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25 octobre 2015

Addicts au Hash

Ne vous méprenez pas !
Nous n'avons pas succombé à l'appel olfactif des fumerolles locales.
Bien au contraire, c'est de sport dont il s' agit ! Ou plutôt un joyeux mélange entre sport, découverte ... et fiesta.
La phrase qui résume le Hashing ?
"A drinking club for people with a running problem"
Tout un programme ...

Mordus :-)


Un membre du HHH club de Malaisie rencontré au retour de son tour du monde,  le célèbre "French letter" (et oui parce qu'en plus il y a des surnoms...il se reconnaîtra ) nous avait brieffés sur le phénomène et fortement encouragé à chercher un hashing lors d'une escale.
La conjoncture des planètes a eu lieu à ce week-end.  Un bateau copain qui a déjà fait un Hashing. Le 902ème  Hash du club de Grenade organisé non loin du mouillage. Et zouuu une team franco-belge est montée: 2 initiés,  3 débutants.

On !!! On !!!!

Le principe du Hashing est l'organisation périodique de trail/rando gratuits suivis d'un after course chez un des membres de l'asso ou dans un lieu public.
Ces courses regroupent des locaux désireux de varier leurs lieux d'entraînement de running et d'y ajouter une pointe de fun. Elles sont aussi ouvertes aux étrangers expatriés ou de passage.
Quel meilleur moyen pour découvrir des sentiers et des panoramas sauvages et pour s' immerger avec les résidants de tous ages et de tous horizons ?

Des chemins inaccessibles pour les non initiés

Si ça vous intéresse et que vous voulez en savoir plus tapez Hash House Harriers sur votre Google préféré,  vous y trouverez un article Wiki qui explique le principe du jeu. 

Parceque c'est aussi un jeu plus qu'une course. Le principe de la chasse à courre anglo-saxonne a inspiré les créateurs.
Par une après midi ensoleillée, nous sommes donc transformés en chien de meute.
Nous n'avons pas dit aux organisateurs que nous étions novices, appelés Virgin dans le jargon Hash,  car on avait été brieffés sur le gage pré-course : une chaussure remplie de bière à boire cul sec avant le départ. 

  • Brian l'organisateur

Intronisation d'une Virgin

Notre team franco-belge s' est élancée sur le chemin bien décidée à porter haut les couleurs de nos patries. Entre rigolades, glissades,  photos des points de vue, on a commencé par bien se marrer.

Into the wild

Là ... j'y crois ... là

Ça glisse ... et il fait chaud !


Ça bouchonne aux points durs aussi


Puis rapidement,  la piste s' est mise à grimper, grimper, grimper. Même la forêt luxuriante,  les avocatiers ou cacaoyers n'étaient plus suffisants pour alimenter nos discussions.
Allez hauts les coeurs nous avons 2 drapeaux tricolores à représenter :))
Après plus d'une heure de grimpette, le peloton de tête est loin devant mais on s'en moque.  On s'amuse comme des gosses à trouver notre chemin balisé par des petits bouts de papier.

Alleluya une balise ... oui mais ???

On nous a prévenu aussi qu'il y a des pièges, des fausses pistes sur le parcours. Pas de soucis, nous suivons un groupe de locaux initiés ... No stress. Pas folle les guêpes !
Mouaiii sauf qu'en fait ils étaient aussi initiés que nous et on s' est tous paumés.
Aaaah elle est belle la coalition européenne !
Le soleil commence à décliner et on délire sur notre bivouac nocturne au milieu des grenouilles et insectes. On fait l'inventaire de nos sacs à dos. Chouette le Cap a son couteau :))
Le demi tour nous aura permis de retrouver la piste et de finir la course mais avec un sacré retard ! Quelle rigolade !!
Promis chers compatriotes,  nous nous sommes faits très discrets sur nos nationalités.
Nous sommes soulagés tout de même de ne pas avoir fini derniers car les rituels d'arrosage à la bière ou autres gages à traîner autour du cou toute la soirée sont passés à côté. 

Trophée du Grenada HHH

L'after ... parlons en.
Avant de se détendre, il faut ABSOLUMENT signer la feuille de présence pour confirmer le retour. Cela évite que les organisateurs passent la soirée à vous chercher. C'est pas tout ça mais c'est du super sérieux derrière le côté "à la cool".

Vivants ! On est Vivaaants  !!!

