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11 septembre 2016

Curaçao, tout un Monde

Malgré sa liqueur internationalement distribuée, Curaçao est restée une île mystérieuse.
Que se cache t'il derrière ce nom ?
Ses charmes, sa culture, son histoire et ses atouts sont  méconnus.



Commençons par son premier atout: sa situation géographique.
En effet,  du fait de son positionnement, Curaçao n'a jamais (!) été touché par un cyclone. Son climat est chaud et sec. En bientôt un mois sur place, nous avons dénombré à peine une ou deux averses. Comme à Bonaire, c'est la Hollande où il fait toujours beau.
Nul besoin de se soucier des prévisions gribs, le vent sera constant autour de 15 / 20 noeuds. l'ensoleillement sera largement assez généreux pour gaver nos batteries dès midi.
Les dépressions tropicales atlantiques se formeront, tourneront, évolueront... au loin.
Nautiquement parlant, ces escales vénézuéliennes et néerlandaises auront été notre meilleure saison cyclonique depuis notre départ. 

La baie de Spanish Water est peu peuplée. La vie y est d'un calme incroyable. Malgré les maisons de vacances,  les hôtels,  les bars, les restaurants et les marinas, il n'y a pas de nuisances sonores. 



À peine, le dimanche, sommes nous dérangés par le passage de bateaux ou de jet skis. Quoique le verbe le plus approprié serait ''amuser''. Il y en a pour tous les goûts sur le plan d'eau.
- Des cigarettes aux moteurs survitaminés consommant en carburant notre budget annuel en une seule balade (oui, mais quels engins !!! Et quel ronron !!!), 
- Des petits embarcations de pêche dans lesquelles le grand-père local à embarquer famille et trois tonnes de vivres pour la journée,
- Des papas (qui ont dû se faire porter pâle pour la partie de pêche de papy) qui régatent entre copains sur des jolis petits voiliers de brise,
Le tout dans un respect réciproque et une courtoisie qui font plaisir à voir et à vivre. 

Bien sûr,  qui dit éternel été, dit touristes.
In fine, nous en verrons assez peu du fait de leurs concentrations dans des resorts aux devantures luxueuses barricadés comme Alcatraz.
Ont ils peur que des extérieurs entrent ou que leurs clients (et leurs portefeuilles) s'échappent ?
Chacun son plaisir et ses vacances...
Le seul bémol est que certains beaux coins de l'île sont totalement privatisés. Au mieux, un poste de garde attend le visiteur extérieur sur la route menant à la plage pour encaisser la redevance (de l'ordre de 5 euros par personne)  permettant juste d'accéder à la mer.
Nous sommes loin de la loi littoral française... 
Ceci dit, rassurez vous il y a une multitude d'autres jolis coins sur l'île, libres d'accès. Sans spa, soit... Mais gratuits.



Le charme de l'île opère dès que l'on se balade dans les petites villes de l'extrême nord-ouest et nord-est: Westpunt, Knip, Santa Martha. 
La route traverse des étendues semi-désertiques où la végétation n'est que cactées et arbustes de brousse. 



Les petites maisons colorées parsemées nous font l'effet d'être revenus en terre sud africaine dans les grandes réserves animalières. 



À défaut d'éléphants ou de girafes,  il faut tout de même prendre garde aux iguanes peu enclins au code de la route qui forcent la priorité à tout bout de chemin. Dans les airs, nous sommes accompagnés par de nombreux oiseaux dont les infatigables perroquets aux couleurs éclatantes et les aigles de Curaçao majestueux.
Lors de la pause déjeuner dans un petit restaurant en bord de route à Westpunt,  nous nous régalerons d'une viande en sauce ''maison'' bercés par les chants de centaines d'oiseaux multicolores. 



Derrière la palissade de façade, le joli mini jardin fleuri est une sorte de volière ombragée sans clôture où petits et grands viennent chercher un peu de fraîcheur et de quoi se sustenter. Le mot semble être bien passé car tous les oiseaux du coin sont, comme nous, au ravito.
En toute liberté, ils vont et viennent.  Des gris, des jaunes, des oranges, des noirs. Splendide !!!





Les plages aussi sont belles. Quelques rares complexes hôteliers subsistent dans cette zone sans pour autant que l'on ne ressente une ségrégation.
Il ne faut pas hésiter à pousser plus loin en voiture lorsque le goudron devient terre. De belles surprises attendent au bout du sentier.



Notre coup de coeur: Watamula avec sa falaise, ses trous de mers et son souffleur. 



Cherchez les petits cailloux peints en jaune et vous verrez...enfin, vous entendrez...



Le hasard de nos balades nous a aussi mené vers un lagon interne du même type que Spanish Water : Santa Marthabaai. 



