Par un après-midi d’été, à peine
arrivés de journées de mer et de convoyage depuis La Rochelle, le hasard d’une
ballade dans Las Palmas nous a conduits au vieux quartier de Vegueta. Ces rues
pavées étroites nous séduisent, nos mini-vélos nous mènent alors vers une jolie
place à l’angle de la « casa de Colon ».
Au début, nous ne pensions pas qu’il
y ait un lien avec Le Christophe COLOMB et cette rue, cette maison « Colon ».
Nous avions tord. Nous avons alors découvert que cette belle bâtisse, ancienne
maison du Gouverneur, avait accueilli Sieur Christophe Colomb lors de ses routes
vers le nouveau Monde. Elle renferme aujourd’hui un musée composé de trois patios
verdoyants et de treize salles d’exposition passionnantes reprenant l’Histoire
de la découverte du nouveau Monde et l’interface avec l’évolution des îles
canariennes.
Deux perroquets vedettes et bavards en son cœur assurent le
spectacle plus « touristique » d’après la brochure. Nous sommes arrivés
à l’heure de la sieste semble t’il, nous n’aurons pas droit aux vocalises dans
la langue de Cervantes.
Comme beaucoup, nous pensions
savoir le principal sur Colomb : sa route, ses vaisseaux, sa découverte …
Et nous sommes restés scotchés !!! L’exposition est extra : de
maquettes de bateaux en cartes « mondiales » tronquées de l’époque.
La Chambre de l’Amiral sur la Nina est même reconstituée.
On y découvre aussi tous les instruments
de navigation d’antan : l’astrolabe, les compas, les cadrans solaires …
Un sentiment de profond respect
nous envahit lorsque l’on découvre la vie de ces équipages. Le livre de bord et
le dernier testament écrits de la main de l’Amiral nous impressionnent. Nous
imaginons les efforts et la volonté qu’il a fallu pour obtenir les validations
et les crédits pour monter ces 4 expéditions vers l’inconnu.
Nous ne pouvons nous empêcher de
faire le parallèle avec les navigations d’aujourd’hui. Ti’Amaraa est moins long
mais sensiblement aussi large que la Pinta. Ils étaient 26 à bord… En à peine 500
ans, tout a changé dans les équipements. Et eux, ils l’ont fait !!! La
mer, le vent eux n’ont pas changé. Peut-on vraiment réaliser à sa juste performance
l’exploit qu’ils ont accompli ? Et surtout leur capacité à revenir et à le
faire-savoir ? Quels bouleversements ? Croirait-on aujourd’hui (et
sponsoriserait-on ?) un érudit un brin rêveur qui voudrait lancer une
campagne risquée au-delà du système solaire? Les monarques de Castille l’ont
fait.
L’histoire des Canaries y est aussi
contée : enclave stratégique et base d’expérimentation du nouveau monde. L’archipel
étant situé dans une position que facilite la navigation vers l’occident grâce
aux alizés et aux courants marins, toutes les expéditions venaient se
ravitailler avant THE traversée vers l’inconnu. Les îles ne seront pas une
simple escale dans la course des Indes mais aussi un marché de produits
(bananes, canne à sucre, cochons et même chameaux !!!) et une source d’émigration.
Les familles canariennes s’établiront dans le nouveau Monde : Cuba, Vénézuela,
Mexique, Floride… D’ailleurs, l’archipel portera longtemps le surnom de « faiseurs
de villages ».
Nous nous rendons compte qu’in
fine nous faisons comme eux sur le chemin de notre « nouveau monde ».
Nous n’inventons rien. Ca file un peu le frisson tout de même. Nous ne nous
étions jamais retournés sur l’Histoire. Cette visite nous aura beaucoup touchés.
Nous la conseillons vivement à tout navigateur qui comme Christophe, s’arrête à
Gran Canaria pour se ravitailler et checker son bateau avant la traversée.
Respect Môsieur Colomb.
Nous
allons essayer de traverser l’Atlantique humblement en suivant vos traces.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.