Depuis avril 2014 que Ti'Amaraa nous a été livré, nous voguons d'escales en escales en privilégiant au maximum les nuits au mouillage. Par goût de notre liberté de choix de décor et de voisinage mais aussi par nécessité financière. Les places pour catamaran même de 39 pieds sont souvent à plus de 40 euros la nuit. Totalement hors budget pour nous.
Notre ensemble ''guindeau/chaîne/ancre'' est donc régulièrement sollicité. Profitons de cette expérience (qui finit bien pour nous) pour faire un retour sur ce sujet.
Lors de la commande du bateau nous avions fait modifier la ligne de mouillage en augmentant le poids de l'ancre à 32 kg et la longueur de la chaîne à 100 mètres.
Nous ne regrettons pas d'avoir choisi de booster notre ancre. Elle a fait le job par tous temps.
Côté guindeau, nous sommes partagé. Le modèle Quick de série installé par Lagoon en usine nous a donné des sueurs froides il y a un an, quelques semaines avant notre foudroiement au Panamá. Il est vrai qu'avec Murphy dans les pattes, nous n'avions pas eu le temps de debrieffer sur ce point.
Le bureau d'étude de Quick a eu l'ingénieuse idée de prévoir la fixation entre le moteur et la poupée/barbotin via des goujons inox... dans un bloc en fonderie aluminium.
Associé à l'eau de mer, miam... Quel beau mélange..
Bye bye les fixations. Et un moteur électrique en fond de baille à mouillage, un !!
La tentative de reprise du taraudage nous a permis d'être dépanné temporairement. Une solution plus fiable a été cogitée par le Cap.
Résultat : Après perçage de la platine sous le barbotin et fixation via des boulons traversant et écrous Nylstop, le guindeau refonctionne à merveille depuis plus d'un an.
Il nous restait un dernier tracas : les 100 m de chaîne.
4 ans de trempette... 4 ans de corrosion lentement accumulée sur les maillons.
À Panamá, la chaîne de 10 mm en stock n'existe pas. Il faut la commander avec toute la logistique qui s'en suit. Nous avions aussi l'option de la faire rezinguer à chaud. Cependant à 500 dollars l'opération, on frôlait le prix d'une neuve.
Nous avons alors décidé d'attendre Tahiti et de retourner notre chaîne en attendant.
En effet, nous n'avons jamais utilisé plus de 60 à 70 m de chaîne.
La plupart du temps, nous mouillons une quarantaine de mètres.
Depuis 4 ans, nous avons donc quasiment la moitié de notre longueur de chaîne qui dort en fond de cale.
Impeccable... On la retourne et c'est reparti pour un tour.
Nous avons une confiance totale en notre mouillage. Totale ne signifie pour autant pas aveugle. Comme dit le capitaine :
La confiance n'exclut pas le contrôle. 😉
Bien lui en a pris cette après midi de juillet, après notre installation dans un mouillage coquin de Tahaa.
Définition de ''coquin'': un trou de souris avec suffisamment d'eau y compris au dessus des patates de corail mais cerné par d'autres aiguisées et avides de gel coat.
À sa grande (et très mauvaise ! ) surprise, l'un de nos maillons immergé avait lâché à la soudure et s'était ouvert sous la contrainte suffisamment pour menacer de désolidariser la chaîne.
Gloupssss...
Houston, on a un problème.
Heureusement, nous avions à bord un maillon de liaison de secours. Loin de garantir la tenue d'une chaîne normale, il a tout de même été le bienvenu pour finir notre boucle dans les îles sous le vent.
Notre aventure est un non-événement grâce à l'identification du maillon faible et la mise immédiate en sécurité de notre bateau.
Mais que ce serait-il passé si le Cap n'avait pas chaussé palmes et masques ?
Pourquoi ce maillon a t' il cédé ?
À contre coup, ça fait froid dans le dos...
On imagine aisément le scénario catastrophe, de nuit ou pire en notre absence en journée.... Bye bye Ti'Amaraa. 😨😱😰
Nous en avons d'ailleurs parlé avec le fournisseur à Papeete.
À la vue de notre maillon, son diagnostic est sans appel. Chaîne de M.... E. Il a eu de nombreux cas à l'époque où il travaillait avec certains fabricants dont nous tairons les noms.
Comme il nous l'a demontré, même avec plus de 6 tonnes de traction en direct sur les maillons, ils se déforment mais ne cassent pas. Nos maillons ne sont pas déformés. Nous n'avons jamais tiré à outrance sur notre ligne de mouillage. Nous avons eu tout simplement le cas d'un problème de soudure sur un maillon. Un défaut invisible mais sournois.
Les quatre années en fond de cale n'ont certainement pas arrangé la faiblesse de cette soudure. Le maillon bien que neuf en théorie a été en contact avec l'eau saumâtre et n'a à priori pas aimé... Sauf que nous ne l'avions pas anticipé...
Ceci dit une soudure qui craque net, ça reste anormal !!
Bref, l'incident, pour nous, est clos. Notre nouvelle chaîne brille.
Notes pour plus tard :
- vérifier régulièrement les maillons
- changer la chaîne en préventif
Mille mercis à notre ami Jef qui s'est démené à Papeete pour nous faire réserver notre chaîne neuve le temps de notre retour vers Tahiti.
Michel, Tahiti Yacht Accessoires, a aussi été d'un conseil et d'une aide précieuse. Un vrai pro avec en supplément le charme d'un charisme à découvrir.👍
Fort de cette expérience et de nos années de mouillage, nous repartons avec une chaîne galva mais 70 mètres uniquement.
Plus envie de faire macérer des maillons et de transporter de la chaîne pour rien.
Entre les perles de Tahiti et la chaînette de 10mm, le choix s'est imposé. Il est gâté ce Ti'Amaraa 😂
Épilogue :
Pour récupérer notre nouvelle chaîne, nous avons dû nous approcher de la célèbre marina de Taina proche de Papeete. THE marina de Tahiti.
Le cerbère à l'accueil vous met immédiatement dans l'ambiance. On hésite pour son petit nom entre Sœur Sourire et Madame NON.
Non pas de place dispo à quai
Non pas de réservation pour le quai technique gratuit une heure (en face de Tahiti Yacht Accessories .. Idéal pour récupérer notre chaîne)
Bref, débrouillez vous....
- Ah au fait pour le quai technique, appelez demain sur le 09 ce sera à la queue leuleu.... Mais après 8h30/9h car il y a un bateau à 7h30.
Tiens, tiens... On vient pas de nous expliquer qu'il n'y a pas de réservations possibles 🤔
Il semble clair que sans ''recommandations'', le visiteur de passage n'est pas une priorité pour cette marina.
Nous sommes donc allés récupérer notre chaîne en annexe et avons fait le chargement sur le pont par l' avant au mouillage. Un dans l'annexe, un sur le pont.
Gymnastique du jour ✔️
Quant au mouillage, parlons en, un imbroglio de bateaux tantôt sur ancre tantôt sur bouées. Certains flirtent avec le statut d'épaves et ne sont plus habités.
Nous passerons une nuit blanche à surveiller les évitements collés serrés avec nos voisins à chaque rafale sous grain. Le pied surtout après 20h de navigation depuis Tahaa !!!
Essai Taina non transformé.
Une nuit nous aura suffit. C'est donc de Moorea, au calme dans la majestueuse Baie de Cook que nous flottons paisiblement solidement ancrés et tenus par notre ligne de mouillage étincellante.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.