Quel bel endroit encore sauvage et préservé du bétonnage et des parcs à dollars!
On aimerait venir y mouiller Ti'Amaraa.
Ce n'est pas possible. C'est un espace protégé... Comme vous avez raison ;-)

Willemstad, la capitale mérite aussi une belle journée à musarder dans ses ruelles piétonnes.
Un peu comme dans le reste de l'île,  il y a la Willemstad pour touristes et l'autre. 
Les paquebots de croisière font en effet escale dans la bourgade colorée pour quelques heures. Il est donc normal que l'économie se soit adaptée à grand renfort de boutiques duty free, de magasins aux marques connues et de boutiques à souvenirs kitschissimes hors de prix.
Une fois de plus,  nous ne boudons pas notre plaisir à nous mélanger dans ces quartiers, à la horde d'homosapiens bagués au nom de leurs hôtels ou paquebots, appareil photo enrubanné autour de leurs cous rougis.
À nous le top touroperator de Willemstad. 




Sans oublier de s'hydrater par cette chaleur. Sur ce point aussi les guides touristiques ont leur conseil: THE Gouverneur bière, breuvage qui serait brassé sur place et servi dans THE place to be, le bar-restaurant branché avec vue sur le pont tournant.




Une fois les clichés ''cartes postales '' cochés,  nous sommes partis nous perdre dans les anciens quartiers dits populaires à présent. 
Il se dégage du vieux quartier d'Otrabanda une atmosphère sereine et paisible, que nous apprécions. Nous sommes seuls dans les ruelles historiques à découvrir le passé de l'île. 
Tantôt abri pour pirates et flibustiers, tantôt plaque tournante du commerce négrier, tantôt unique île refuge pour les juifs persécutés exilés d'Europe et de Caraïbe, l'histoire de ce petit bout de terre disputé entre hollandais, espagnols, portugais et français fut riche.




Aujourd'hui, les petites échoppes alternent : fringues, électronique, restaurant, fruits, bric à brac, légumes, chaussures, smartphones.... On adore !
Nous y trouverons notre bonheur pour déjeuner, sous une tonnelle fleurie, d'une bonne parillada de viande pour 20 ANG soit 10€ pour deux !!!



À ce tarif là,  on n'a même pas une salade verte de l'autre côté de la ville. 
En revanche,  le service n'est pas très rapide. Ça tombe bien, on a tout notre temps. 
Pour patienter et accompagner l'apéro (qui durera...),  le patron d'origine espagnole nous offre des beignets de morue (du genre accras). Sympa !
Remarquez la classe ultime côté service: bière en seau de plage avec pelle rempli de glace, s'il vous plaît !



Et la liqueur dans tout ça ?
Qu'est ce qui fait la coloration ?
On vous laisse le soin de questionner le talentueux wiki et vous verrez que le secret tient plus du marketing que de l'alchimie. 
Peu importe... 
Contre toute attente, bien que fabriqué sur l'île,  le breuvage bleu est très peu consommé par ici.
Une fois de plus, ce n'est presque que dans les bars ''tendance la croisière s'amuse'' que l'on retrouve les cocktails aux nuances bleutés.
Les locaux sont quant à eux de grands amateurs de Whisky. D'après les guides touristiques,  Curaçao serait d'ailleurs en seconde position mondiale en terme de consommation par habitant. Qui l'aurait cru ?
Cela ne nous a pas empêché d'intégrer une petite bouteille bleue dans notre avito du bord.
À vos santés !



Alors, qu'est ce qui fait l'économie de Curaçao ?
Son statut de paradis fiscal ?
Peut-être 
Son activité pétrolière ?
Certainement
Voire même un peu des deux.
Suite à la découverte de pétrole sous le lac Maracaibo (Vénezuela) il y a quelques années,  des investisseurs venezuéliens ont mis en place sur l'île une raffinerie ainsi que la logistique associée.
Défigurant un peu un bout de l'île, l'usine est cependant une source de revenus et d'emploi appréciée.
Le gasoil est à 0,50€/litre tant aux pompes qu'au dock fuel de Spanish Water. Cool... Pour notre petit complément ;-)

Avec ou sans bateau, les îles hollandaises ABC...Aruba, Bonaire, Curaçao, s'offrent aux curieux égarés des sentiers battus.
L' eau y est d'un bleu rarement vu ailleurs dans la Caraïbe.
La culture locale savamment mixée entre créole, espagnol, hollandais, portugais, français... est, comme la langue le papiamento, unique en son genre.
Rassurez vous,  on échange en anglais et le dollar passe partout lorsqu'on n'a pas de monnaie locale en poche.



Le mélange des éthnies et religions font aussi la force et la particularité de cette population.
Les 5 branches des étoiles sur le pavillon de Curaçao en sont la représentation: les 5 continents, patrie mère des habitants d'aujourd'hui.
Tout un monde...



De nombreux vols directs d'Europe ou des USA desservent les aéroports internationaux des ABC (American Airlines, KLM, Air Berlin....).
Allez, un peu d'audace ! Venez voir !

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