Ensuite place à la buvette et au pique-nique improvisé dans l'herbe sous le bon son d'un DJ local.




Poulet ou Oil down (mix viande et légumes) ?
On se régale pour moins de 3€ par personne


Pour la soif : bière ou bière ?
Guiness, Stag, Caribe ...
Il faut s' hydrater !
Du coup, comme aux Friday nights, elles sont vendues par 3 (4€ les 3). Ça tombe bien, on est 5 ! Et ben quoi, c'est qu'on a crapahuté 2 heures Messieurs Dames !!

La règle : JAMAIS de chaussures neuves pour un Hashing :))

Nathalie,  Michel,  François ... on remet ça samedi prochain ?

Ambiance sportive conviviale et festive

On avait déjà beaucoup aimé Grenade en juin dernier mais maintenant on fait aussi partie du Grenada Hash House Harriers. Yes !!!
On est déjà en cours de repérage des H3 sur notre route.
Panama, Colombie, Antilles, Asie ... il y a du Hashing un peu partout.

R U ???
On ! On !!!!!

http://www.gotothehash.net

22 octobre 2015

Une nav parfaite

Décidément cette parenthèse T&T nous aura gâtés jusqu'au bout, jusqu'à cette nav retour de Tobago vers Grenade.



Remontons le fil du temps ...

Le week-end dernier et le début de semaine nous ont offerts une météo idéale pour le mouillage et les balades mais assez inadaptée à la traversée retour.
En effet,  Éole après s' être énervé en début de mois (cf Tobago story) s' est mis sur off pendant une bonne semaine. 
À force d'éplucher les prévisions et fichiers grib, nous avons finalement déniché ce qui semblait être une mini fenêtre. Dame nature avait choisi pour nous : ce serait le mardi 20 en journée. 
Oui mais voilà il y a près de 90 nm pour rejoindre St Georges. Deux options : soit on s' arrête dans les mouillages du sud de Grenade (que l'on ne connait pas) soit on file direct sur la capitale et le site de Ross Point (où l'on a mouillé en juin dernier).
Les gribs annoncent une dizaine de noeuds de vent le matin montant à 15 l'après midi.  Au sûr,  on va arriver après le coucher du soleil.
Ce sera donc St Georges notre cible. Nous avons notre trace sur le lecteur de carte et des bateaux copains déjà en place. Ne tentons pas le diable en arrivant entre chien et loup dans une baie inconnue en sachant que le sud de Grenade est truffé de hauts fonds.

5h30 du mat ... le réveil sonne. On fait un tour à l'extérieur. ..pfff..le seul souffle d'air alentour est celui de nos respirations. D'après les fichiers météo, la brise devrait être là vers 7h.
6h30 on lève tranquillement l'ancre et on quitte doucement Charlotteville sous le ronron des Yanmar.

L'angle du vent prévu devrait tourner aux alentours des 150° avec notre route. Chouette on va pouvoir aérer le Parasailor !
Quand le vent arrive comme prévu vers 7h, nous sommes ravis. On va se le faire se retour 100% sous voiles !
Il nous suivra toute la journée s' intensifiant après le déjeuner et en soirée. Parfait !!! 

En revanche pour le bord sous Parasailor on repassera. C'est au mieux du 120° voire souvent du 90°.
Pas grave, on change de garde-robe. Quel coquet ce Ti'Amaraa !
Grande voile et Code Zéro seront donc les voiles du jour.
Une carène propre, des voiles réglées par le Cap, et notre cata file jusqu'à plus de 8 noeuds quand le vent dépasse les 15 noeuds. Cool ...
La mer est belle. La petite houle résiduelle de travers est sans grand effet sur notre pépère qui glisse sans broncher.
Dans de tels moments,  on a vraiment l'impression que ce bateau est capable de naviguer non stop jusqu'au bout du monde ... et nous aussi d'ailleurs. ;))
Un équipage heureux ... qui en a même oublié de faire des photos... Désolés. 

Cerise sur le gâteau : alors que nous bouquinons tranquilou par 7 nds de vitesse de traîne, le bruit caractéristique du moulinet qui file nous sort de nos rêveries romanesques.
Yessss !!! Une prise !!!
Le temps de se jeter sur la cane ... ReBelote ...
Le moulinet de la seconde cane siffle aussi.
Non ?!? ...un doublet !?!!?
Au même instant,  nous assisterons aux sauts majestueux d'un couple de daurade coriphène; chaque animal ferré sur nos rapalas.
Nous ne remonterons que la femelle. Le mâle,  bien plus grand, a réussi à décrocher sans casser le bas de ligne acier. C'est bien aimable.

