons à l'arrière, loin de tout bateau voisin. Cependant,  le fait de ne pas avoir pu checké l'ancre associé aux rafales,  nous ne nous sentions pas sereins de laisser Ti'Amaraa et partir en excursions à terre.
Nous avons alors développé un service de "boat-sitting' lorsque les copains partaient en balade. On préférait rester à bord. On ne sait jamais ... Bien nous en a pris !

En pleine matinée Mercredi, alors qu'aucun signe précurseur ni prévisions météo ne l'annonçait, nous avons vécu une bonne heure et demi de tempête ! Le vent est monté subitement presque sans pluie.
L'alarme de notre anémomètre initialement paramétrée à 45 nds retentissait sans cesse dans le carré. Nous l'avons montée à 50.
Ça continuait.
55 aussi.
60 ... non ?!!!?!.... bip bip bippppp ...


On n'en menait pas large. D'autant plus qu'on avait en charge les 2 catas des copains partis plusieurs jours à terre.
Gloupsss ...
On a joué du télémètre pour vérifier les distances et s' assurer qu'aucun bateau ne se fasse la malle. La tension était à son comble dans la baie.
Des pêcheurs, surpris aussi, peinaient à revenir du large sur leurs petites embarcations. Un bateau de voyage, parti quelques minutes avant que ça se déchaîne, tirait des bords dans l'anse grande voile bloquée dans le mât (sacré Murphy !)
Plusieurs bateaux ont rippé s' approchant dangereusement de leurs voisins.
Gros stress on board !

Au final,  aucune casse dans la baie. Tous les équipages ont géré.  Nos trois catas ont valeureusement affrontés les assauts d'Eole.
Merci à nos ancres surdimensionnées. On confirme : ça tient bien à Charlotteville sur 17 mètres avec 60 mètres de chaîne. 
Le vent a diminué crescendo, notre taux d'adrenaline aussi. Le plus dur était passé. 
Après avoir rassurés les copains à terre et la famille, et avoir fait un tour d'annexe de contrôle des bateaux,  nous nous sommes écrabouillés dans notre cabine pour une sieste aussi profonde que le vent a soufflé fort.  Épuisés !
Tout est bien qui finit bien y compris pour les villages voisins.  Seules quelques toitures ont été arrachées et quelques routes coupées.

Cela restera in fine une expérience enrichissante. Nous sommes contents et continueront autant que possible de mouiller à l'arrière des baies. Notre ancre de 32 kg fait le job...c'est un fait bien établi :-))

Forts de cette expérience,  nous avons donc pu laissé notre Ti'Amaraa vissé sur son ancre quelques jours plus tard et avons commencé la découverte de Tobago. 
Nous y avons trouvé les mêmes standards que sa grande soeur Trinidad, la propreté des plages et de la mer en plus.



La côte au vent a été entièrement nettoyée des échouages de sargasses. Il n'y paraît plus rien.


Nous avons randonné vers les Argyle waterfalls près de Roxborough.  Une petite heure de marche à l'ombre de teck géants et majestueux vous mène vers plusieurs bassins et cascades magnifiques : les plus belles chutes d'eau depuis notre départ.

Bonne Thalasso sous les chutes
Le dernier bassin et la douche se gagnent !

À faire sans hésiter si vous passer dans le coin. Les bus collectifs font la navette de Charlotteville pour 1€ par personne. L'entrée est payante mais mérite bien les 8€ par adulte.

Charlotteville est une petite bourgade agréable où l'on trouve le minimum "syndical" en avitaillement : épicerie, vendeurs ambulants de fruits et légumes ...



C'est aussi le spot principal de pêche de l'île. Chaque jour sur le petit stand qui fait office de marché au poisson, thons, thazards, daurades coriphènes, vivaneaux ... attendent leurs consommateurs à des prix exceptionnels.

Poisson cru by Pelagos ... une tuerie !

Beaucoup de capitaines au mouillage chaussent aussi leurs palmes et dégainent leurs fusils harpons. Plongeurs dans l'âme,  cette pratique reste une activité du bord uniquement réactivée lorsque l'avito le nécessite.  À 3€ le kg de thon frais, on n'a pas eu le coeur a tué nos amis aquatiques. 

L'autre particularité de Charlotteville nous a été précisée par l'agent des Customs lors de nos formalités d'entrée. 
-"De quelle nationalité êtes vous ?"
-"Français"
-"Oh Welcome !!! One french boat more !!! the second name of the Bay is the French !!"
La french connexion à Tobago, kesako ?

On a vite compris en faisant un tour dans l'anse. À quelques exceptions près, tous les pavillons sont tricolores.
Il y a ceux qui arrivent d'un tour du monde comme Pelagos (amis de Banik) avec qui nous avons passé des soirées à écouter leurs récits passionnants.
Ceux qui arrive du sud comme Avel Braz, laissé en novembre dernier à Ténérife.
Ceux qui comme nous attendent patiemment le calme cyclonique pour remonter. 
Sans oublier nos bateaux copains que la magie des réseaux sociaux a permis de suivre et d'organiser l'escale commune : Jonathan,  MilPat,  NiNa.

Lorsque l'on met dans le chaudron des rencontres, tous ces équipages aux parcours et anecdotes différents,  cela donne des pauses café qui durent jusqu'à midi ou des apéros improvisés en dîner jusqu'à tard.

Un soir sur l'eau
Sur les bateaux,  au ponton, sur la vhf 72, dans les ruelles de Charlotteville on se connaît presque tous. C'est la première fois que l'on vit une telle ambiance à l'escale.

Ainsi, va notre vie sur l'eau malgré une semaine météorologique capricieuse.
À priori, tout s' arrange semaine prochaine.  On va pouvoir pousser un peu plus loin les explorations.




Aucun commentaire: