8 juin 2014

Rabat côté mer

L’arrivée au port de Rabat est réputée compliquée dès lors que la houle s’en mêle. De beaux rouleaux se créent entre les digues d’entrée rendant le site réputé comme spot de surf…Ca rassure de suite…

Nous avons choisi notre fenêtre météo pour la traversée avec cette composante et nous sommes présentés avec des conditions de mer et de vent idéales pour passer ces digues. Les derniers miles nous les feront escortés d’un bâtiment militaire de la Marine Royale marocaine, qui, tout en restant à bonne distance, fera le tour de Ti’Amaraa. Ils ne cherchent pas à établir le contact, nous continuons.

La Marina, préalablement contactée par mail de l’escale portugaise, nous avait demandé de les appelé sur le canal 10 pour que le bateau pilote vienne nous récupérer à un mile nautique de l’entrée et nous guider jusqu’à notre place. Sans l’ombre d’un souci, nous échangerons par radio et le petit bateau de la marina sera pile au RDV. L’océan est beau, une petite houle subsiste, nous distinguons bien les rouleaux qui se brisent sur la jetée. Le pilote nous explique qu’il faut suivre sa trace : « Follow my line ». OK, Ok on follow, on follow…


Et là, le gars se met à tracer vers l’entrée du port à fond. C’est qu’il avance le bougre. On est obligés de monter nos 2 YANMAR 30CV à 3 500 tours pour le suivre. On entre vitesse grand V mais sans problème. Passé les digues, la signalisation du « chenal » est inexistante. Un malheureux poteau résiste mais que signifie-t-il ? Il n’est ni rouge, ni vert…juste couleur poteau rouillé ?!?!... On s’en moque on suit notre poisson-pilote.

Concentré


Quelques minutes plus tard, à une allure plus raisonnable enfin, il bifurque du centre du chenal et semble vouloir à présent nous faire longer la digue côté babord. Ok, on follow toujours... On la verra de près, de très près cette digue. Sans les directives du pilote jamais on aurait osé s’approcher autant. Cela nous permettra même d’échanger avec les enfants qui jouent et pêchent sur la jetée. A grand coups de « Bienvenus au Maroc », ils nous accueillent tout sourire. De l’autre côté, sur la promenade piétonne, les passants sont arrêtés et nous regardent arriver. On nous prend en photo sous toutes les coutures.
« Arrêtez vous devez faire erreur…Nous, c’est juste Ti’Amaraa … vous devez nous prendre pour quelqu’un d’autre »
A peine le temps de regarder toute cette agitation, que notre pilote s’est quasi arrêté devant nous. Nous ralentissons. Oh, rien de grave, il se marre juste avec un pote sur un petit bateau de pêche planté au milieu du chenal. Et oui, c’est marrée basse !!! On comprend mieux la route « border line » avec 4 mètres de profondeur. Merci Pilote !!

Bouregreb Marina

Une fois arrivés sur le ponton d’accueil de la Marina,  nous sommes littéralement cueillis par les équipes des Douanes et de la Police/Sureté nationale. Des gars débonnaires et souriants, des nanas en uniforme (ou à la mode européenne) sans aucun signe religieux visible. On passera un certain temps avec eux pour remplir les nombreux formulaires nous permettant de rentrer officiellement sur le territoire mais aussi pour Ti’Amaraa. Nous devons faire officiellement entrer le bateau au Maroc. Nous fournissons tous les documents qu’ils nous demandent. Ils les photocopient, les photographient, compilent tout dans un dossier cartonné sur lequel la photo de Ti’Amaraa format A4 est imprimée. Ils ont eu le temps de nous prendre en photo avant l’accostage et de l’imprimer. La procédure est suivie consciencieusement mais en nous réservant le meilleur des accueils. 

Vint ensuite la partie « Douanes ». Nous devrons nous séparer. Ils ne nous laissent pas le choix des rôles. Le Cap’ à bord pour la fouille du bateau. La Cap’ dans le bureau avec la petite équipe des douaniers masculins qui se chargeront de lui faire remplir (de très près…) l’ensemble de la paperasse version 2. Le chien des Douanes doit monter à bord pour la partie recherche de stupéfiants. Il est connu dans le monde des navigateurs comme être plus attiré par les frigos que par la drogue mais il faut en passer par là. Enfin, pas pour Ti’Amaraa. Et oui, accosté contre le quai, notre cata est trop haut pour ce pauvre chien pataud et en surpoids. Donc pas de reniflage et pas de poils laissés à bord (il paraît que c’est aussi sa spécialité !).
A défaut de cette partie de la procédure, c’est l’ensemble des équipes de Police et de Douanes qui montera à bord pour la fouille des coffres et tiroirs. On a plus l’impression que le bateau est un modèle d’expo d’un salon nautique recevant des visiteurs curieux et admiratifs qu’une quelconque fouille en règle. Nous aurons tout de même droit aux vérifications d’usage sur les armes et l’alcool à bord. Normal. Une fois de plus avec beaucoup de gentillesse.

Nous serons ensuite accompagnés de deux équipiers de la marina vers notre place. La plus belle que nous ayons eue jusqu’à présent.

By Day

En mode Sunny lounge

By night

Le chenal de manœuvre est un peu étroit mais la place en elle-même est top. On peut même y accoster notre annexe en long à côté du cata pour pouvoir sortir. Ah, on oubliait !!! sortir en annexe … là aussi, la procédure est un peu particulière pour sortir de la marina, il faut passer par le bureau de Police (ouvert 24h/24) et déposé nos passeports. En effet, nous n’avons pas fait les formalités pour l’annexe qu’ils considèrent comme un bateau à part entière. Ils tolèrent la notion de « roue de secours » du bateau déclaré. Donc ok pour aller en annexe sur le fleuve ou sortir en mer mais on laisse un document en partant. Pourquoi pas…

Vous l’aurez compris la Marina Bouregreg est hyper sécurisée et sécurisante en même temps. Des équipes disponibles et serviables, présentes 24h/24, des gardiens au pied de chaque ponton qui veillent sur le bateau, l’annexe et les vélos, un service d’entretien irréprochable. On vous récupère vos poubelles dès que vous sortez du bateau avec. Le soir, on vous chasse les mouettes pour ne pas qu’elle passe la nuit sur le bateau. Le  matin, on vous nettoye le ponton à grande eau. Sans oublier les animations : concerts, feus d'artifice...La médina et le souk de Salé à deux pas, le tram et les bateaux –navette vers Rabat aussi… et on en passe…








Bref, rien à dire. On se sent vraiment très bien dans cette Marina. Nous regrettons juste, pour eux, qu’il y ait si peu de bateaux de passage. Amis navigateurs, n’hésitez pas, l’escale est extra et peu onéreuse en plus : moins de 20€ la nuit eau, élec et sourires compris pour Ti’Amaraa.


Allez, nous partons à présent à l’assaut de Rabat côté terre … prochain article

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