Ti'Amaraa passe alors en mode poissonnerie : mise à mort de la bête,  vidage, nettoyage,  découpage ...



Une heure après alors que le soleil décline dans un embrasement des nuages à l'horizon,  tout est rangé et nettoyé. Les beaux filets de daurade sont à l'abri dans le frigo. 
Bon on va pouvoir le finir ce chapitre ? Et bien, non ....
Fiiiizzzzzzzzzzz
V'la le moulinet qui recommence. 
Cette fois-ci c'est un joli barracuda.
Une première pour l'équipage !


Re mode poissonnerie
Re nettoyages
Re barquettes au frigo
Hihaaaaa !!!

Ti'Amaraa pendant ce temps suivra imperturbablement sa route jusqu'à nous conduire à la pointe Sud Ouest de Grenade. Il est 20h et il fait nuit noire.
Nous recroisons à cet instant notre trace de juin, fermant la boucle de cette belle parenthèse T&T.

Un appel sur la VHF nous permet rapidement de prendre contact avec les copains déjà à l'ancre. Lumières allumées, AIS démarrés pour nous guider vers eux dans cette vaste baie sombre est encombrée de bateaux qui eux ne s' encombrent pas avec leurs feux de mouillage .... Grrrrrr.... Certains sont de vrais vaisseaux fantômes. 

Comme à notre habitude,  après un tour de reconnaissance (et un coucou nocturne aux copains) nous descendons notre Delta à l'arrière du mouillage bien loin des voisins.



Nous sommes de retour à Grenade, l'île aux épices.
Cette fois-ci elle sera synonyme de retrouvailles avec les copains venus de Normandie dans quelques jours.



18 octobre 2015

Fin d'une belle parenthèse

La période cyclonique devait être une parenthèse sédentaire en attendant le retour de la belle saison et les navs dans l'arc antillais.

Ces 4 derniers mois auront été synonymes de réveils aux chants des perroquets ou aux cris des singes, de balades au milieu d'une nature multicolore, de rencontres avec des insulaires loins d'être blasés par l'afflux touristique ...


Nous avons déjà beaucoup écrit sur T&T (Trinidad & Tobago).
La richesse naturelle et humaine  de ces îles jumelles mais différentes est à la hauteur de la quiétude des mouillages.

Englishman's bay ... au Top 5 des plages de la Caraïbe

Nous avons retrouvé sous le vent de Tobago des eaux limpides affleurant de splendides baies sauvages et désertes de sable blanc surplombées par une Rainforest primaire époustouflante. 

Englishman's bay ... au Top 30 des plages au Monde

Nous avons pu nous adonné à nouveau à notre activité préférée : snorkelling / plongée. Sous l'eau, c'est aussi un arc en ciel. Les anges français et empereurs géants et majestueux rivalisent de camaïeux avec les poissons perroquets et autres poissons tropicaux tout aussi flamboyants. Nos âmes de plongeurs ont pris le dessus sur nos instincts de chasseurs. Frigos même faible en protéines,  impossible pour nous de flècher ses beautés naturelles.
Tortues, frégates, raies, pélicans se baladent autour de Ti'Amaraa.
Un festival sur l'eau, sous l'eau et à terre!

À Tobago, la plupart des bateaux de voyage restent sur Charlotteville ou Store Bay, les autres mouillages sont quasi déserts. On adoooore !

Charlotteville... pas si mal tout de même ;-)

De réels moments d'éternité, ces petits matins en symbiose avec la nature.


Mais il est temps ...
La météo est au RDV cette semaine. Une jolie brise d'Est va nous pousser vers Grenade.  Il est temps de revenir dans l'arc antillais. À nous, les Tobago Cays avec les copains :))

Restera cependant à jamais dans nos coeurs une place particulière pour nos TiTi ... T&T ... ♡♡



14 octobre 2015

Tobago, perle secrète de la Caraïbe

Tobago se gagne mais cela vaut le détour.


