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6 janvier 2016

Un balcon sur les terres

Elle est en dehors des routes ''classiques'', de la plupart des circuits touristiques.
Et pourtant elle vaut le détour.

Connue de tous au moins de nom grâce à une belle mélodie de Mr Voulzy, Marie Galante s'est offerte à nous aux premières heures de cette nouvelle année.


Partis de Dominique , il nous fallait une conjoncture météo qui allie un vent présent sans être trop fort, avec un bon angle pour ne pas l'avoir trop dans le pif et une houle raisonnable. Ce n'est pas si évident à dénicher à cette période.
Nous sortons en effet de la quinzaine appelée Christmas winds. Des vents à plus 30/40 noeuds balayent souvent la Caraïbe en décembre. Pour la 2ème année, nous n'avons pas été épargnés. Il a fallu le jouer serré pour traverser.
Ces fameux vents forts et rafaleux ont pendant plus de 10 jours levé l'océan générant une grosse houle dans les chenaux. Des bulletins météo d'alerte ont été émis par le Crossag tous ces derniers jours.
Pour le chenal Martinique/Dominique, nous avions choisi de nous lancer le premier jour de ''calme'': ''plus que'' 2m de houle annoncés et un vent à 20/25 nds. Ça passe. Ça passe bien. Yes!!!

L' escale à la Dominique tant à Batali Beach qu'à Portsmouth nous aura permis de retrouver nos marques et nos connaissances locales: Roger & Marcella du Sunset Beach Club, Albert notre boyboat préféré.
Nous y célébrerons une St Sylvestre mémorable à 6 équipages: 14 à bord de Ti'Amaraa (une première !)... de 11 mois à xx ans, de Normandie, D'Allemagne...bref une fine équipe qui a dansé et chanté jusqu'au bout de l'année.

Le 2 janvier, la fenêtre météo est là. On range les guirlandes et les flûtes à champagne. Le vent (qui resouffle fort depuis 2 jours) semble vouloir nous offrir le bon angle pour atteindre Marie Galante. Toujours 2m de houle au programme, pas grave... On commence à avoir l'habitude.
Nous avons vécu une belle et rapide nav avec un alizé de 15/20 nds à 50/60 degrés de notre route. La houle est bien là, bien de travers, mais Ti'Amaraa gère, l'équipage aussi. On file à plus de 6,5 nds. On avale les 25 nm en moins de 4 heures. Ça, c'est fait !

On se pose à l'anse Canot. Le guide nautique précise que c'est le plus beau mouillage du coin mais qu'il peut vite être rouleur et intenable.


Nous ne resterons que quelques heures. Le cadre est certes beau: plage, eau limpide turquoise, cocotiers... La carte postale Antilles. Mais effectivement, un petit train de houle balaye la zone. Loin d'être invivable, nous le jugeons tout de même suffisamment inconfortable pour décider ne pas y passer la nuit. De plus, un énième sursaut de vent est prévu pour la nuit. Alors pas envie de jouer aux roulés boulés dans la cabine.
Nous ne sommes pas punis en nous ''rabattant'' sur la baie de Saint Louis plus au sud et mieux protégée. Nos jupes se transforment alors en point de vue magnifique: un panorama sur la Desirade, la Guadeloupe et les Saintes aux derniers rayons du soleil. Nous restons assis de longues minutes à regarder sans parler les lueurs des villes percer peu à peu l'obscurité naissante. Nous avons vraiment l'impression d'être des privilégiés en direct de notre balcon sur les terres.
Marie Galante nous aura agréablement surpris côté mer.



Côté terre ou plutôt côté route, nous sommes partis à sa découverte en mode easyriders...enfin on s'enflamme pas: juste en scooter 100cm3...Mais à donfff !!


Sur le débarcadère de Saint Louis, MagAuto nous a confié son bolide pour 26€ la journée. Cool !!! Depuis que nous sommes en voyage, nous n'avions pas encore eu le plaisir de nous adonner à notre ex-plaisir terrestre. Nos casques embarqués sous un lit depuis 20 mois ont repris du service.
Yes !!!