Elle se gagne car elle n'est pas sur la route "traditionnelle" de l'arc antillais. (Voir article  : Cap à l'est)

Elle se gagne car, bien qu'étant la même nation que Trinidad, elle a ses propres règles en terme de formalités.
Elle la joue même hyper original sur ce domaine.  En effet, cette petite ile de 300 km2 est administrativement coupée en deux. Tobago nord est géré par les douanes de Charlotteville, Tobago sud par Scarborough (la capitale). Ainsi lorsque l'on change de mouillage,  il faut se soucier de la juridiction.  Pas si compliqué mais un brin contraignant tout de même.

Nous avons choisi de laisser Ti'Amaraa dans la zone nord et donc de ne pas se prêter au jeu des multi - clearances.  D'autant plus que "radio bato" propage une assez mauvaise réputation des agents zélés de Scarborough. 
En revanche,  tous les articles lus, tous les debriefs entendus vantaient la sympathie des agents de Charlotteville. 
Et nous n'avons pas été déçus !
Roxanne John, tout sourire, accueille les plaisanciers et se charge en "maîtresse d'école" que tout se passe bien. Depuis 18 mois, c'est la première fois que nous sommes reçus en "guests" dans un bureau d'immigration/douanes.

Au delà du côté administratif,  chaque interlocuteur rencontré y va de son conseil pour faciliter notre séjour : le distributeur de billets le plus proche, la bibliothèque et son wifi gratuit, une carte touristique de l'île ... etc...etc...
Mieux que l'office du tourisme !
Du jamais vu !
Aaah si certains agents coincés pouvaient venir en formation :))
Nous n'avons pas regretté notre choix de circonscription.

Quant au sud de l'île, nous avons donc décidé de le découvrir par la route. Notre navigation matinale en provenance de Trinidad nous avait laissé deviner une belle côte sous le vent. Nous avions hâte d'en découvrir plus. 

Louer une voiture est assez coûteux à Charlotteville : près de 60€ la journée. 
Réserver une journée tour de l'île avec les sociétés commerciales revient à 150us$ par personne (avec le déjeuner). De loin hors budget pour nous.

Nous avons facilement constitué avec les bateaux copain un petit groupe de 7 personnes.

Sans trop de difficultés, nous avons pu booker un taxi collectif en mode privatisé pour une journée pour 100$TT soit environ 15€ par personne !!
Le déjeuner pris dans un lolo tous ensemble a fait "monter" la note à environ 400$TT pour 2 pour la journée : une cinquantaine d'euros par couple !

Notre chauffeur et notre carrosse
Son tel : 168-3726454
Nous avions tous bûcher un peu les top TripAdvisor, notre sympathique chauffeur Ketrick a fait le reste.

Nous avons traversé la Rainforest au coeur de l'île. Cet espace sauvage et préservé mériterait des journées de randonnées. De nombreux chemins balisés attendent les amateurs.


Ketrick nous a ensuite conduit d'anse en anse sur la côte sous le vent.
Difficile de faire plus paysage de carte postale : sable blanc, cocotiers, falaises rocheuses, eau bleue limpide.

Parlatuvier

Castara et ses barques de pêcheurs

Notre chouchou : Englishman's bay. Cette baie généreuse et protégée n'abrite pas de village juste deux petites boutiques de souvenirs et un restaurant.


L'accès terrestre se fait par une route en terre. Un petit bout de paradis.


Bonne nouvelle : le mouillage y est autorisé et fait partie de la zone de Charlotteville. Et si on y revenait dans quelques jours avec notre Ti'Amaraa ?

Le tour a continué sur la zone sud et son célèbre Bucoo Reef : un récit corallien protégé. Les baies sont belles aussi mais nettement moins sauvages que celles du nord. Nous entrons dans la zone des hôtels, golf et restaurants. Il y a assez peu de touristes sur Tobago. Tous sont concentrés dans la zone de Store Bay et de l'aéroport.


Il manque pas d'énergie pour soulever ses batteries-altères : 2 × 50A et hop 1 life guard bien musclé :))

Aucun regret de n'avoir pas mouillé par ici.  Nous n'y retrouvons pas le charme de Charlotteville. La visite est agréable entre plages et vues panoramiques des ex-forts anglais surplombant la baie : Fort Bennet, Fort Milford ...


Ceci dit n'y allait pas pour les vieilles pierres.  Il ne reste plus grand chose de ces édifices à part au Fort King George.

Avant d'attaquer la remontée, Ketrick nous a réservé une surprise au Tobago Plantation. Une balade dans une mangrove géante aménagée jusqu'à la mer. Jamais nous n'avions vu des palétuviers aussi grands. S' en est presque irréel comme panorama.  On se croirait dans un décor de cinéma.  Incroyable !! Thanks Driver !!



Le retour par la côte au vent nous fait passer par des jolis villages colorés où souvent les effluves des cigarettes aromatisées expliquent la rasta attitude des passants.

No stress ;-)

Toutes les drogues sont interdites à Trinidad & Tobago.  Des affiches de prévention le rappelent à chaque coin de rue et aux abords des installations sportives pour les jeunes. Il semble cependant que le message ne soit pas passé partout.
Ceci dit le nom français de cette île jusqu'à la fin du XIXeme siècle était Tabago...ça incite. :))

Nous retiendrons aussi de Tobago et de ses habitants une propreté et un respect de l'environnement remarquable. Cela fait chaud au coeur de voir la sensibilisation des jeunes sur le respect de la nature qui les entoure. 

De retour à Charlotteville après presque 10 heures de balade, nous en avions plein les yeux.
Ah on oubliait !! Notre charmant chauffeur nous a aussi arrêté une petite demi heure dans un grand supermarché pour qu'on puisse faire un peu d'avitaillement.
Courses et équipages déposés au pied du dock à annexe.
Si c'est pas du service !

Ketrick semblait aussi content que nous de sa journée et de son costume inhabituel de guide touristique. Il nous offrira même un petit présent souvenir à chacun.

Tobago se gagne mais sans la moindre hésitation venez !
Nous sommes loin des standards Caraïbe et leurs boyboat intrusifs. La vie coule ici. Avec ou sans touristes peu importe, ce pays a ses richesses (gaz, pétrole ...). En revanche,  lorsque des touristes s' interessent à leurs îles,  ils sont ravis et fiers de les faire découvrir. 

Trinidad & Tobago resteront LA très belle surprise de cette saison 2.
L'heure est venue de remonter doucement pour une dernière saison dans l'arc antillais : des copains à retrouver,  de nouvelles îles à explorer.
Tout un programme ...
                                      ... avant la saison 3.


11 octobre 2015

Tobago Story

Nous vous avions laissé à notre arrivée à Charlotteville il y a quelques jours. Nous y sommes toujours.




La première partie du "séjour sédentaire" a été dictée par la météo. Nous avons en effet dès les premiers jours (et nuits !) essuyé des bons gros grains et du vent en rafales à plus de 25 noeuds. À ça, il faut rajouter des vents tourbillonnants, pas mal de bateaux au mouillage et un ancrage sur 17 mètres de fond. L'eau est plus bleue qu'à Trinidad mais la turbidité est toujours au rdv. On se dit qu'avec nos blocs de plongée on pourra toujours descendre en cas de problème sur notre ancre. Mais on n'aime pas ces configurations. 
Par habitude, nous mouillons à l'arrière, loin de tout bateau voisin. Cependant,  le fait de ne pas avoir pu checké l'ancre associé aux rafales,  nous ne nous sentions pas sereins de laisser Ti'Amaraa et partir en excursions à terre.
Nous avons alors développé un service de "boat-sitting' lorsque les copains partaient en balade. On préférait rester à bord. On ne sait jamais ... Bien nous en a pris !

En pleine matinée Mercredi, alors qu'aucun signe précurseur ni prévisions météo ne l'annonçait, nous avons vécu une bonne heure et demi de tempête ! Le vent est monté subitement presque sans pluie.
L'alarme de notre anémomètre initialement paramétrée à 45 nds retentissait sans cesse dans le carré. Nous l'avons montée à 50.
Ça continuait.
55 aussi.
60 ... non ?!!!?!.... bip bip bippppp ...


On n'en menait pas large. D'autant plus qu'on avait en charge les 2 catas des copains partis plusieurs jours à terre.
Gloupsss ...
On a joué du télémètre pour vérifier les distances et s' assurer qu'aucun bateau ne se fasse la malle. La tension était à son comble dans la baie.
Des pêcheurs, surpris aussi, peinaient à revenir du large sur leurs petites embarcations. Un bateau de voyage, parti quelques minutes avant que ça se déchaîne, tirait des bords dans l'anse grande voile bloquée dans le mât (sacré Murphy !)
Plusieurs bateaux ont rippé s' approchant dangereusement de leurs voisins.
Gros stress on board !