Le réseau routier principal ''à la française '' est nickel. L'île est relativement plate. Tant mieux car à la moindre côte, on sent bien les limites de notre monture. Les chevaux sont asthmatiques. On a pitié et on se demande si l'on ne va pas finir la grimpette à pied.
Le réseau secondaire se résume souvent à des chemins de terre. Si nous aurions eu des scrupules pour le bas de caisse d'une voiture, avec notre scooty on se faufile entre les trous et la végétation. On ne s'interdit rien. On virevolte partout.


À deux, c'est vraiment le moyen idéal pour visiter Marie Galante. L'île couvre environ la surface d'un cercle de 15 km de diamètre alors autant dire que l'on a écumé presque tous les recoins de ce caillou surprenant. 

La côte sous le vent (ouest) et ses belles plages désertes protégées du dictat hôtelier bétonné 




La côte nord et est (au vent) escarpée, sauvage mais malheureusement encore entachée par les sargasses dans certains recoins



L'intérieur de l'île où agriculture et authenticité ne font qu'un







L'histoire: les anciennes sucreries ''sucrotes'' et les célèbres moulins, emblème de l'île 







Sans oublier les distilleries. Les Marie-galantais affirme que leur rhum est le meilleur du monde. Nous n'avons pas visité toutes les distilleries, ni tout goûter... Elles ne sont en effet ouverte au public que jusqu'au 13h. Alors pour la dégustation du breuvage à 59 degrés dès 10h, on joue forfait. C'est pas tout ça mais y a de la route ;)).
Ceci dit ce n'est pas la marais-chaussée qui stresse par ici. Pas un radar, pas un képi en bord de route. Ici on roule sans casque et sans trop de règles. Vive la France by MG !
D'ailleurs notre valeureux scooty était dépourvu de plaque d'immatriculation... Les VTT électriques eux oui...
Cherchez l'erreur ;))


Pour revenir au Rhum, nous avons été assez surpris par la qualité et l'originalité du rhum Bielle, en particulier celui issu des cannes grises (ancienne variété de canne à sucre provenant de la Barbade).
L' équipe est souriante et passionnante d'information. Arrivés à 11h45, on a pu (enfin!) tester l'élixir local.




Nous voulions démarrer l'année en douceur en amoureux dans une escale hors du temps, déconnectés des réseaux internet et sociaux. Cette perle discrète nous l'a offert.

À présent, nous faisons route vers la ville, la capitale... Pointe à Pitre où une place au port nous attend pour 10 jours.
Encore une première! En un an Caraïbe , nous n'avons fait escale en marina que 3 fois: Ste Lucie, Trinidad, Grenade et jamais plus de 2 ou 3 jours. Ti'Amaraa est autonome à souhait pour nous permettre de vivre principalement au mouillage.

À nous les petites maintenances nécessitant eau (froide et chaude !!) et électricité à gogo, les nettoyages (sellerie, coussins ...)
Attention ! On n'est pas des bêtes... un peu de tourisme est aussi au programme.
À notre arrivée la Gwada est en mode diva, cachée derrière son rideau... d'eau. 
Espérons qu'elle se détende ces prochains jours. 




3 commentaires:

  1. Heureux de découvrir vos blogs. J'avais l'impression d'y être.

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  2. Merci beaucoup Michel !
    À bientôt pour de nouvelles ''aventures''

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  3. Plus je lis, pardon, plus nous lisons vos blogues plus nous nous reconnaissons comme personnalité. J'ai ris à m'en tordre les boyaux lorsque j'ai lu votre blogue Homo-Navigatus Innocentus Maximus, j'avais l'impression de m'entendre penser. Ça m'a fait du bien de voir que je ne suis pas le seul à constater que la planète regorge de cette espèce qui semble ce reproduire de façon incontrôlable.

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