Au final,  aucune casse dans la baie. Tous les équipages ont géré.  Nos trois catas ont valeureusement affrontés les assauts d'Eole.
Merci à nos ancres surdimensionnées. On confirme : ça tient bien à Charlotteville sur 17 mètres avec 60 mètres de chaîne. 
Le vent a diminué crescendo, notre taux d'adrenaline aussi. Le plus dur était passé. 
Après avoir rassurés les copains à terre et la famille, et avoir fait un tour d'annexe de contrôle des bateaux,  nous nous sommes écrabouillés dans notre cabine pour une sieste aussi profonde que le vent a soufflé fort.  Épuisés !
Tout est bien qui finit bien y compris pour les villages voisins.  Seules quelques toitures ont été arrachées et quelques routes coupées.

Cela restera in fine une expérience enrichissante. Nous sommes contents et continueront autant que possible de mouiller à l'arrière des baies. Notre ancre de 32 kg fait le job...c'est un fait bien établi :-))

Forts de cette expérience,  nous avons donc pu laissé notre Ti'Amaraa vissé sur son ancre quelques jours plus tard et avons commencé la découverte de Tobago. 
Nous y avons trouvé les mêmes standards que sa grande soeur Trinidad, la propreté des plages et de la mer en plus.



La côte au vent a été entièrement nettoyée des échouages de sargasses. Il n'y paraît plus rien.


Nous avons randonné vers les Argyle waterfalls près de Roxborough.  Une petite heure de marche à l'ombre de teck géants et majestueux vous mène vers plusieurs bassins et cascades magnifiques : les plus belles chutes d'eau depuis notre départ.

Bonne Thalasso sous les chutes
Le dernier bassin et la douche se gagnent !

À faire sans hésiter si vous passer dans le coin. Les bus collectifs font la navette de Charlotteville pour 1€ par personne. L'entrée est payante mais mérite bien les 8€ par adulte.

Charlotteville est une petite bourgade agréable où l'on trouve le minimum "syndical" en avitaillement : épicerie, vendeurs ambulants de fruits et légumes ...



C'est aussi le spot principal de pêche de l'île. Chaque jour sur le petit stand qui fait office de marché au poisson, thons, thazards, daurades coriphènes, vivaneaux ... attendent leurs consommateurs à des prix exceptionnels.

Poisson cru by Pelagos ... une tuerie !

Beaucoup de capitaines au mouillage chaussent aussi leurs palmes et dégainent leurs fusils harpons. Plongeurs dans l'âme,  cette pratique reste une activité du bord uniquement réactivée lorsque l'avito le nécessite.  À 3€ le kg de thon frais, on n'a pas eu le coeur a tué nos amis aquatiques. 

L'autre particularité de Charlotteville nous a été précisée par l'agent des Customs lors de nos formalités d'entrée. 
-"De quelle nationalité êtes vous ?"
-"Français"
-"Oh Welcome !!! One french boat more !!! the second name of the Bay is the French !!"
La french connexion à Tobago, kesako ?

On a vite compris en faisant un tour dans l'anse. À quelques exceptions près, tous les pavillons sont tricolores.
Il y a ceux qui arrivent d'un tour du monde comme Pelagos (amis de Banik) avec qui nous avons passé des soirées à écouter leurs récits passionnants.
Ceux qui arrive du sud comme Avel Braz, laissé en novembre dernier à Ténérife.
Ceux qui comme nous attendent patiemment le calme cyclonique pour remonter. 
Sans oublier nos bateaux copains que la magie des réseaux sociaux a permis de suivre et d'organiser l'escale commune : Jonathan,  MilPat,  NiNa.

Lorsque l'on met dans le chaudron des rencontres, tous ces équipages aux parcours et anecdotes différents,  cela donne des pauses café qui durent jusqu'à midi ou des apéros improvisés en dîner jusqu'à tard.

Un soir sur l'eau
Sur les bateaux,  au ponton, sur la vhf 72, dans les ruelles de Charlotteville on se connaît presque tous. C'est la première fois que l'on vit une telle ambiance à l'escale.

Ainsi, va notre vie sur l'eau malgré une semaine météorologique capricieuse.
À priori, tout s' arrange semaine prochaine.  On va pouvoir pousser un peu plus loin les explorations.